Eltanin

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 Sujet du message: "Fight Club"
MessagePublié: 28 Avr 2004, 04:59 
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Un film de David Fincher avec Edward Norton (le narrateur), Brad Pitt (Tyler Durden), Helena Bonham Carter (Marla Singer), Meat Loaf Aday (Robert Paulsen), Jared Leto (Angel Face)

" Nous sommes les enfants oubliés de l'histoire, nous n'avons pas eu de grande guerre ni de grande crise. Notre guerre est spirituelle. La grande crise c'est nos existences ."

" Tu as une classe entière de jeunes hommes et femmes forts et solides, et ils veulent donner leur vie pour quelque chose. La publicité les fait tous courir après des voitures et des vêtements dont ils n'ont pas besoin. Des générations entières travaillent dans des métiers qu'ils haïssent, uniquement pour qu'ils puissent acheter ce dont ils n'ont pas vraiment besoin. "

Tyler Durden leader charismatique du Fight Club


Fight Club est assurément le véritable choc cinématographique de ces dernières années. Que dis-je ? Un véritable séisme ! Bouleversant , corrosif, dérangeant, subversif voire dangereux ! Les média du système ne s'y sont pas trompés. Presque tous (Les Inrocks, Le Monde, Libé Télérama) ont été étrangement unanimes pour descendre ce film. Qu'Internet joue un rôle essentiel dans la formation de l'engouement qui entoure ce film est plutôt positif. Jamais un film n'avait aussi bien dépeint les maux de notre société. Ce film bouscule toutes les conventions du cinéma tant sur le plan de la narration qu'au niveau de la technique ( photo, éclairage). Même la bande son composée par des DJ's, les Dust Brothers est superbement bien adaptée et particulièrement l'apothéose final qui se termine dans un déluge hallucinant de guitares jouées par Frank Black où le chaos devient sublime.

Le narrateur de cette histoire interprétée par Edward Norton est un jeune cadre travaillant chez un constructeur automobile. Son travail consiste à  répertorier des éventuelles erreurs de fabrication pouvant provoquer un accident. Il voyage d'aéroport en aéroport, de carcasses de voitures en carcasses de voitures. Sa seule passion est son appartement meublé " Ikéa " dont il dévore les catalogues. La présentation panoramique de l'appartement généré par ordinateur montrant les salles vides rapidement rempli, élément par l'élément, par des meubles de catalogue d'Ikea est délicieusement pittoresque. Le besoin angoissé d'acheter " représente la forme aiguë de cette frustation du consommateur "Encyclopédie des nuisances. Ainsi la société d'abondance qui était censée satisfaire tous les besoins ne lui procure pas le bonheur. Il lui manque quelque chose.

Il faut à  l'homme une raison de vivre.

Pierre Legendre


Sa vie est monotone, sans passion et sans rêves au point de souhaiter qu'il lui arrive n'importe quoi même un crash d'avion. Pour se soulager de ses insomnies le narrateur tombe dans le monde des gens aussi désorientés que lui et dont leurs étranges maladies empêchent de s'intégrer à  la société. Il trouve son réconfort avec ces personnes qui souffrent beaucoup plus que lui. Ces insomnies reprennent lorsqu'il rencontre la séduisante sadomasochiste et dépressive créature qu'est Marla (Helena Bonham Carter) une autre "touriste" se nourrissant aussi de la souffrance des autres.
Sa rencontre avec le charismatique et cynique Tyler Durden va bouleverser sa vision du monde. Norton va être vite rattrapé par les étonnantes théories philosophiques de Tyler : " La douleur est la vérité, l'unique vérité."
Et ce qui commence comme une bagarre entre deux amis pour " sentir la douleur " va aboutir à  une organisation terroriste visant la destruction de la société de consommation.

Ce qui est très intéressant (et dérangeant) avec ce film , ce sont les idées qui s'y dégagent. Avec Seven, ( bizarrement déprogrammée en dernière minute de TF1 au mois de novembre) le réalisateur David Fincher avait déjà  abordé le thème de la ville déshumanisante et avait jeté un constat profondément pessimiste sur la société urbaine. Mais avec Fight Club, il va beaucoup plus loin. Son ambiguïté est en même temps préoccupant, mais, c'est avec cela que ce film tire toute sa puissance. Fincher s'interroge sur le sens de la vie, le chemin que nous prenons, quel genre d'homme nous voulons être. Il réveille nos instincts animaux qui sommeillent en chaque homme : des instincts réprimés et étouffées dans notre société technologique et terriblement automatisée. Dans cette société froide, ce nouvel ordre industriel ne peut qu'enfanter des êtres violents.

Ainsi Fincher essaye de nous montrer d'où vient cette violence. La scène la plus violente est le moment où le narrateur frappe, cogne et martèle le visage d'un autre combattant (Jared Leto) jusqu'à  sa perte de connaissance. Tyler se demande pourquoi , "j'ai voulu détruire quelque chose de beau." lui répond Edward Norton.
La violence ne peut être uniquement contenue dans le Fight Club. Elle provoque une dépendance. Fincher nous montre ce qui la rend attrayante. Il fait dire à  Tyler dans une de ces nombreuses tirades philosophiques : " Nous sommes les enfants de l'histoire, élevés par la télévision dans la conviction qu'un jour nous serons millionnaires, vedettes de cinéma, stars de rock, mais cela ne se fera pas " Dans cette société , beaucoup de personnes se sentent impuissantes, incapables de changer leurs vies. Ils n'ont plus d'espoir. La violence est une façon d'exercer au moins un petit contrôle sur autrui, ne fût-ce que pendant un temps très bref.

La violence est parfois l'expression de ceux qu'on asphyxie : ils ont tout simplement la prétention de respirer.

Irénée D. Lastelle


Ce film est-il anarchiste, fasciste ou nihiliste ? Il est sans doute un peu de tout cela à  la fois. Ce qui est certain c'est que de nombreux monologues philosophiques de Durden sont profondément nietzschéen tel que " Ce n'est qu'après avoir tout perdu qu'on est libre de faire ce que l'on veut .

Certains ont prétendu que ce film était d'inspiration anarchiste. Je crois qu'on a oublié que l'anarchie est d'abord un projet de société libre et égalitaire où l'état sera remplacé par une démocratie directe. Bien sur, dans ce film des idées anarchistes sous-jacentes sont présentes. Il y a même une scène où des slogans publicitaires sont légèrement détournés. Le détournement ou plutôt le retournement de publicité ont été beaucoup utilisé par les situationnistes pour démystifier le mensonge marchand. Mais de nos jours tout le monde se prétend situationniste. Même nos ennemis !

Certes le fascisme y est aussi présent mais ce n'est pas un fascisme au sens où on l'entend actuellement. Cela pourrait plutôt être ce premier fascisme, ce fascisme révolutionnaire, ce " fascisme-mouvement" selon la formule de Renzo de Felice.

Mais c'est avant tout un film nihiliste . Un nihilisme comme l'a perçu Heidegger "Le nihilisme est le mouvement universel des peuples de la terre englouti dans la sphère de puissance des temps modernes. " Norton et Durden ont une indifférence à  la vie qui est la marque universel du nihilisme.

Fight Club est une expérience inoubliable qui probablement (et malheureusement) devient de plus en plus prophétique avec le temps. En montrant l'impasse de cette société dans ce film fin de siècle Fincher nous propose d'aller au delà  du nihilisme, d'aller vers un nihilisme actif déjà  visible chez Nietzche, d'inventer un nouvel homme.

Source : http://www.legraindesable.com/

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Les cons, ça ose tout, c'est à  ça qu'on les reconnait.


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MessagePublié: 28 Avr 2004, 05:29 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Un long métrage hors du commun, bien qu'il soit sans doute peu judicieux et inexact de parler de "révolution". L'intrigue est très bien menée et cumule les thèmes passionnants et politiquement incorrect, tandis que le "méchant" de l'histoire, à  sa manière, est le véritable héros. Car malgré son extrémisme, c'est lui qui trouve le courage de défier l'ordre établi. Le héros peut le vaincre, malgré son "invulnérabilité" supposée dû à  son statut particulier, mais son antagoniste reste le véritable gagnant, comme le révèle un plan final représentant une scène que nous aimerions presque découvrir aux informations.

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MessagePublié: 18 Juil 2004, 13:51 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
Les adjectifs melioratifs ne manquent pas pour decrire cette oeuvre cinematographique. Mais n'oublions pas que cette derniere est tirée d'un livre écrit par Chuck Palahniuk et intitulé Fight Club (Le titre vous surprend n'est ce pas). Un livre que j'ai lu et que je conseille tellement l'immersion dans les pensées du personnage est profonde.


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MessagePublié: 17 Oct 2004, 15:40 
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Soeur de Raphaël Lafarge
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Inscription : 16 Oct 2004, 12:32
Message(s) : 68
ce film est assez incroyable. mais il ma fallut deux fois pour très bien le comprendre :( !
brad pitt est excellet (et ne pensez pas que c'est du favoritisme que je fais la!) il joue extremement bien dans ce film!
le scénario est génial mais assez flippant sur leplan de la scyzofrénie...
en tout cas vraiment à  voir presque à  avoir!

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MessagePublié: 29 Oct 2004, 02:14 
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Philosophe aux cheveux dans le vent
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Inscription : 18 Juin 2004, 09:07
Message(s) : 301
Une référence, tout simplement. A prendre au second degré, comme le prouve le livre. Les acteurs y sont parfaits... non, tout y est quasi-imperfectible. J'avais deviné la fin depuis le début (pas étonant) mais c'était malgré tout superbe, parce qu'au moins, ce film ne repose pas sur ça (qui a dit "Fenêtre secrète"? ^^ ) .

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- la série animée Monster: chef d'oeuvre;
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