Eltanin

L'exorciste, film de culte ou film tellement sur-rabbaché par une myriade de pompeux assidus aux films dit 'd'horreur' que la réputation elle seule dépasse le mythe en lui-même?

Sortit en 1971, si ma mémoire est bonne (et parce que j'ai la flemme d'aller jeter un coup d'oeil à  mon Dvd qui trône majestueusement au dessus d'horribles navets et non navets d'horreur), ce film a eu l'effet d'une bombe pour des milliers de spectateurs qui n'étaient habitués en guise de scène 'gore' à  voir des hectolitres de sauce-tomate diluée gicler à  la tronche d'une pauvre hère (blonde, pour la plupart, et extrêmement hurlante) qui fuyait.
Là , tout d'un coup, plus de sang à  outrance, plus de monstres libidineux et gélatineux, plus de serial-killer masqué et armés qui tuent ça et là , plus de vampire, de Frankenstein ni de zombie: La possession, le malin et autres Ante-Christeries sont là , de retour dans les moeurs humaines, et c'est ÇA qui fait peur.

Le sujet est assez simple, si on le regarde de plus près: Une fille (encore le pauvre sexe féminin en tant que victime, damn...) est possédée par un esprit maléfique (serait-ce même le Diable en personne qu'on ne serait guère étonné) et se met à  faire moult choses étrange au sein d'une petite vie tranquille et saine en pleine ville. Merde! Où est le manoir hanté? Où est le professeur fou? Moi, je suis un fan de film d'horreur, et je ne comprends plus: On dirait la... Mais oui! La réalité! Aaah!!
Voilà  ce qui terrorise le spectateur, après tout: L'habituel. Ceux qui regardent des monstres dévorer des jeunes couples n'ont pas ou peu peur: Ce n'est qu'un film, des trucages, des hommes maquillé et déguisés en 'choses' effrayantes. Rien de plus. Là , l'horreur arrive dans l'ordinaire de la vie en frappant au hasard (c'est d'ailleurs ce qui a fait le succès de nombre de livres de Stephen King, qui inclue avec un brio incomparable le fantastique dans la vie normale, mais tel n'est pas le sujet). Cette petite fille possédée, ça aurait pu être moi, le voisin, ou même... Oui! Vous! Vous pourriez très bien vous réveiller un matin en ayant une autre personne, un démon en l'occurrence, au plafond!

Voilà , tout est là , c'est ici que ce trouve la base-même de la terreur engendrée par ce film. On peut rapidement démontrer que la Chose dans les Marais ne peut pas exister, mais comment prouver que le Diable, symbolique même du Mal, n'existe pas? Ça impliquerait s'attaquer à  la Religion chrétienne dans ses propres fondements, c'est qui est *relativement* impossible.
Pour en revenir au film, son visionnage reste relativement soft par rapport à  certaines productions actuelles. Mais tout est dans le suggéré (mis à  part quelques scènes archi-connues, archies-reprises et archies-parodiées par les nanars comme Scary Movies et consorts: L'araignée dans les escaliers, la tête qui fait un 360°, la gerbe verte dans la face du pasteur et une dernière scène blasphématoire à  outrance et dont la décence m'interdit de parler en ces lieux). On ne voit que très peu d'éléments choquant à  coté de ces quelques minutes 'gore' (et encore). Le reste du film s'étire et se pavane sur les sentiments de la mère, les souvenirs du prêtre, les sorties à  l'hôpital de la gamine etc...

Pour moi, et ça reste un avis personnel, les scène qui m'ont le plus marqués sont: Le rêve du jeune pasteur, dans lequel il voit sa mère (morte) s'engouffrer dans une station de métro et... PAF!! Image subliminale de quelques millièmes de secondes montrant un visage pâles aux yeux rouges... Celui du Malin. Second scène terrifiante, bien bien loin devant l'araignée ou le 360°: Celle où la mère se retrouve dans la maison, sans électricité (qui n'a jamais fait de cauchemar où il se retrouvait sans lumière? Hein, qui?) et où chaque ombre devient quelque chose d'autre, le tout parsemé d'images subliminales (encore elle) du visage de la petite fille possédée, qui a manifestement prit le contrôle de la maison... Brrr... j'en tremble encore.

Tout ça pour conclure: Loin, très loin des classiques d'horreur de l'époque et même d'aujourd'hui, ce film a la réputation entachée d'être le meilleur film d'horreur de tout les temps, tralala, patati et patata... Non. C'est faux, faux et archi-faux: Chaque film d'horreur touche certains spectateurs! Emmenez un arachnophobe voir un film constellé d'araignées, et il hurlera. Mais il n'aura peut-être pas peur des zombies... Et vice-versa. Tout est relatif. Maintenant, l'Exorciste touche tout une population chrétienne (très vaste, très très vaste) en leur montrant une image du Diable que seul les livres leur avait fournit. Voilà  le déclencheur.
Ne cataloguons pas ce film comme un simple film 'génial' ou 'extra', non. Mais ne l'élevons pas non plus au dessus de son piédestal sans raison. Il est excellent pour l'époque, mais il a pas mal vieilli, bien qu'il fasse encore grand peur à  certain (dont votre serviteur, moi-même, qui ne se risquerait pas à  une nouvelle tentative de visionnage à  2h du matin dans le noir et seul dans sa maison) et qui fera encore peur tant que le Diable fera peur.

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La vie est faite d'obstacles à  surmonter pour progresser...
...moi je passe à  côté...

Je suppose, Magnum, que tu évoques, en tant que scène que la décence t'interdit de décrire, celle où la victime se masturbe violemment à  l'aide d'un crucifix. Une séquence choc, qui outragea la critique de l'époque.

La séquence d'ouverture annonce la couleur et permet à  l'oeuvre de prendre son essor, alors qu'elle aurait été, dans un cas de pur rattachement au drame de Regan, d'un ton intimiste et étouffant. Ce film bénéfie d'une photographie léchée et il s'impose comme une oeuvre terrifiante. Pour le reste, il me semble que Magnum a tout dit.

Ah, dernière chose : les nouvelles scènes de l'édition spéciale ne me semblent pas améliorer grandement le film, j'ai même l'impression qu'elles sapent quelque peu son rythme.

Notons que l'oeuvre est inspirée d'un livre de William Peter Blatty, lui-même dérivé d'un fait divers survenu peu après la Seconde Guerre Mondiale, une histoire vraie où le supposé possédé était un jeune garçon.

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Le film est sortit en 1973, pour être exact.

Tout comme Magnum, ce film me fait peur. Moins qu'avant, mais la tête de Regan me donne le frisson.

J'ai vu ce film quand j'avais environ 11 ans avec une copine, chez elle, seules, le soir. Pas besoin d'expliquer pourquoi nous avons eu la trouille.

Oh, et puis des "anecdotes" du tournage: Plusieurs scènes doivent être tournées dans des pièces d'une froideur intense. Neuf personnes sont décédés durant le tournage du film. Jack Mac Gowan qui est l'acteur qui incarne le rôle de Burke Dennings, meurt d'une grippe le 30 janvier 1973 et Ellen Burstyn se blesse très sérieusement au dos. William Friedkin s'organise pour que les acteurs donnes une expression d'émotion de terreur et d'angoisse très réels. Pour provoquer et stimuler ce genre d'émotion, à  l'aide de son arme, il n'hésite pas à  tirer de véritable coup de feu. (Horreur Morbide Vidéo)

A voir: le second, The Heretic, réalisé par John Boorman (Excalibur, La Foret d'Emeraude) avec Richard Burton, Louise Fletcher (l'infirmiere en chef de Vol au-dessus d'un nid de coucou), James Earl Jones et Linda Blair qu'on retrouve pour un second opus et qui avait grandement contribué au succes du premier, considérant sa performance d'actrice exceptionnelle et considérant son age a l'époque. Plus mystique, une musique de fin a chier sur la banquise, mais une problématique aussi intéresante sur les rapports de l'homme avec sa foi. Car il s'agit du theme qu'avait voulu développer Friedkin (French Connection) dans le premier.

The Exorcist III, écrit et réalisé par Blatty lui-meme est a la fois un polar et une approche plus direct sur le sujet du surnaturel. Tres bon aussi. Par contre, le dernier en date est une bouse, malgré l'excellente performance des acteurs.

Précisons aussi que The Exorcist est inspiré d'une affaire ayant eu lieu aux Etats Unis et qui a récemment eu droit a une adaptation cinématographique sous le titre The Exorcism of Emily Rose