Un jour où il s'agissait de voir un film ("mais lequel ?"), ce titre a retenu mon attention sur Allociné, pour avoir obtenu la note absolue (5 étoiles sur 5). Le dénommé Fab tint cependant à voir le film ayant obtenu *l'autre* note absolue (0 étoile), "La possibilité d'un île". Il eût sa dose pour l'année.
Bien plus tard, j'ai réussi à le voir... et finalement, je n'avais pas raté grand chose.
L'histoire : un mafieux russe veut obtenir la nationalité belge. Pour ce faire, il monte le stratagème tordu que voici : envoyer une femme (Lorna) épouser un ex-drogué belge, puis faire décéder ce dernier d'une overdose. Après quoi, le mafieux n'a plus qu'à l'épouser, et le tour est joué. Sauf que ("Attention, spoiler !")
le plan va capoter. Lorna va prendre en pitié le drogué, coucher avec lui avant qu'il ne crève, puis s'auto-persuader qu'elle est enceinte et s'enfuir dans la nature avec son enfant imaginaire, sur fond de monologue schizophrène. Une histoire délirante, donc, avec une fin en queue de poisson. Magistral.
Visiblement, si la presse encense ce film, c'est parce que c'est un film "fort". Comprenez, les personnages, ils ont une vie pas cool, ils ont le pression (et la dépression), et ils pètent parfois les plombs. Mais bon, dans le genre, on a vu mieux. Ce qui m'agace, ce sont les effets bien basiques utilisés pour créer ladite "force" : gros plans, persos qui marchent dans la rue, volume monté à fond pour les effets sonore (pour rendre l'intensité dramatique d'un verre posé sur une table). Mais derrière ça, pas grand chose. Des personnages creux, derrière leur étiquette "endurcis par la vie".
On ne comprend même pas pourquoi Lorna pète les plombs sur la fin et fait une fixation sur la maternité. Ni pourquoi elle couche brutalement avec le drogué, d'ailleurs, qui l'indifférait la seconde d'avant.
Bon, ce n'est pas mauvais, c'est même globalement assez bon... Mais pas de quoi hurler au chef d'oeuvre. Et encore moins décerner une palme du scénario (ce que le festival de Cannes fit pourtant).