Deux soeurs m'intriguait déjà auparavant, alors qu'un de mes amis me l'avait conseillé après que j'ai vu (et apprécié) Ring. Actuellement, ton analyse du film éveille en moi encore plus de curiosité. Je crains d'être déçu, car Ring m'a vraiment impressionné et marqué, mais je le verrasi tout de même.
Des mois plus tard... (les lignes précédentes ayant été postées en mars)
Hum, j'ai pris mon temps pour le voir, mais ça y est! À la faveur d'une soirée avec une amie (rien de sexuel, je vous [r]assure), j'ai enfin pu voir ce film... Ce qui suit à été écrit sur le vif, une vingtaine de minutes après la séance...
Définition de la folie dans le Larousse de Poche français, édition de 1993 (excusez-moi, je n?en ai pas de plus récents, version poche) : Folie n.f. Dérèglement mental, démence. Acte déraisonnable, passionné, excessif : des folies de jeunesse. Désir passionné : avoir la folie des livres. ? LOC. Aimer à la folie, éperdument. Faire une, des folies, des dépenses excessives.
Ensuite, une série de synonymes pioché dans le Larousse des synonymes version poche, édition 2003 (un peu plus récent, je sais) : Folie 1. [de fou 1] aliénation, démence ; → DÉLIRE, FOU. 2. Vous allez sortir dans et état ? Mais c?est de la folie !: ↓ inconscience. La passion l?a plongé dans une sorte de folie : ↓ égarement* ; → ABSURDITÉ, DÉLIRE, EXTRAVAGANCE, AVEUGLEMENT. 3. Les petites folies de qqn : V. FANTAISIE. Dire des folies : ↓ bêtise*. 4. Avoir la folie de qqch : V. FIÈVRE et VERTIGE. Le jardinage, c?est sa folie !: V. PASSION. De nombreuses définitions pour un seul mot, n?est-ce pas ? De nombreuses sortes de folies, de nombreuses illustrations. Et un film. Deux s?urs. Ce film représente une image de la folie dans toute sa splendeur.
Sur un thème simple, le réalisateur Kim Jee-Woon arrive à broder une histoire complexe, torturée et psychologique, dont on ne découvre l?ampleur qu?à la toute fin. Rien ne semblait prédestiner ce destin tragique, lorsque nous découvrons nos deux s?urs Su-Mi et Su-Yeon qui arrivent dans une superbe demeure, durant des vacances. Pas de symbole de temps, pas de date précise, pas de contexte précis : Nous entrons dans une tranche de vie comme on entame une part de gâteau : Découverte du film/gâteau, nouvelles sensations et prise de repères, assimilations des protagonistes/ingrédients et digestion mouvementé. S?ajoute aux deux s?urs un père effacé et peu bavard et une belle-mère acariâtre et survoltée. Un grand bravo d?ailleurs à l?actrice YEOM Jung-ah qui joue son rôle à merveille.
On met bien vite en place les relations entre personnages, dès le départ, pour bien faire comprendre au spectateur que c?est un film également (surtout) psychologique. Les deux s?urs sont très liées, le père est très discret et n?accord que peu d?intérêt aux autres, préférant s?emmurer dans un silence malsain, et la belle mère est à la fois guindée et hystérique, et le mélange rends sa personnalité confuse mais également extrêmement intéressante. Les deux s?urs sont en froid avec elle, mais de deux manières différentes : L?une se rebelle et déclame ouvertement son hostilité, tandis que l?autre est craintive et plie sous les volées rébarbatives. Une fois les relations mises en places, le décor installé et le contexte à peine effleuré, le réalisateur ne nous laisse pas le temps de souffler, et nous envoie dès la première nuit la meilleur scène du film. Je ne vous la raconterai pas, rien que pour vous titiller et également pour ne pas vous gâcher la surprise. Mais j?en ai encore des frissons.
La peur n?est pas réellement l?atout majeur de ce film, bien que celui-ci se déroule en permanence dans une atmosphère glauque et peu rassurante, mais cette peur est distillé de manière efficaces : Par à -coups violents et inattendus, ce qui fait que les sursauts sont nombreux, et les pacemakers interdits. Les portes grincent, les ombres bougent, les respirations se font haletantes, les apparitions surprennent et respirent la douleur. Seul bémol : La musique à l?américaine, qui triple de volume lors des scènes chocs, et qui oblige à garder à tout instant un doigts sur le régulateur de son pour arriver à entendre les dialogues lorsque tout est calme. Certaines scènes à suspens sont également bien longues, et le silence accompagné de vos battements de c?urs est amplement suffisant pour toute musique.
Si le film est excellent durant les trois quarts des deux heures, la dernière partie et ce qui aurait du être l?apothéose est malheureusement sensiblement trop confuse pour qu?on puisse l?apprécier pleinement lors d?un simple premier visionnage. Je suppose qu?avec une seconde séance, les explications narratives s?éclaireraient, mais tout ça laisse un goût amer en bouche. Deux s?urs oscille entre fantastique/horreur et drame psychologique. Malheureusement, si 75% du film marche parfaitement avec cette combinaison originale, la toute fin sensée dévoiler au spectateur le pourquoi du comment et accumuler les Oh ! et les Ah ! fait décrocher les plus braves d?entre nous. On suit des séries de plans qui se succèdent dans un désordre prédéfini (ha ha) qui devraient nous faire comprendre le fin mot de l?intrigue, mais le réalisateur se plonge tellement dans son amalgame de flash-back, de souvenirs et d?hallucinations qu?on perds vite son fil et qu?on ne sait plus qui est qui. Une fin qui part donc un peu dans tout les sens, et qui oblige à une seconde représentation.
Pour terminer : Un très bon film qui se révèle être bien original et effrayant (la scène du lit, la scène du lit), mais qui perds de sa superbe à la fin, malheureusement. Néanmoins, à apprécier lumières éteintes, son à fond et nuit blanche prévue.
_________________ La vie est faite d'obstacles à surmonter pour progresser...
...moi je passe à côté...
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