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 Sujet du message: 300
MessagePublié: 19 Mars 2007, 23:49 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
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Je sors tout juste de 300,de Zack Snyder. Que dire? C'est visuellement superbe, à  condition d'aimer les peplums comme c'est mon cas depuis une enfance bercée par les Macistes et Jason et les Argonautes. Le choc des lances qui transpercent les poitrines, les ralentis sur les membres qui volent dans un geyser de sang, il ne manquait que l'odeur des tripes chaudement exposées à  l'appétit des charognards pour compléter le tableau. Oui, le tableau car il s'agit avant tout d'une oeuvre picturale. L'image donnée des Perses m'a fait pensé aux descriptions des Mabden et Pan Tangiens par Mike Moorcock. On oublie le réalisme devant ces êtres hybrides sortis tout droit de l'imagination d'un Lovecraft ou d'un Jérôme Bosch.

Bref, c'était cool. 8)


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MessagePublié: 23 Mars 2007, 17:18 
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Pamplemousse Panchromatique
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"L'idéologie nauséabonde", voilà  des mots souvent fustigés mais idéals pour considérer "300". C'est quand même un film qui prend Sparte, une cité réputée pour son inhumanité et son esclavagisme sanguinaire, comme symbole de la liberté ! Crier à  l'indépendance, je veux bien, mais hurler à  la liberté, scandaleux. Dans certaines scènes, notamment celle du conseil, on s'attend à  voir un drapeau américain claquer dans le vent. Ce sous-texte politique, que j'ignorais en entrant dans la salle, est devenu trop important tout au long du film, comme s'imposant de lui-même, pour que je puisse ne pas en faire état dans mon appréciation. Contre toute attente, l'Iran a eu raison de se plaindre de cette parabole militariste.
Ce sous-texte si désagréable dans le film, je ne l'avais pas perçu dans la bande dessinée (que je trouvais courte et mauvaise, surprenant après la lecture d'un "Dark Knight" ou d'un "Sin City").
Ensuite, ce film entérine la pratique hollywoodienne des "scènes de l'époux". Vous savez ? Si, si, vous y avez déjà  goûté dans "Silent Hill". Quand l'industrie cinématographique juge qu'une oeuvre est trop axée sur la gent masculine ou la gent féminine, elle ajoute une sous-intrigue parallèle, complètement inutile, sans aucune répercussion sur l'histoire principale, pour rétablir un supposé "équilibre". On y a eu droit dans le film de Christophe Gans, donc, avec les scènes du mari Da Silva menant sa petite enquête de son côté, explosant l'ambiance des séquences cauchemardesques, et on se régalera dans "300" de scènes proprement superfétatoires où la femme de Léonidas, en trois mots, couche pour réussir. Dans un film comme dans l'autre, des lueurs de génie (les mains de l'inspecteur dans "Silent Hill", le coup de poignard dans "300") donnent l'illusion saumâtre que la sous-intrigue vaut le coup.
Pour finir, et tout naturellement, "300" n'a pas de scénario... et, ce qui est plus grave, aucune inventivité dans les scènes d'action. Nulle surprise, pas l'ombre d'une trouvaille. La transformation réussie d'éléments réels en concepts mythologiques (les bombes/la magie, les animaux exotiques/les monstres du bout du monde), la fascinante silhouette d'un Xerxès soutenu en VO par une voix fabuleuse, deux tableaux grandioses (le ciel obscurci par les flèches, comme promis, une "crucifixion de Léonidas" prodigieuse dans les teintes mais à  vomir dans l'imagerie, car c'est ni plus ni moins qu'une canonisation d'un chef de guerre barbare)... et ça sera tout. Tout le reste n'est que charcutage soutenu par des plans-séquences hoquetants, et confrontations curieuses au mieux, creuses au pire.

"300" remplit cependant son contrat à  un certain niveau : c'est une oeuvre graphique et sonore, on ne peut dénier la recherche effectuée, la fantaisie baroque des costumes et accessoires, l'ambiance qui se dégage de toute cette oeuvre. C'est bel et bien de l'épopée. Elle ne tient pas la distance, mais on ressent dans chacune des images cette atmosphère légendaire et belliqueuse, cette force surnaturelle.

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MessagePublié: 23 Mars 2007, 19:13 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
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Raphaël Lafarge a écrit:
"L'idéologie nauséabonde", voilà  des mots souvent fustigés mais idéals pour considérer "300". C'est quand même un film qui prend Sparte, une cité réputée pour son inhumanité et son esclavagisme sanguinaire, comme symbole de la liberté ! Crier à  l'indépendance, je veux bien, mais hurler à  la liberté, scandaleux. Dans certaines scènes, notamment celle du conseil, on s'attend à  voir un drapeau américain claquer dans le vent. Ce sous-texte politique, que j'ignorais en entrant dans la salle, est devenu trop important tout au long du film, comme s'imposant de lui-même, pour que je puisse ne pas en faire état dans mon appréciation. Contre toute attente, l'Iran a eu raison de se plaindre de cette parabole militariste.
L'Iran ne manque jamais une occasion de se faire remarquer et s'il y a bien une chose qu'on peut reprocher à  ce film est l'absence totale d'idéologie, si ce n'est celle qu'on veut bien y projeter. Sparte se définit bien dans le film comme d'un état militaire avec des règles de vie très dure (le prologue sur les rites initiatiques est assez éloquents) mais pose une autre définition de la liberté. En ce qui concerne l'esclavage, il serait bon de se pencher sur Athènes, qui n'avait rien à  envier à  Sparte sur ce point, mais surtout sur la définition de celui-ci dans l'antiquité.

Raphaël Lafarge a écrit:
Ce sous-texte si désagréable dans le film, je ne l'avais pas perçu dans la bande dessinée (que je trouvais courte et mauvaise, surprenant après la lecture d'un "Dark Knight" ou d'un "Sin City").
Ensuite, ce film entérine la pratique hollywoodienne des "scènes de l'époux". Vous savez ? Si, si, vous y avez déjà  goûté dans "Silent Hill". Quand l'industrie cinématographique juge qu'une oeuvre est trop axée sur la gent masculine ou la gent féminine, elle ajoute une sous-intrigue parallèle, complètement inutile, sans aucune répercussion sur l'histoire principale, pour rétablir un supposé "équilibre". On y a eu droit dans le film de Christophe Gans, donc, avec les scènes du mari Da Silva menant sa petite enquête de son côté, explosant l'ambiance des séquences cauchemardesques, et on se régalera dans "300" de scènes proprement superfétatoires où la femme de Léonidas, en trois mots, couche pour réussir. Dans un film comme dans l'autre, des lueurs de génie (les mains de l'inspecteur dans "Silent Hill", le coup de poignard dans "300") donnent l'illusion saumâtre que la sous-intrigue vaut le coup.
Mmoauis, disons que dans le cas de 300 ces scènes n'encombrent pas trop le récit principal et permettent de voir une jolie paire de...

Raphaël Lafarge a écrit:
Pour finir, et tout naturellement, "300" n'a pas de scénario... et, ce qui est plus grave, aucune inventivité dans les scènes d'action. Nulle surprise, pas l'ombre d'une trouvaille. La transformation réussie d'éléments réels en concepts mythologiques (les bombes/la magie, les animaux exotiques/les monstres du bout du monde), la fascinante silhouette d'un Xerxès soutenu en VO par une voix fabuleuse, deux tableaux grandioses (le ciel obscurci par les flèches, comme promis, une "crucifixion de Léonidas" prodigieuse dans les teintes mais à  vomir dans l'imagerie, car c'est ni plus ni moins qu'une canonisation d'un chef de guerre barbare)... et ça sera tout. Tout le reste n'est que charcutage soutenu par des plans-séquences hoquetants, et confrontations curieuses au mieux, creuses au pire.
Ben, c'est un peplum et le récit d'une bataille de surcroit. Il faudrait savoir ce que tu veux, soit on ajoute un scénario artificiel sur le récit original, soit on respecte le récit imaginé par F. Miller. En ce qui me concerne, j'ai adoré l'évolution des batailles et le feu d'artifice visuel, sans parler de la beauté des corps en mouvement dans une chorégraphie macabre.

Raphaël Lafarge a écrit:
"300" remplit cependant son contrat à  un certain niveau : c'est une oeuvre graphique et sonore, on ne peut dénier la recherche effectuée, la fantaisie baroque des costumes et accessoires, l'ambiance qui se dégage de toute cette oeuvre. C'est bel et bien de l'épopée. Elle ne tient pas la distance, mais on ressent dans chacune des images cette atmosphère légendaire et belliqueuse, cette force surnaturelle.
En même temps, le film tient ses promesses, il me semble de mauvaise foi de reprocher à  un film de ne pas donner plus que ce qu'il annonçait. Les producteurs ont respecté leur contrat. Enfin plus de viande n'aurait pas été un mal... :P


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MessagePublié: 23 Mars 2007, 22:19 
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S.A.V de Lamenoire
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Inscription : 03 Mai 2004, 01:42
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Concernant la notion de liberté, sache que je n'ais pas été choqué par l'omniprésence de ce mot dans le film, vus que nous somme dans la gréce antique.
Hors, dans la gréce antique, la liberté est un obsession qui hante toutes les cites, tous les citoyen; chaque citée -fut-elle une bourgade de 600 paysans paumé dan un coin de l'attique- ne vit et ne jure que par la liberté, SA liberté!
Historiquement, Sparte, Athéne, Thébes,... Se firent les champions de la liberté et de l'unité ds grecs, sachant que:

1) Pour une citée greque, la liberté signifie une auto-gestion parfaite, les affaires de la citée devant étre réglée par les citoyens (une minorité des hommes libres et adulte), réunis en assemblée et aucune intervention extérieure ne pouvant étre tolérée.

2) Pour arriver a cet idéal, il faut que la citée soit auto-suffisante en toute chose et puisse vivre advitam eternam repliée sur elle-même -si besoin est-, avec ce qu'elle tire du territoire qu'elle domine

3) Cela implique que la premiére des libertés est de pouvoir faire la guerre a la citée voisine quand bon lui semble, citée qui -immanquablement- usurpe un territoire qui revient de droit a la premiére citée et ce, depuis le nuit des temps.
A noter que, si vous passez dans ladite citée voisine, les locaux auront 15000 argument pour vous prouver qu'ils sont les seuls a avoir des droits sur le territoire contesté et que ce sont leurs voisins les usurpateurs.

4) Dans ce joyeux bordel, Sparte, Athéne, Thébes,... Utilisent le message de la liberté comme un moyen d'assoir leur dominations respective sur leurs voisins et de se mettre sur la tronche par alliance interposées (pour ces poids lourds, l'espace vital c'est la gréce, ou rien)

Donc, ces cris Spartiates au nom de la liberté n'ont rien de choquant et sont même a la limite d'étre la partie du film qui colle le mieux a la réalité historique.


P.S: j'ais vus le film et j'ais bien aimé: c'est bien le masacre héroico-fantastico-historique que j'espérais :wink:

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Une lame qui glisse silencieusement hors du fourreau, une gorge ouverte sans un cri, un corps qui glisse sans bruit au sol.

Voila une agréable soirée en perspective...


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MessagePublié: 24 Mars 2007, 00:54 
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Songes de louve

Inscription : 09 Juil 2004, 00:25
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pff franchement céder à  la tentation de ce genre de lecture politique, Raphy ça me déçoit :roll:

Peut-on s'indentifier à  ces Spartiates? pas plus que nécessaire et même par rapport aux films fantastiques "usuels" l'idéologie sous jacente est bien plus saine que d'ordinaire. Au moins, aucune notion de dynastie, de noblesse, chacun est à  la place qui est la sienne par ses propres efforts de guerrier. On est à  mille lieu des histoires de déscendants de grandes lignées voués à  être les héros. Ce qui ne les rend pas forcément sympathiques à  nos yeux pour autant , ne serait-ce que par une conception des choses qui n'est plus la notre. Mais passons.

J'ai été étonnamment surpris (en bien) par les combats, qui hormis la scène du géant sont prenantes et frappent fort et vrai. Cette cohue lors du tout premier assaut, on sentait ces moment où la foule vous oppresse... Et surtout une action toujours très lisible, ce qui n'est pas une évidence.

Quand à  la galerie de personange perses et monstreux, et bien je l'ai prise comme telle, ils sont la face risible et manichéenne du film, mais finalement n'aime-t-on pas les ennemis un rien décadent? J'ajouterais que le thème moyen oriental est réellement dépaysant. Bien sûr ce film ne s'adresse pas ausx amateurs de non dits et de demi-ton, mais n'étaient-ils pas prévenus?

Enfin en ce qui concerne les scènes "parallèles" à  Sparte, elles son honnêtes et ne seront certes pas mémorables. La reine joue bien son rôle, et finalement même si elles brisent un peu l'action, elles ont le mérite de délivrer en filigrane la finalité de tout ceci, une manoeuvre qui est bien plus qu'un baroud d'honneur.


Bref encore une fois, je ne saisis pas l'intérêt de dévider le fil d'une métaphore politique. Et laquelle? La seule "morale" de ce film est que l'orgueil est le poison des forts, et de ce point de vue, certains critiques se sont amusés à  dépeindre les perses comme l'image d'un certain empire moderne... Penser l'inverse jettera le soupçon sur un bon nombre d'oeuvres, en niant hypocritement l'attrait que nous inspire le mal et les méchants en général


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MessagePublié: 24 Mars 2007, 03:21 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Localisation : Paris, France.
Oh, j'ai des éléments en faveur de ma lecture de l'oeuvre.



On a beaucoup parlé de l'ajout des scènes avec la reine principalement axées sur le sous-texte, semble-t-il, mais il y a mieux, à  ce niveau de lecture : le retrait d'un échange particulièrement significatif dans la bande dessinée (dont le scénario a pourtant été étoffé pour le film !).

Spartiate : "Nous sommes tous avec vous !"
Léonidas : "Ton avis, garde-le pour toi. Tu te crois en démocratie ?

Tout aussi symptomatique est le résumé du film disponible dans les cinémas UGCs, qui n'hésite pas à  annoncer que la résistance héroïque des Spartiates aux Thermopyles a jeté les bases de la démocratie. Dommage, le concept est né "officiellement" vingt-sept ans avant la bataille en question...



Je peux également évoquer ma propre appréciation : j'ignorais tout des attaques portant sur "300" et du sous-texte avant de voir le film... mais comme dit plus haut, ce message m'a frappé à  un point tel qu'il m'a été impossible de l'ignorer. Je suis pourtant loin d'être le plus au fait de l'actualité internationale, et encore moins la personne dotée de la plus grande conscience politique !



Mais merci pour les éléments de compréhension que tu apportes sur la conception antique de la liberté, Squally. De quoi revoir la qualité de la chose à  la hausse.



Howdy a écrit:
L'Iran ne manque jamais une occasion de se faire remarquer et s'il y a bien une chose qu'on peut reprocher à  ce film est l'absence totale d'idéologie, si ce n'est celle qu'on veut bien y projeter. Sparte se définit bien dans le film comme d'un état militaire avec des règles de vie très dure (le prologue sur les rites initiatiques est assez éloquents) mais pose une autre définition de la liberté. En ce qui concerne l'esclavage, il serait bon de se pencher sur Athènes, qui n'avait rien à  envier à  Sparte sur ce point, mais surtout sur la définition de celui-ci dans l'antiquité.


Absence totale d'idéologie ? ! :shock: A-t-on vu la même oeuvre ? Le film occulte cent fois plus d'aspects désagréables de la société spartiate qu'une bande dessinée qui faisait pourtant fort (Miller étant fasciné par Sparte, curieux au vu de ses prises de position), et il lance une sous-intrigue qui semble exclusivement consacrée au discours en question !
Oui, le contexte de l'Antiquité est à  prendre en considération, Antiquité où l'esclavage était la règle et non pas l'exception, et où, bien souvent, les lois en sont venues à  protéger les esclaves. Il n'empêche que "300" ne dépeint aucunement les mille failles et laideurs de Sparte, se bornant à  évoquer l'entraînement de fer et le sacrifice des malformés. C'est peu pour une pareille cité. Le film paraît même pécher par ethnocentrisme, à  l'exception de cette excellente scène où Léonidas demande leurs métiers aux guerriers venus en renfort.



Howdy a écrit:
Ben, c'est un peplum et le récit d'une bataille de surcroit. Il faudrait savoir ce que tu veux, soit on ajoute un scénario artificiel sur le récit original, soit on respecte le récit imaginé par F. Miller. En ce qui me concerne, j'ai adoré l'évolution des batailles et le feu d'artifice visuel, sans parler de la beauté des corps en mouvement dans une chorégraphie macabre.


Nous sommes d'accord, pas besoin de scénario pour livrer un film de qualité. Alors, que vient donc faire là  la sous-intrigue de la reine ? Ça fait tache, c'est inutile.
Et je maintiens que les scènes d'action ne sont pas inventives pour un sou. En fait de grands exploits, nous avons droit à  coups d'épées sur coups d'épées...



Voilà  un film véritablement épique, d'accord. Superbe, l'atmosphère. Belles batailles. Mais est-il surprenant ? Impressionnant ? En ce qui me concerne, je ne vois là  qu'un intérêt purement visuel et sonore : sur le plan émotionnel, seul l'ambiance est là , le grand spectacle ne secoue pas, ça tient davantage de la télévision que des montagnes russes.
Ce n'est pas une oeuvre d'auteur, mais même en temps que film pop-corn, je ne trouve pas qu'il remplisse son contrat. Il ne reste que ça, au final, son et images... sitôt vues, sitôt envolées.





Post-scriptum : Pas de noblesse de l'hérédité, Loup Céleste, c'est vrai, sur ce point, le film est bel et beau.

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MessagePublié: 24 Mars 2007, 14:33 
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Saroumane le Blanc

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Sur la démocratie: Sur un champ de bataille, de même que sur un tournage, elle est nécessairement absente puisque tout dépend de la rapidité d'actions de l'état-major, en l'occurence les décisions de Léonidas à  la tête de son armée. De la pertinence de celles-ci dépendent la victoire ou la défaite.

Sur l'esclavage: Il serai temps de sortir des clichés sur ce thème et de l'image qu'en donne l'exploitation du "bois d'ébène". Un esclave dans l'antiquité était bien mieux traité car il coutait cher et on en prenait soin à  tel point qu'il faisait partie du clan. Il avait mois de droits qu'un citoyen (ou qu'une femme qui n'avait pas droit au chapitre non plus) mais était protégés, si bien que tout forfait commis à  leur encontre était sévèrement réprimé par les lois en vigueur.

Sur Sparte: Le film ne traite pas de la société spartiate, mais de la Bataille des Thermopyles et ne prétend pa^s avoir une valeur documentaire encore une fois. Cependant, le peu que j'en ai vu ne m'a pas poussé à  rêver de vivre dans cette cité, vu les exigences: sélection génétique, rites d'initiation guerrière extrêmes, apologie de la mort au front... On peut dans ce dernier cas marquer une forme de respect, voire de l'admiration pour la discipline de ces hommes sans pour autant l'envier.


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MessagePublié: 24 Mars 2007, 15:49 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Localisation : Paris, France.
La démocratie
Parfaitement d'accord, sur un champ de bataille, de même que sur un tournage, la démocratie est absente. Cependant, il me semble que tu tombes là  dans le hors-sujet : je ne pointais pas du doigt l'absence de démocratie, ce me semble, plutôt le fait suivant :
Sparte n'était pas une démocratie et ne défendait pas la démocratie. Or les communiqués de presse en tous genres de "300" affirment (et les dialogues du film laissent entendre) l'opposé complet. Nous sommes en pleine contre-vérité.
Comme dit plus haut, les modifications du film par rapport à  la bande dessinée sont en majeure partie (voire en totalité) prévues dans cette orientation. Ah, on m'a soufflé à  l'oreille le dialogue exact dans le comics en version française, l'échange sucré dont je parlais plus haut :
Stelios : "On est avec vous, sire. Jusqu'à  la mort."
Léonidas : "Je n'ai rien demandé. Laisse la démocratie aux Athéniens, petit."


L'esclavage
A-t-il été dit que les esclaves étaient mal traités ? Il me semble, au contraire, que pour ma part, j'ai surtout écrit "Oui, le contexte de l'Antiquité est à  prendre en considération, Antiquité où l'esclavage était la règle et non pas l'exception, et où, bien souvent, les lois en sont venues à  protéger les esclaves".

Sparte
Rien à  redire, je ne crois pas que quiconque puisse prétendre que le film idéalise Sparte à  l'excès. Il occulte en priorité ses aspects désagréables, par contre, et sur ce terrain-là , va encore plus loin que le comics d'origine. Et pitié, ces "scènes de la reine" qui n'ont rien à  voir avec la politique spartiate...

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MessagePublié: 24 Mars 2007, 22:01 
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Saroumane le Blanc

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En même temps tu dénonces une différence entre une interprétation de la presse et le film... Mais bon, il y a des journalistes qui ont trouvé que c'était déplacé de montrer des hommes à  moitié nus dans l'antiquité et que c'était mal de faire un film de guerre violent. :lol:


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MessagePublié: 25 Mars 2007, 01:53 
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Ne pas généraliser ou exagerer les avantages de la situation des esclaves dans l' antiquité .. entre l' esclave lettré servant de precepteur et celui condamné aux mines, les différences de statut étaient grandes.

Les spartiates étaient particulièrement durs envers leurs esclaves et les ilotes se sont révoltés plusieurs fois.

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MessagePublié: 25 Mars 2007, 02:17 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Captain Howdy a écrit:
En même temps tu dénonces une différence entre une interprétation de la presse et le film... Mais bon, il y a des journalistes qui ont trouvé que c'était déplacé de montrer des hommes à  moitié nus dans l'antiquité et que c'était mal de faire un film de guerre violent. :(rires):


Je ne comprends pas pourquoi tu parles de presse. Je n'ai pas lu le moindre article sur 300 ; j'ai ouï-dire, après vision du film, que l'Iran s'était scandalisée, mais de manière générale, je lis très rarement des critiques (justement parce que je trouve qu'elles sont souvent trop politiques, c'est-y pas marrant :lol: ).
Je parlais des différences entre la bande dessinée et le long métrage. Dans le comics, les Spartiates sont nus, au passage, comme il convient.

J'ai revu le film ce soir et si les qualités se précisent (l'image est vraiment "peinte", et pas mal de plans fourmillent de détails sublimes, des nuages dessinant des silhouettes guerrières, des rais de lumière précédant les Spartiates...), les défauts également : nombreuses sont les références à  des valeurs démocratiques dont les Spartiates sont consacrés gardiens ultimes, et Léonidas vire grotesquement à  la figure messianique : en plus de pardonner au traître, le "tableau" final, magnifique dans sa matière, se passe, au niveau symbolique, de tout commentaire...

Ce qui me gêne encore tout particulièrement, c'est simplement que le film ne montre pas l'ombre d'un esclave spartiate, et ne fait nulle mention, même brève, de l'esclavage à  Sparte ou d'ailleurs en Grèce.




Et une entrevue avec Frank Miller, une.

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MessagePublié: 25 Mars 2007, 13:38 
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Saroumane le Blanc

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En même temps, le film ne s'est pas donné une mission documentaire ni historique et il y a le fait qu'il s'agit du récit d'un spartiate à  d'autres spartiates. Pourquoi remettraient-ils en question leur mode de vie mis en péril et à  la veille d'une bataille?

Ensuite, si on compare les spartiates à  nos forces spéciales actuelles (bérets verts, légion étrangère, Delta Force américaine, S.A.S., etc), elles ne sont guère plus démocratiques et sont en même temps le fer de lance de la défense de nos régimes démocratiques. Sans les spartes, Athènes serait probablement tombée...


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MessagePublié: 25 Mars 2007, 14:06 
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Et avec les spartiates, elle est tombée à  l' issue des guerres du Péloponèse avant que Sparte ne soit vaincue par Thèbes ..... et que les macédoniens ne mettent fin à  l' âge grec " classique ".

Le problème est qu' en admettant même que les mots utilisés soient les mêmes que ceux d' aujourd' hui, leur siginfication était totalement différente ainsi que cela a été souligné ici.

Mais le spectateur " moyen " ne va pas au delà  de ce qu' il entend et le risque de projection est réel, tout simplement parce que ledit spectateur ne dispose pas des références.

Qu' on le veuille ou non, un spectateur fonctionne par identification et en l' espèce, il est conduit à  s' identifier aux spartiates idéalisés.

Ceci dit, j' ai l' intention de voir le film .

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MessagePublié: 25 Mars 2007, 14:45 
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Saroumane le Blanc

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Je pense que le problème du film est surtout d'être sorti au mauvais moment. Mais même en "s'identifiant" aux spartiates, je ne vois pas bien où est le mal. Il y aura toujours une minorité de crétins pour justifier leur haine raciale à  partir de n'importe quoi, que ce soit 300, Les Aristochats ou Dracula. Pour la plus grande partie du public, il s'agit avant tout de passer un bon moment d'évasion pendant deux heures et on en a pour son argent. Risque... Pfff. Il faudrait cesser d'infantiliser le public qui a beaucoup plus de bon sens qu'on ne voudrait le faire croire, même s'il a accordé un succés à  Mme Doubtfire.


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MessagePublié: 25 Mars 2007, 20:52 
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Peu importe que les Spartiates soient idéalisés à  tort, le film n'étant que d'inspiration historique. Les propos négationnistes sur les camps de concentrations spartiates, on s'en fout, ce n'est pas comme si le traumatisme était récent.



300, c'est avant tout l'affrontement de deux idéologies, bien plus creusées que "Bien et Mal" ou "Chaos et Ordre".

Les Spartiates sont admirables en ce qu'ils se sont donnés les moyens d'être libres dans un monde sans pitié. Libres, au sens basique : agissant de leur propre volonté. Il n'y a pour cela pas d'autre moyen que de conditionner leur volonté dans le sens de la lutte... pour leur liberté. Tournage en rond absurde ? La vie en est un.

En face, nous avons les Perses, innombrables et décadents, qui font cohérer leur empire par la corruption, la luxure, les coups de fouets et la divinité de leur empereur.

Ce sont deux logiques tout à  fait plausibles, dans un univers guerrier. Il ne s'agit pas d'idéaliser les Spartiates en tant que tels, mais par rapport aux Perses : un mode de vie dur, impitoyable mais volontaire, ne vaut-il pas mieux que d'être ballotté entre plaisirs/récompense et douleurs/punitions ? C'est quand plus fouillé que la gentille démocratie comme la méchante tyrannie, les *deux* partis ayant ici leur... contrepartie.

Juger cette idéologie choquante, en la sortant de son contexte, relève du même genre de connerie que d'accuser la Marseillaise d'être un chant violent et barbare.


Citer:
Léonidas vire grotesquement à  la figure messianique : en plus de pardonner au traître, le "tableau" final, magnifique dans sa matière, se passe, au niveau symbolique, de tout commentaire...


Pas vraiment. Ce pardon est à  double tranchant : Léonidas l'épargne car il est le responsable indirect de sa trahison. Mais cependant, vivre après ce pardon n'est-il pas pire que la mort ? Lui souhaiter l'immortalité est un châtiment terrible : les plaisirs de la chairs ne soulageront jamais le poids de sa culpabilité.



Ah, et j'ai adoré cette esthétique un peu surréaliste, qui m'évoque les pubs de parfum Dior. En plus, ça colle bien à  la perception du monde altérée qu'est supposément celle des guerriers.

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