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 Sujet du message: Sweeney Todd
MessagePublié: 19 Jan 2008, 17:35 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
Tim Burton nous avait habitué à  des introductions grandiloquentes à  coup de musiques sublimes et d’images esthétiquement parfaites orchestraient pour former un tout qui vous donnait des frissons rien qu’aux premières secondes du film. Sur Sweeney Todd, cette fois, Burton use et abuse du numérique pour nous montrer la progression ô combien passionnante d’un sang gluant et trop rouge pour être vrai qui même dilué dans l’eau de l’égout garde sa couleur initiale. Le tout soutenu par une chanson qui n’a certes pas le mérite d’égaler Danny Elfman, mais s’en sort plutôt pas mal en distillant une ambiance sombre et inquiétante.

Puis apparaît cet acteur incontournable des adolescentes qui ne connaissent de son Å“uvre que sa fameuse attraction de Walt Disney transposée sur grand écran avec grand, que dis-je, dantesque budget à  la clé. Ceci dit, ces midinettes auront quelques regrets puisque la belle gueule de Depp n’exécutera pas le one-man show de Jack Sparrow, mais renouera avec son idéal burtoniesque. C'est-à -dire un personnage sombre, déprimé, peu bavard et hanté par ses pensées. Une prestation modeste, mais toutefois parfaite avec son visage teinté de morosité animé de temps à  autre par ses mimiques faciales habituelles. A ses côtés se dressent Helena Bonham Carter, muse gothique et femme de Tim Burton qui joue à  merveille son rôle de boulangère aux tourtes digne des mets des Bouchers Verts. Alan Rickman quant à  lui reprend son rôle et ses vêtements du Parfum et se retrouve entouré de son collègue d’Harry Potter : Timothy Spall. A eux deux, ils forment le duo sur lequel la vengeance de Sweeney Todd risque de s’abattre. Notons également le rôle tenu par Sacha Baron Cohen qui apporte une petite dose d’humour assez bienvenue à  travers son personnage d’imposteur au faux accent italien et aux gestes surjoués.

Assez bienvenue car en réalité, malgré son beau casting, le film de Tim Burton ne séduit pas. La musique est insipide, ne dépassant pas trois accords et se répétant tout le long du film, et il faut bien avouer que pour un film musical, ça fait tâche. Les paroles en vont de même, naïves baignant constamment dans de l’eau de rose et au final n’a aucun intérêt narratif, et il faut bien l’avouer que pour un thriller, ça fait tâche. Tim Burton nous avait habitué à  ses mélodies particulières et aux nombreux jeux de mots qui hantaient ses compositions, et là , à  part la redondance du « je vais vous raser au plus près », on en trouve que très peu, surtout avec les sous-titres français.

L’image est soutenue par une esthétique sombre, gothique et nostalgique fidèle au réalisateur et on sera même surpris pas quelques scènes très kitsch proche de La famille Addams. On savait déjà  que Burton affine ses images avec un très grand soin numérique, et c’est donc sans surprise que l’on pourra voir avec une esthétique irréprochable les visages mortuaires de Johnny Depp et Helena Bonham Carter, la représentation d’un Londres glauque et fétide… La fin du film, bien que prévisible nous apporte un regain d’intérêt, mais il est trop tard, le mal est fait.

Avec cette histoire qui s’essouffle très rapidement et ses nombreuses facilités on a du mal à  retrouver une Å“uvre de Tim Burton pleine d’audace, personnelle et tout simplement folle…

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J'avais envie de tout salir d'une fumée bien noire...


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MessagePublié: 07 Mars 2008, 17:27 
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Wicca, juive, lesbienne délaissée
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
Message(s) : 327
Personnellement j'ai vraiment adoré ce film.
J'ai été un grand fan de Burton mais je n'attend plus grand chose de lui depuis Big Fish. C'est donc à  reculons que je suis allé voir ce film,très inquiet devant l'idée d'avoir une comédie musicale par Burton(je n'étais pas du tout, mais alors pas du tout,emballé par les passages chantés de ses deux derniers films).

Résultat Burton est de nouveau mon dieu du septième art.
C'est biens simple j'ai l'impression que tous le reste de sa filmographie n'était pas vraiment burtonienne, qu'il ne s'agit que d'oeuvres où le réalisateur ne se lâchait jamais complètement et ne se frotte pas sérieusement aux implications de son univers barré,gothique et finalement très violent.

On a cette fois-ci affaire à  un conte pour adultes qui assume complètement son côté sordide tout en restant un émerveillement pour les sens. L'histoire et les personnages sont dessinés à  gros traits qui sont juste suffisant pour faire de cette histoire un opéra macabre et morbide qui va droit à  l'essentiel:un déchainement de violence et d'atrocités qui ne peut que finir tragiquement. Je n'aurai jamais cru que Burton aurait le cran d'aller aussi loin.

Je n'ai pas autant jubilé devant des giclées de sang depuis Kill Bill,été aussi sonné par un meurtre depuis No Country for Old men (bon oki c'est récent mais il faut dire qu'on est en train de vivre un début d'année cinématographique assez magique).


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MessagePublié: 07 Mars 2008, 19:05 
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Le fils des âges farouches
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Inscription : 12 Juin 2007, 22:46
Message(s) : 982
Localisation : A l'autre bout de la botte qui est dans ta face
Comment dire.

C'est... gothique.

Voila.

Le film se fini sur deuuuux amaaaaants tragiiiiques dont l'un saigne abondamment sur l'autre dans un décor sordiiiiiiide....


Ce film, c'est une scène = une capture d'écran = un poster pour goth.

Je l'ai aimé. Mais alors, franchement, allo, l'originalité ?

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MessagePublié: 08 Mars 2008, 13:20 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Tu oublies un peu le côté solaire de Burton, qui paraît se moquer sèchement de l'imagerie gothique (les images d'Épinal imaginées par l'amoureuse, où notre barbier apparaît autant à  sa place qu'un croque-mort dans une fête foraine). Je crois qu'il atteint un recul sardonique vis-à -vis de son univers lugubre, et en fait, je préférerais qu'il y plonge au premier degré comme à  la grande époque de ses "Batman".
Beaucoup de choses ont été dites sur l'évolution philosophique de Burton, du brûlot marginal à  l'apologie de la normalité, de la naïveté au cynisme, et je crois qu'elles sont justes : je le préférais plus authentique dans toute son amertume.



J'ai bien aimé le film, et surtout ce sang "de cire" absolument irréaliste.
Par contre, le souci, ce sont les chansons... on a beau entendre des acclamations critiques, jamais on ne parle de la bande sonore, c'est même rare de désigner directement "Sweeney Todd" comme une comédie musicale.
Et pour cause ! L'accompagnement n'arrive pas à  la cheville de ce que la collaboration Burton/Elfman a pu nous offrir par le passé (je sais, je sais, c'est parce que justement, ce n'est pas Elfman), les chansons ressemblent à  des passages obligatoires n'amenant aucune information sur l'histoire (alors qu'au contraire, dans les bonnes comédies musicales et les opéras dignes de ce nom, elles sont censées fournir l'essentiel de la matière) et enfin, les paroles sont particulièrement peu inspirées :

Un barbier... et sa femme...
Un barbier... et sa femme...


Allez, un autre exemple pour la route :

Je vous protégerai...
Je vous protégerai...
Il n'arrivera rien...
Je vous protégerai...


Passez un peu en revue les chansons, c'est vraiment la cata.

Les seuls passages chantés véritablement plaisants sont le discours publicitaire sur l'élixir miracle de Pirelli et le passage en revue des proies potentielles ("Est-ce du prêtre ?"), et uniquement parce que Burton soigne un peu sa mise en scène et qu'il y a là , pour changer, un minimum d'interaction humaine, de renvoi de ballons entre les personnages.

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MessagePublié: 08 Mars 2008, 15:41 
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Wicca, juive, lesbienne délaissée
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
Message(s) : 327
Je n'ai pas ressenti cette distance avec son propre univers que tu décris. Je trouve justement qu'il assume jusqu'au bout cet univers un peu artificiel mais ô combien sordide. Il y avait pour moi quelque chose d'assez rafraichissant d'accueillir un film à  univers qui s'assumait totalement alors que j'ai tendance à  trouver que l'époque veut des oeuvres justement assez distanciées.

Pour la musique, il n'y a effectivement pas de thèmes qui me reste en tête mais j'ai trouvé que l'usage de la musique n'était jamais intrusif. Enfin si mais seulement pendant les 5 premières minutes avant que l'on soit complètement plongé dans le film.


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MessagePublié: 08 Mars 2008, 15:49 
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Le fils des âges farouches
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Inscription : 12 Juin 2007, 22:46
Message(s) : 982
Localisation : A l'autre bout de la botte qui est dans ta face
Raphaël Lafarge a écrit:
Tu oublies un peu le côté solaire de Burton, qui paraît se moquer sèchement de l'imagerie gothique (les images d'Épinal imaginées par l'amoureuse, où notre barbier apparaît autant à  sa place qu'un croque-mort dans une fête foraine). Je crois qu'il atteint un recul sardonique vis-à -vis de son univers lugubre, et en fait, je préférerais qu'il y plonge au premier degré comme à  la grande époque de ses "Batman".
Beaucoup de choses ont été dites sur l'évolution philosophique de Burton, du brûlot marginal à  l'apologie de la normalité, de la naïveté au cynisme, et je crois qu'elles sont justes : je le préférais plus authentique dans toute son amertume.


Ben écoute, j'étais avec un fanatique de Burton au ciné, et tout ce qu'il a trouvé à  dire, c'est "on dirait qu'il se complait dans l'image de "cinéaste gothique" dont tout le monde l'a affublé".

Pour moi Burton c'était justement pas gothique du tout. Toutes les petites connes de lycéennes avec des sacs Mister Jack et un porte clef lapin rose le montaient en icône gothique, et en meme temps innocent et féérique, mais jamais je n'avais ressenti qu'il se roulait dans la fange gothique en ne faisant que ca. Hé bien j'ai l'impression que c'est ce qu'il fait ici.

Raphaël Lafarge a écrit:
J'ai bien aimé le film, et surtout ce sang "de cire" absolument irréaliste.
Par contre, le souci, ce sont les chansons... on a beau entendre des acclamations critiques, jamais on ne parle de la bande sonore, c'est même rare de désigner directement "Sweeney Todd" comme une comédie musicale.
Et pour cause ! L'accompagnement n'arrive pas à  la cheville de ce que la collaboration Burton/Elfman a pu nous offrir par le passé (je sais, je sais, c'est parce que justement, ce n'est pas Elfman), les chansons ressemblent à  des passages obligatoires n'amenant aucune information sur l'histoire (alors qu'au contraire, dans les bonnes comédies musicales et les opéras dignes de ce nom, elles sont censées fournir l'essentiel de la matière) et enfin, les paroles sont particulièrement peu inspirées :

Un barbier... et sa femme...
Un barbier... et sa femme...


Allez, un autre exemple pour la route :

Je vous protégerai...
Je vous protégerai...
Il n'arrivera rien...
Je vous protégerai...


Passez un peu en revue les chansons, c'est vraiment la cata.

Les seuls passages chantés véritablement plaisants sont le discours publicitaire sur l'élixir miracle de Pirelli et le passage en revue des proies potentielles ("Est-ce du prêtre ?"), et uniquement parce que Burton soigne un peu sa mise en scène et qu'il y a là , pour changer, un minimum d'interaction humaine, de renvoi de ballons entre les personnages.


Tu oublie I LOOOOOOOOOOOOOOOOVE YOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU JOHAAAAAAAAAAAAAAAAAANAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

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MessagePublié: 08 Mars 2008, 18:39 
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Balrog de Morgoth
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Inscription : 22 Mai 2007, 15:16
Message(s) : 797
Localisation : No man's land (57)
Le Posteur Masqué a écrit:
Pour moi Burton c'était justement pas gothique du tout. Toutes les petites connes de lycéennes avec des sacs Mister Jack et un porte clef lapin rose le montaient en icône gothique, et en meme temps innocent et féérique, mais jamais je n'avais ressenti qu'il se roulait dans la fange gothique en ne faisant que ca. Hé bien j'ai l'impression que c'est ce qu'il fait ici.


Exact! Exact! Mis à  part la noirceur Le travail de Burton n'a rien de Gothique, c'est purement Baroque, point!

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