Eltanin

De son titre original "Hannibal Rising" qui est, avouons-le, plus sobre et moins proche du ridicule, cette préquelle nous propose de découvrir les origines du personnage d'Hannibal Lecter, dont nous avons déjà  pu explorer l'univers dans "Le Sixième Sens" ou son remake "Dragon Rouge", "Hannibal" et surtout, bien sûr, "Le Silence des Agneaux".
La bande-annonce faisait craindre le pire, avec ses répliques à  la noix "Nous sommes donc tous les deux suspects", et l'exposition d'un pitch digne de la plus banale des histoires de vengeance... cannibalisme en option.

Hé bien, force est de reconnaître qu'au final, le film s'en tire plutôt bien.

Servie par une photographie aux petits oignons et des acteurs aux performances rien moins qu'honorables, l'oeuvre nous dépeint l'histoire d'Hannibal avec simplicité, ne s'enfonce pas dans des dialogues inutiles. Place à  l'action, à  l'avancée. Juste ce qu'il faut de mots pour que l'histoire avance, que les personnalités se dessinent, et que les meurtres surviennent, variés, doucement sadiques, dans une légèreté de bon aloi.
On ne peut pas dire que "Hannibal Lecter" soit un bijou d'ambiance malsaine. Au contraire, on peut reprocher à  cette histoire proprement amorale de dépeindre trop fraîchement un parcours nauséabond. Mais l'oeuvre est appréciable, pour du divertissement.

Au final, un chouette film pop-corn, visuellement soigné, avec quelques bonnes idées.









Post-scriptum : De fait, le personnage d'Hannibal, de plus en plus, est une curiosité. Un tueur anthropophage présenté de la plus positive et héroïque des manières, quasiment jamais condamné dans le récit, et idéalisé jusqu'à  le doter d'une grande beauté physique dans ce dernier film... à  se demander comment la censure peut laisser passer ça. Sans doute faut-il bien des catharsis... mais Hannibal n'a même jamais eu droit aux tabassages répétés dont furent victimes Jason, Freddy et les autres étoiles montantes de la machette ou des p'tits clous rouillés.

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Ce ne sont certainement pas les gestuelles improbables et caricaturales qui les aideront à  se déterminer. Et les punchlines de mauvais aloi, et les meurtres débiles, et le docteur Lecter pas caractérisé par autre chose que le fait qu'il soit anthropophage et surdoué - le ridicule de son sourire ne connaissant aucune limite dans la scène du boucher -... la vastitude de la vacuité de ce film ne connaît son équivalent que dans sa médiocrité à  tous les niveaux, et achève le massacre d'un personnage qui a perdu toute illusion de substance depuis des lustres. Quant à  eux, les livres de Thomas Harris ne sont à  l'évidence que les pavés d'un écrivaillon dépourvu de toute réelle connaissance sur son sujet.

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Outa-Napishtim : Il existe une plante comme la ronce,
Elle pousse au fond des eaux,
Ses épines te piqueront les mains
À la manière d'une rose,
Et si tes mains arrachent cette plante,
Tu trouveras la vie éternelle.

Hannibal fascinait parce qu'il n'était jamais le méchant central. Faire un flm sur lui, ça casse un peu le mythe.

Dommage. Le film est moyenbof.

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But I'm a creep. I'm a weirdo.
What the hell am I doing here?


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Déplorer ce qu'un écrivain fait de ses personnages ne doit pas pousser à  l'insulte. Nous sommes bien sûr tellement mieux placés que lui pour en juger

En tant que lecteurs, nous le sommes, oui.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.

Ce film est insipide à  se flinguer. Plus fade encore que la chair humain, à  en croire ceux qui ont goûté.

Si je reconnais un certain charisme à  l'Hannibal des trois premiers films (qui créait presque son propre cliché), ce jeune ténébreux un peu sadique n'en a pas le dixième. Il se venge de façon un peu bestiale, soit, et après ? En quoi cela explique t-il son goût pour la viande humaine, pour les mises à  mort raffinées, et surtout pour la psychanalyse ? Ce n'est pas "les origines d'Hannibal", c'est juste Hannibal en moins bien.

L'action en elle-même est d'un ennui mortel. Les autres se distinguaient de la masse avec leur trio "cannibale/psychopathe/détective". Là , nous avons une sous-intrigue policière pas même digne de passer sur TF1. J'ai baillé à  nombreuses reprises, durant ces deux heures de vie qui eussent été mieux utilisées à  regarder Colombo.

Il y a quand même deux ou trois répliques pas mal, comme
"Ces ortolans, ils son comme nous... ils sentent leurs frères en train de rôtir, et ils continuent à  chanter."
ou
"Tu as commis ces meurtres par amour - mais Moi, je m'aime beaucoup."


Le seul intérêt pourrait être...

[SPOILER]

...de savoir si Hannibal a bel et bien mangé sa soeur, ce qui expliquerait pas mal de trucs, comme son sadisme anormal (le coup du foie du pianite) et son goût pervers pour la psychanalyse. On comprend juste qu'il aurait "léché la cuillère du marmiton", pétant les plombs sous le coup de l'horreur et de la faim. Bref, l'incertitude plane, et c'est peut-être la seule chose qui soit réussie (bien que la fin, creuse et inutile, vienne balayer ce sentiment).

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