Eltanin

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 Sujet du message: "Land of the dead"
MessagePublié: 04 Sep 2005, 06:22 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Localisation : Paris, France.
Tout le monde, à  l'heure actuelle, a vu "Shaun of the Dead", la comédie du moment dont les acteurs tombent en lambeaux... mais moins de gens se sont préoccupés du nouveau Romero.

Car le réalisateur de ce "Territoire des morts", super-production dans le petit monde des films de zombie, est une figure majeure du genre. Pour ma part, je considère la majeure partie de sa filmographie de morts-vivants comme d'une rare absence de subtilité. Ce sont des films maladroits et boiteux, parsemés d'une foule d'incohérences et accablés par une mise en scène parfois douteuse.
L'homme a évolué au rythme de ses films. Et aujourd'hui, enfin, il accouche d'un récit d'une rare maturité, triste et poignant, soutenu avec régularité par des touches d'humour noir. Les acteurs sont convaincants, la mise en scène est bonne et le scénario lui-même se révèle exemplaire pour un film de zombies, se servant des bases précédemment établies pour aller au-delà  de tout ce qu'on a jamais montré.
Au final, un excellent film d'horreur/action, cohérent et clair, jamais ennuyeux, parfois astucieux et diablement prenant, et qui renoue de manière bienvenue avec le premier degré.




Post-scriptum : Big Daddy, le "pompiste", est un bon personnage. Tout, chez lui, passe par la gestuelle, et on nous définit ses maladresses avec une maestria qui laisse sans voix. A mon sens, c'est le plus humain des protagonistes.

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MessagePublié: 04 Sep 2005, 23:12 
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Inkogenito
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Inscription : 23 Mai 2004, 23:59
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Localisation : 70e étage de la Saucisson Corp.
On dit de Romero qu'il a inventé le genre du film de zombi, c'est peut être vrai mais il ne faut pas oublier que toute sa série des morts-vivants est d'une qualité plus que moyenne. Leur succès vient surtout du le remou médiatique qui entourait la sortie de ces ouvrages critiquant les fléaus de l'époque (délinquance, violence gratuite, etc.)
Cette année donc, dix ans après le dernier, il sort "Land Of The Dead", l'écriture du scénario était presque achevée avant les attentats du 11 septembre et il n'en a été que très légèrement influencé mais certains trouvent quand même que ce film parle du terrorisme. Je ne trouve pas.

Comme dans tous ses anciens films, quelques bonnes idées apparaissent de droite à  gauche mais ce n'est pas avec de petits détails qu'un grand film se construit. Il est certes agréable à  regarder, doté d'une bonne mise en scène et d'un humour noir de bon aloi, il n'en reste pas moins décevant.


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MessagePublié: 05 Sep 2005, 00:55 
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Carambar hypergolique
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Inscription : 09 Sep 2004, 00:35
Message(s) : 970
Localisation : La ville des Lumières
Je ne crois pas qu'il s'agisse du terrorisme dans le sens où nous l'entendons à  notre époque. Je penche plutôt pour une remise en question de cette société qui se construit en s'enfermant dans ces ilôts de sûreté, dans ces forteresses à  l'abrît du monde extérieur. Car qu'arrive-t-il une fois que l'extérieur frappe durement à  la porte ?

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Meaow, c'est pas la même chose que Miaou ! C'est plus pointu, plus exotique ! Certes, c'est un anglicisme, mais... L'anglicisme dans les onomatopées me va ! Yeah !

Raphaël


Ah, glander n'est pas de tout repos !

Kanar


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MessagePublié: 17 Sep 2005, 16:40 
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Upyredhel en vadrouille
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Inscription : 17 Sep 2005, 16:18
Message(s) : 198
Localisation : Le Royaume de Nosgoth
Chacun son avis sur l'oeuvre de Romero. Personnellement, je reste admiratif.
"Land of the Dead" est interessant pour tout ce qu'il fait passer. Cependant, et ca reste à  titre personnel, j'aurai tendance à  dire que l'utilisation du numérique (pas à  outrance néanmoins) enlève de ce réalisme qui à  donné en son temps ses lettres de noblesses à  "La nuit morts vivants".

Pour ma part, le Territoire des Morts est tout de même bien loin en dessous de "Zombie", le meilleur film du genre selon moi et deuxième volet de la saga de Romero.

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MessagePublié: 18 Sep 2005, 04:01 
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*Sabrolasers qui s'entrechoquent*
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Inscription : 31 Mai 2004, 18:07
Message(s) : 169
Ce film est en fait la version longue du jour des morts vivants.
Le film sorti en - insérer la date ici - devait ressembler point par point à  celui là .

Quand je vois la nuit des morts vivants, ( film culte, mais j'ai réussi à  ne le regarder qu'une fois ) et Zombie ( bien plus " poilant " ) c'est vrai qu'il a grandement évolué et que la réalisation, d'assez bonne facture lui permet de rentrer dans la catégorie de ceux qui savent tenir une caméra.

J'ai souri lorsque je me suis rendu compte que Tom Savini ( le maquilleur des premiers Romero ) jouait un mort vivant. ( Et rit, lorsque j'ai vu qu'il y avait aussi " Luigi " de Super Mario Bros " ) ...

Par contre, " grosse production ", le film n'a couté que 15 millions de dollars, ce qui est trés peu. ( et oui, le rendu est étonnemment crédible malgré les relatifs manque de moyen - car Denis Hopper a du demander quand même pas mal. )


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MessagePublié: 11 Jan 2006, 03:17 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
Message(s) : 558
Je l'ai vu a Varsovie et j'avais écrit ca a l'époque...



ATTENTION: GROS SPOILER SUR ROMERO

:roll: Hier, je suis allé voir Land of the Dead, dernier opus de George A. Romero sur les zombies, près de 20 ans après Dawn of the Dead et 37 ans apres Night of The Living Dead. Avant de parler du plus récent, j'avais envie de faire un petit retour sur la saga qui est indispensable pour sentir en profondeur le talent qui se cache dans ces films de genre.

NIGHT OF THE LIVING DEAD
En 1968, sort donc Night of the Living Dead. De quoi s'agit-il? Un groupe de gens se retrouvent dans une baraque encerclée par des zombies générés par on ne sait trop quel rayonnement cosmique et qui ont un farouche appétit pour les vivants. Déja, les codes sont donnés: un mort-vivant marche lentement mais inexorablement. Ils se nourrissent de chair humaine sans besoin nutritif et contaminent les vivants s'ils sont mordus et survivent. De toute facon, quelqu'un qui meurt devient un zombie dans l'heure.

En ce qui concerne le film: le héros est un acteur noir au milieu de blancs vicieux, lâches, mesquins. Tres vite, il apparait que les véritables monstres ne sont pas les zombies, mais les vivants. On n'est pas loin de Huis-Clos de Jean-Paul Sartre. En même temps, il est bon de rappeler que c'est un film ancré dans la culture américaine. Celle-ci est fondée sur un paradoxe: la foi en la Bible sur laquelle sont basées leurs institutions et le massacre des populations natives. Les morts revenant a la vie pour manger les vivants est une manifestation possible d'une culpabilité inconsciente, d'autant plus ravivée en cette période de la fin des années 60 avec les mouvements de libération et le Viêtnam.

ZOMBIE
Il faut attendre la fin des années 70 pour connaître une suite. Cette fois, les zombies sont partout. C'est la panique dans les villes. Un groupe de survivants s'envolent en hélicoptère et s'installent dans un centre commercial ou ils se barricadent et attendent. Ils se créent un vrai palace jusqu'à  l'attaque de pillards qui permet l'invasion des zombies dans le magasin.

Nous sommes en pleine crise pétroliere, le Viêtnam s'est soldé par une défaite, les Khmers Rouges et le Watergate. Les USA continuent cependant a maintenir l'illusion d'une croissance économique. De cet époque, Romero montre des zombies errant au milieu des magasins. C'est tragi-comique.

DAWN OF THE DEAD
En 1986, Romero revient. Cette fois, il ne reste que quelques humains cherchant désespérément des survivants dans des villes dévastées. Ils vivent dans un abri nucléaire ou sont conduites des expériences scientifiques sur des zombies destinées à  trouver un remède ou, a défaut, un moyen de s'en débarasser. Il y a les scientifiques, le staff technique et quelques militaires laissés à  eux-mêmes. Peu a peu, ces derniers prennent les décisions les plus arbitraires jusqu'a ce que... comme d'hab, gros massacre, scene de nutrition sanguignolente, etc.

D'une part, il y a le contexte Reagan, Star Wars (le projet militaire spatial), reprise de la guerre froide à  coup de Piershing et de SS20 qui ravivent la terreur de l'holocauste nucléaire rappelé par la premiere séquence d'une ville morte encore peuplée de zombies défigurés et gémissants. De l'autre, le symbole de la tyrannie militaire incarnée par les soldats qui finissent en beefsteak, je vous rassure. Par ailleurs, il y a l'apparition d'un zombie capable de ressentir des émotions, de se souvenir et d'apprendre. A nouveau, une petite interrogation sur la notion de ce que signifie "être" humain.

LAND OF THE DEAD
Le film commence cette fois par un plan sur des zombies qui errent dans des rues cauchemardesques. On souligne ainsi l'importance qui va leur être donnée en tant que personnages. Soudain, des humains arrivent en éclaireurs. En fait, ils préparent un raid destiné à  ramener des vivres sur une île qui sert de dernier refuge à  la Civilisation. Dans l'île, il y a les soldats et policiers, les ouvriers qui assurent la maintenance technique en échange d'un lit et de loisirs et les nantis qui habitent une tour luxueuse. Les zombies en ont marre de se faire tailler en pièces a chaque raid et attaquent la Cité, menés par un leader.

Il y a cette fois un portrait de notre monde sur plusieurs niveaux. D'un coté l'Île, symbole de l'Occident, avec ses exploitants corrompus et fourbes, utilisant la corruption pour maintenir leur influence et tenant le peuple silencieux en le muselant par des loisirs décadents et un service d'ordre musclé. De l'autre, je n'ai pu m'empêcher de faire la connexion entre les zombies et le Tiers-Monde. D'une part le leader: un grand black dont les mutilations zombiesques ressemble étrangement à  des scarifications tribales. En plus, pour un zombie, il a la peau exceptionnellement colorée, ses copains arborant le teint grisâtre ou putréfié de coutume. Lorsque le chef de la cité, en conflit avec un de ses anciens lieutenants sud-américain dit "We don't deal with terrorists", cela m'a rappelé certaines déclarations récentes d'hommes politiques.

Parmi les points communs de ces films: pas d'intrigue amoureuse en parallèle. S'il y a un couple, il existe déjà  avant le début du film mais de toute facon, ce n'est pas traité. No sexual content with Romero. S'il y en a un, il est sublimé dans le cannibalisme, les corps des vivants et des morts s'entremêlant dans un dernier festin.
Si le premier opus a une fin tragique, tous les autres laissent le spectateur dans l'incertitude. Que vont devenir les héros? Ils vont continuer à  survivre...


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