Eltanin

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Ce film du réalisateur britannique Ken Loach (plus connu pour ses drames contemporains) brosse une partie de l'histoire de l'Irlande à  grands, très grands coups de pinceau. Du moins, c'est là  le point de départ...
Car le gros problème du long métrage en question, c'est la destructuration. De bout en bout, la chose est fracassée, et l'illusion de fil conducteur ne fait que lasser plus encore le spectateur. Les personnages sont mal délimités, la mise en scène ne prend jamais le temps d'en exposer un seul, préférant les faire vivre dans l'action, ce qui fait qu'on a du mal à  s'y attacher (sans pour autant nous épargner d'interminables dialogues d'introduction).
On a droit à  des aperçus de la situation politique, économique et militaire, mais là  encore, la plus grande confusion règne avec des ellipses pour le moins maladroites : on passe d'une petite bande de gens du commun prenant le maquis à  une résistance très sévère qui abat ses espions, puis à  une sorte de gouvernement indépendant occupant plusieurs villes dans une paix relative, entrecoupée de grands débats sur les principes et l'exploitation du peuple. Le film, s'adressant sans doute aux initiés, ne prend jamais le temps de dessiner quoi que ce soit, d'esquisser le plus petit schéma narratif, préférant nous noyer sous les dialogues violents et les batailles filmées n'importe comment, où pendant dix minutes, on a la joie de ne plus comprendre qui tire sur qui.
Le résultat est simple : le film durant deux heures, il m'a paru en faire le double. Je passerai sur un discours tout bonnement puant (par exemple, sous des dehors d'anti-manichéisme, certaines scènes accordent une ignoble solennité à  l'exécution lâche "d'espions" qui ne sont rien d'autre que des gamins s'étant trouvés au mauvais endroit au mauvais moment) où il est clair que l'on devient aussi horrible que ceux que l'on combat (la scène-miroir de la personne qui ne veut plus jamais revoir celle qui a abattu l'un de ses proches), mais sans que jamais l'aspect épouvantable de ce processus ne soit pointé du doigt (c'est tout juste s'il n'est pas célébré).

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé ce film. Cependant, les acteurs sont exceptionnels, les décors prodigieux, la photographie excellente. Peut-être d'autres que moi ont-ils apprécié, eux ?

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Le fait que l'on ne puisse prendre le temps de s'attacher à  un personnage en particulier ne m'a pas lassé. Au contraire, j'étais heureux de voir que c'était le groupe qui était mis en valeur, et non pas un seul héros que l'on suit de bout en bout comme dans la majorité des films.

Et oui, j'ai apprécié ce film.

Cette impression que l'on a de croire que le film va se terminer sur cette trêve de manière plus ou moins joyeuse pour nous replonger une nouvelle fois dans le conflit, mais cette fois en tant que lutte interne entre communiste et nationaliste. Et le discours du prêtre pour condamner cela, jusqu'au dénouement, j'ai trouvé ça tout simplement sublime et poignant. Il méritait sa palme d'or en tout cas, à  mon avis, vu que Indigène m'a particulièrement déplu...

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J'avais envie de tout salir d'une fumée bien noire...