Il faut vraiment s'emmerder sec pour aller voir un pensum affligé d'un nom pareil. C'était mon cas ce soir.
Rien qu'au titre et à l'affiche, on devine déjà le genre : "bourgeoises névrosées s'étalant sur leurs petits problèmes de couple et de libido", entre deux tromperies et une psychanalyse. Ce n'est pas que je raffoe du genre (après tout, il y a bien des amateurs de films gore, voire français), mais c'est surtout le nom du réalisateur, Woody Allen, qui m'a intrigué. En effet, je ne connais cet honorable monsieur que par quelques citations, et j'étais loin d'imaginer qu'il puisse tremper dans *ce genre* de cinéma. Le curiosité l'a donc emporté.
Eh bien... j'ai été agréablement surpris. D'une part, on ne s'ennuie pas, et d'autre part, on n'oublie pas tout dès qu'on sort de la salle. Bon, je ne m'étais pas trompé sur le contenu (des tumultes amoureux, de la première à la dernière minute) mais, chose peu ordinaire, cela donne des personnages relativement intéressants. Sans trop spoiler, voici le pitch de départ : un obscur artiste aborde nos deux héroïnes et leur propose de partir en week-end en jet privé, en leur faisant des propositions sexuelles d'une parfaite franchise. Ca aurait pu donner le pire, mais je penche plutôt pour le meilleur.
Ce qui fait un bien fou, c'est que la mise en scène n'est pas lourde. Pas de mélodrame à la con, pas de longs silences contemplatifs, le film est gai et décalé, genre "l'Auberge Espagnole", sur fond de guitare locale. Détail sympathique : les ellipses narrées en voix-off, ce qui donne un petit côté "conte" à ces tranches de vie.
(Note pour Raphaël : je pense que ce film te plairait, philosophiquement parlant.)