À l'occasion de sombres trafics impliquant des vampires alcooliques, des bonnes soeurs et des reines égyptiennes, Kraken m'a passé voici maintenant un moment deux DVDs aux jaquettes sépias tachées d'écarlate, le tout accompagné d'un avertissement mystérieux : "
Attention, c'est une vraie série de malades, tous les personnages sont super malsains...".
Rompu aux déconvenues animesques pseudo-glauques et autres mix chibi/gore plutôt indigestes (oui, "Elfen Lied", c'est à toi que je parle), dans un marché où les connotations dépressives semblent devenues un argument de vente parmi d'autres, j'enfournai hier, sans méfiance, le premier disque dans une PS2 qui accepta l'offrande avec grande bonhomie. J'étais accompagné du nommé Squall GOFSC et nous étions curieux de découvrir la chose.
Je ne sais pas quand les choses ont commencé à mal tourner. Le prologue, pour violent qu'il soit, était plutôt ordinaire. Les tranches de vie qui ont suivi étaient de l'ordre de la kawaii-attitude la plus fade et creuse qui soit.
Mais au bout de deux épisodes, soit une quarantaine de minutes, les deux sujets de l'expérience, Raphy et Squally, étaient plongés dans un état second, et convenaient ensemble que merci bien, "Hinamizawa", ils en avaient assez pour ce soir.
Après avoir vu les cinq premiers épisodes, je peux le dire : "Hinamizawa" (de son vrai titre "Higurashi no naku koro ni", le village des cigales ou quelque chose comme ça), c'est atroce, cauchemardesque.
Grosso modo, la série, adaptée d'un jeu vidéo amateur qui a connu un sacré succès au Japon, décrit les aventures de Keiichi Maebara, récemment arrivé dans le village d'Hinamizawa, qui va en découvrir les mystères les plus sombres. L'apparence du personnage principal est tout ce qu'il y a de banal, de même que celle de ses amies, à tel point que l'on peut soupçonner que la chose est voulue.
Notre héros et son harem, que des visages clonesques.
La recherche graphique n'est clairement pas le point fort de "Hinamizawa".
La série est trouble, psychotique au-delà de toute expression, assez facile dans ses malaises, mais on peut dire qu'elle atteint ses objectifs, pour autant que je puisse en juger après cinq épisodes.
L'épisode 4 achève un premier arc narratif centré autour d'une malédiction, et au 5, les compteurs semblent remis à zéro. Pas la moindre allusion aux évènements précédents... "Hinamizawa" serait-il un ensemble de récits dans des mondes parallèles, variations sur un thème imposé ? D'après les informations que j'ai pu glaner, il semblerait que cela ne soit pas loin de représenter la démarche première de la chose.
J'attends de voir pour la suite, il me reste un deuxième DVD à regarder ; mais j'ai un peu peur de m'y mettre...