AAAH ! Cool ! Je vais enfin pouvoir faire ma petite critique sur le film, attention spoilage !
Troie, j'ai été le voir jeudi soir, priant le ciel pour qu'il plaise à Linda, que j'avais gentiment forcée pour m'accompagner.
Devant les premières images, j'ai un doute. le film tiendra-t-il ses promesses ? Après un bref texte expliquant les bases historiques de l'époque: Agamemnon, envahi la Grèce et fait plier toutes les autres monarchies sous son joug, tout ça grâce à un homme, un héros: Achille - Brad Pitt bodibuldé, sauf pour ses molets pour lesquels il a été doublé. Le pauvre ange à les sous-cuisses trop fins- le film commence sur le paysage égéen grec. Une grosse armée avance, soulevant un nuage de poussière, mes doutes m'assaillent: la scène manque d'ampleur. On dirait une scène de Xena la Guerrière. Je me dis qu'il faut patienter un peu, mais je ne peux m'empêcher de penser à la scène d'ouverture de Gladiator, qui écrase littéralement celle de Troie. Je ne vais pas vous raconter la suite, sachez seulement que la première scène avec Brad Pitt met tout de suite le ton: le film est un bon prétexte pour voir Bradounet gonflé à l'hélium, complètement à poil, de la tête à la limite supportable américaine: le pubis (rasé). Même ses compagnes de chambrée ne sont pas autant exposées. Première frustration.
Heureusement s'en suis des événements qui réhaussent vite fait mon manque de voyeurisme: Brad Pitt est certes un sex symbol horripilant, mais ce con est aussi excellent acteur et il me le prouve encore une fois dans ce rôle dont il s'empare dès ses prmières minutes à l'écran. Après Brad dans tous ses états, on passe aux deux autres sex symbols en liste: Eric Bana (Hector) et Orlando Bloom (Pâris). S'en suis 5 minutes de film et ça y'est Orlando est à poil, de face, jusqu'au pubis, rasé aussi (non vous ne me ferez pas croire qu'Orlando, brun comme il est, est imberbe). Heureusement que nous avons le droit au charmant popotin d'Hélène en premier plan. Mais ça reste léger. Deuxième frustration.
Trève de plaisanterie, Eric Bana était attendu par bon nombre de cinéphiles respectables dans ce rôle titre de la mythologie grecque et bien laissez moi vous dire qu'il s'en sort avec les honneurs en prince troyen. Orlando, à côté, est assez insipide dans son indécrotable rôle de jeune premier con. Cependant, pas trop de legolasseries dans ce film, bien au contraire, Pâris est un piètre guerrier à l'épée et en duel. C'est plutôt celui qui tire dans le dos avec... Un arc. OUI nous aurons le droit, deux fois (enfin 4 fois, si on compte les 3 films de LOTR) n'est pas coutume, à Orlando Bloom tirant à l'arc. On va finir par croire qu'il devrait se présenter aux jeux olympiques avec son bébé à flèches. Le voilà donc emmenant Hélène à Troie, sans que son mari officiel, Ménélas, frère d'Agamemnon, le méchant roi, suivez un peu ou lisez Homère, au choix, ne soit au courant. De quoi provoquer une guerre sans précédent. C'est justement ce qui va se passer d'ailleurs, sinon y'aurait pas de film ! Je regrette juste qu'Hélène soit un peu potichifiée. C'est en grande partie grâce à elle que tout le monde crève. On n'a le droit qu'à son arrivée en grandes pompes à Troie, sa coucherie avec Orlando avant, sa tentative de pétage de plombs, puis elle agrémentera le film de quelques plans larmoyants jusqu'à la fin.
j'ai entendu dire qu'on avait du mal à choisir son camps, je ne suyis pas d'accord ! Brad Pitt n'est dans aucun camps, Ulysse (Sean Bean, magnifique comme d'habitude) lui est contraint et forcé de bosser pour le porc couronné de part son allégance... Le film se tourne inexorablement vers Troie et ses occupants. Comme dans Titanic on a l'avant et l'après nauffrage ! C'est beau, c'est grand, c'est puissant, puis finalement, à cause d'un caillou dans la chaussure et d'un roi beaucoup trop porté sur les bondieuseries, Troie tombe.
Faisons une parenthèse sur Peter O'Tool (Lawrence d'Arabie) jouant Priam. Il est parfait. Il nous rappelle Marc Orèle dans Gladiator. Il n'a pas besoin de parler, ses yeux bleux humides veulent tout dire. Il m'a épaté.
Voilà , revenons au film. En parlant de Gladiator, il est amusant de souligner qu'une réplique est quasiment identique dans les deux films, je vous laisse trouver laquelle. Beacoiup pourront critiquer le manque de références à la légende. On oublie vite que le sois-disant point faible d'Achille est son talon. Mais Wolfgang Petersen n'a pas voulu tourner son film de façon fantastique, il l'a fait de façon réaliste. Tout est bien pensé. On pourrait croire qu'il a pris des libertés: dans la légende, Hélène est enlevée. Dans le film, elle part de son plein gré. Mais qui nous dit que dans la réalité elle ne s'est pas barré de son plein gré aussi ? Franchement par amour, une fille ferait n'importe quoi (un mec aussi d'ailleurs). Qui nous dit que ce qu'Homère à rapporté ne sont que les dires officiels de Ménélas ivre de jalousie ? Et comment se fait-il qu'Achille ne soit pas mort foudroyé quand la flèche touche son talon ? Et bien tout simplement parce qu'une flèche dans le talon ne tue pas un homme. Ce sont plutôt les trois autres flèches dans le ventre et le coeur qui auront raison de l'être invincible. Seulement, la seule flèche qui restera plantée dans Achille, c'est celle dans le talon. Puisque les trois autres sont arrachées de rage et de douleur par le héros. Les hommes qui le trouveront pourront inventer la légende bien connue: Achille, héros de l'Olympe, a été trempé par sa mère dans une source le rendant immortel, seulement la brave femme le tenant par le talon, celui-ci devint son point faible car sa seule partie mortelle...
En définitive, ce film est à voir pour: le jeu des acteurs, même le second rôle d'Adromaque arrache des larmes, Brad Pitt (unique en Achille), Eric Bana (qui rivalise avec hargne face à Achille), Sean Bean (certe mis en retrait, mais pour mieux briller à chaque apparition), Peter O'Tool (Priam, et ses yeux humides), Orlando (pour tous les ricanements qui m'ont échappé), Hélène pour sa beauté cinématographique et potichiste et pour les batailles de Troie, surtout le coup des boules de feu (que je vous laisse découvrir aussi).
Plus j'y pense, plus je me rend compte des écards énormes avec l'histoire originale. Surtout les quatre plus choquants:
- l'apparition trop furtive du personnage d'Enée (dans le film le personnage furtif à qui Pâris remet "au hasard" l'épée de Troie), qui est sensé être un prince Troyen lui-aussi, sur lequel repose l'avenir de Troie et à qui Virgile dédiera l'Enéide.
(pour plus d'informations sur ce personnage clé:
http://www.ai.univ-paris8.fr/corpus/lur ... a/enee.htm)
- Les durées qui ont été massacrées à la mode américaine: la guerre de Troie a duré 10 ans et Agamemnon mit 2 ans à rameuter la flotte grecque. Ca se borne à 1 semaine maxi pour l'un et à 2 jours pour le second dans le film . On dirait Bush partant en guerre.
- Dans les textes, Agamemnon à dû sacrifier sa fille Iphigénie pour pouvoir prendre la mer avec sa flotte. Il sera tué après Troie, de retour dans ses pénates, par sa femme Clytemnestre. On le retrouvera coupé en morceaux dans son bain. En effet pour décréditer un guerrier mort, il fallait couper tout ce qui dépasse ...
En définitive, il est vrai qu'on a trop vu Achille, mais que voulez-vous, il fallait un rôle à Bradounet .
J'ai la flemme de relire, je m'excuse auprès de jamic pour le nombre incalculable de faute que j'ai dû laisser.