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My Bluberry Nights
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Auteur:  Jalk [ 02 Déc 2007, 11:12 ]
Sujet du message:  My Bluberry Nights

Aller voir un Wong Kar Wai, c'est toujours une expérience un brin stressante : certes, on pourra toujours se targuer d'être aller voir un "film intelligent", vu que c'est l'étiquette que beaucoup de critiques semblent apposer à  l'oeuvre du cinéaste ; mais on a aussi souvent dans un coin du cerveau l'angoisse de se perdre dans des plans somme toute assez abscons et des répétitions dont on ne saisit pas vraiment l'intérêt.

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De fait, My Bluberry Nights avait à  la fois tout pour me faire fuire et pour me plaire : se partagent en effet l'affiche Nora Jones et Jude Law. Si j'ai pour le second un amour sans limites (où il veut quand il veut), la première a été responsable, à  travers ses CD, de mes poussées de boutons les plus spectaculaires, si l'on oublie mon acnée juvénile.
Ma foi tant pis, une fois dans la salle, on laisse ses connaissances aux vestiaires et l'on respire un grand coup.

Elle, Elizabeth. Lui, Jeremy. Elle ne fait pas grand-chose de sa vie, lui tient un café à  New-York. Ils se rencontrent lorsqu'elle vient s'abandonner à  la rancoeur et aux larmes sur son comptoir, après avoir rompu avec son petit ami. Une histoire qui naît entre deux personnes, sous l'oeil de la caméra de surveillance du commerce.
Mais cette love story en devenir est brutalement interrompue lorsqu'Elizabeth décide que, finalement, elle a besoin de déployer un peu ses ailes. Et, tandis que Jeremy attend sans grand espoir son retour, là  voilà  partie dans un improbable voyage qui la conduira dans les rades les plus improbables.

Les nuits myrtille... Des moments improbables où Lizzie, devenue serveuse pour financer les étapes de son voyage, fera connaissance de ces innombrables paumés qui hantent l'Amérique : du flic alcolo, prisonnier d'un mariage raté à  la joueuse prodige et vulgaire, la jeune fille observe, intervient, de temps en temps. Et écrit. Ecrit à  un café new-yorkais.

Ce qui frappe, dans My Bluberry Nights, c'est l'impression d'un film tourné sans filet, parfois presque improvisé : des scènes extrêmement travaillées succèdent à  des plans saisis au vol et montés, semble-t-il en quelques heures. Témoin les vingt premières minutes du film, où les procédés filmographiques habituels de Wong Kar Wai (ralentis de caméra, mouvement "syncopés") créent un univers étonnant et complexe, tandis que le début du road-movie d'Elizabeth se concentre sur les comédiens, au détriment, presque de la photographie.
Si cet aspect composite peut séduire, il nuit parfois un peu au rythme et à  la cohérence du film : témoin la séquence durant laquelle l'héroïne rencontre Nathalie Portman (encore une fois absolument merveilleuse, elle a exorcisé Star Wars sans la moindre difficulté). L'idée de départ est excellente mais beaucoup trop vite bouclée, comme si seul le synopsis avait été jeté sur le papier.
La mosaïque comporte également quelques fêlures au niveau du jeu d'acteur : Norah Jones est, malgré l'amicale haine que je lui porte, meilleure chanteuse qu'actrice et sa performance pâlit un peu - beaucoup - devant les pointures devant lesquelles elle évolue.

Malgré tout, My Bluberry Nights reste, à  mon sens, un film intriguant et, à  sa façon, passionnant. De par ses brusques changement de registre, qui prennent le spectateur à  contrepied, par son optimisme très fort et jamais niais, et par d'indéniables trouvailles visuelles... Et puis bon... Jude Law quoi... :rougissant:

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