Eltanin

"Pourquoi écrire ?" Voilà  la grande question métaphysique posée par ce film, dont l'idée de départ est la domination exercée par un étudiant élitiste sur ses camarades en licences de Lettres.
[spoiler]Ce nommé André, qui rêve d'une plume acérée, qui se convainct qu'on n'accède au saint des saints qu'en vénérant et en analysant sans fin les auteurs reconnus, qui traque impitoyablement "l'écriture inutile", finira par sombrer au purgatoire tandis que, sans effort, ses anciens amis atteignent les nuages.[/spoiler]


[spoiler]D'emblée, l'oeuvre a un problème d'envergure. Le thème annoncé se satisfait fort mal de la restriction des relations à  un quatuor, qui bien vite virera au trio (la bibliothécaire et le professeur se révélant accessoires et ultra-plats, bien que joués avec une grande justesse). L'acte le plus nuisible d'André sera l'effacement de la nouvelle écrite par sa petite amie, acte qui se fonde sur plusieurs incohérences assez fondamentales :
- La bibliothécaire écrit la nouvelle sous les yeux d'André alors qu'elle semble au courant de ses idées extrêmes.
- Elle n'en possédait aucune sauvegarde.
- La nouvelle fait neuf cents pages (?).
- Imprimée après sauvetage in extremis par le nommé Eloi, la nouvelle apparaît sous la forme d'une trentaine de pages, à  vue de nez (???).
Tout est à  l'avenant ; pour une figure romantique et même maudite, autour de laquelle plane une vague aura d'Antéchrist, André se révèle des plus inoffensifs - que ce soit pour les autres ou pour lui-même. L'un après l'autre, presque sans coup férir, ses amis échappent à  son influence et son parcours vire à  un chemin de croix lui aussi très peu notable (enseignant dans une caserne et chauffeur pour colonel, Seigneur, quel Hadès voit-on là ).
En fin de compte, on a du mal à  voir ce que ces amitiés ont de tellement maléfique.[/spoiler]
Cela dit, tout n'est pas à  jeter : l'histoire est remarquablement filmée, même si on se demande où était le chef-opérateur sur quelques plans d'un flou assez étrange, et surtout, tous les acteurs semblent faire de leur mieux (peut-être ont-ils bénéficié d'un réalisateur très attentif à  leur jeu ?) et sont pour ainsi dire habités par leurs personnages.
Par contre, musique très anodine.



Bref, un film entre deux eaux, mi-figue, mi-raisin, et guère efficace ou limpide dans son propos.

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Master, pas Licence, à  Paris-V, DONC filmé à  la Sorbonne, sans compter que Paris-V ne compte pas de fac de lettres (cherchez pas...)

Bref, donc, en plus de donner la très désagréable impression d'être myope, ce film est chiant, très. Les personnages sont caricaturaux au possible (à  côté, l'avare de Molière dans la pièce éponyme est crédible, si, si) et les acteurs ne font rien pour les arranger, bien au contraire, ils surjouent, comme 90% des acteurs français, en fait. D'ailleurs, à  ce sujet, ce serait bien qu'ils comprennent un jour que le cinéma, ce n'est pas du théâtre.

Donc, pour revenir au sujet, les personnages ne sont pas crédibles pour deux sous, le film commence à  la rentrée, où l'on découvre notre apprenti gourou ("Ecrire, c'est pour les faibles, bande de nazes, hein Zaza qu'ils sont nuls, tous ?") et ses futurs adeptes. Les présentations faites, on passe donc 3 mois plus tard où l'on redécouvre tout ce beau monde dans une relation dominant/dominé. Franchement, quel intérêt de montrer la mise en place de l'influence d'André dans un film ayant pour thème l'influence psychologique ?

Et sinon, je ne suis pas d'accord avec Raphy sur un point, bien que je n'ai pas prêté très attention à  ce détail, je me rappelle de certains plans mal cadrés. Bref, la seule chose à  sauver, c'est le jeu de Malik Zidi.

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Is it can be hugs tiem now plees?