Captain Howdy a écrit:
Sur le plan onirique, je dirais plutôt qu'elle est sa propre fille. Cela dit si c'est un univers non cartésien, tout est possible... Un peu comme pour les films de super-héros n'est-ce pas?
En fait, non. Tu n'as pas compris ce que j'entends par "univers non cartésien".
Le monde dans lequel évolue Spider-man obéit grosso modo aux lois de notre réalité. Le héros peut bien sauter entre les immeubles, il est acquis que c'est grâce à une robustesse osseuse, une musculature, une souplesse, un métabolisme qui n'ont plus rien d'humain. C'est un hybride, un
alien, et le même raisonnement vaut pour tous les protagonistes de cet univers.
Silent Hill est un lieu dans lequel pensées, désirs, pulsions, prennent corps. C'est dit très clairement dans la plupart des jeux de la série, et c'est même officiel, je crois.
La ville est habitée par des forces antédiluviennes qui réagissent à l'élément humain de diverses manières, et interagissent avec lui notamment par le biais de l'Ordre, une secte qui est à l'opposé de l'Église dégénérée que l'on peut voir dans le film "Silent Hill". Là où le culte "puritain" de Cristabella recherche la purification, l'Ordre souhaite le retour sur cette planète de la Sainte Mère, Dieu, une entité apparemment hermaphrodite qui serait aussi désignée sous le nom de Samaël, amenant avec elle un monde d'où toute peur et toute souffrance seraient bannies. Christophe Gans a d'ailleurs indiqué qu'il serait possible que l'Ordre existe aussi dans sa version de la ville, puisqu'il précise bien qu'il y aurait plusieurs sectes à Silent Hill. Il est ironique que l'Église, par ses agissements, amène involontairement ce que le Culte a toujours échoué à invoquer volontairement...
Bref, on s'éloigne du sujet : ce que je voulais dire, c'est que
Silent Hill est une ville où l'on n'est jamais sûr de ce que l'on voit, de ce que l'on entend, de ce que l'on ressent... voire de ce que l'on est. C'est une ode à la subjectivité de l'existence, par son aspect métaphysique. En ce sens, le support vidéoludique est un brin plus adapté à la démarche que le long métrage.
D'où crois-tu qu'ils viennent, les monstres, hein ?
Oui, j'établis un distinguo entre les univers fictifs qui obéissent à une relative cohérence et ceux qui fonctionnent volontairement selon des principes plus éthérés.
(Ha oui, ne croyez pas que je défende l'idée qu'il faille connaître les jeux pour apprécier le film.)
Par contre, oui, il y a des chances qu'Alessa ait engendré Sharon comme une part d'elle-même. "
La petite fille est tout ce qui reste de sa bonté", nous dit le côté obscur d'Alessa.