Samedi dernier (soit le samedi 5 novembre), je suis allé à une convention de jeu de rôle. Pour ceux qui auraient une idée un peu floue de ce que ça peut être, je peux déjà dire que ce n'est pas un regroupement d'hommes encapuchonnés jouant de la dague sacrificielle, sur des moutons dans le pire des cas, sur des vierges dans le meilleur. En fait, l’endroit où cela s’est passé a abrité d’environ 14h à 6h une petite trentaine d’individus, généralement de sexe masculin (il devait y avoir tout au plus quatre filles…), allant de l’étudiant à … pas grand-chose de plus âgé qu’un étudiant, en fait, arborant le plus souvent une masse de poils anormalement élevée, la plupart du temps organisée en cheveux longs et autres barbes fleuries. Ces individus étaient organisés autour de plusieurs tables, et s’adonnaient au, je vous le donne en 5d100 + 50, jeu de rôle.
Pour ma part, étant arrivé avec deux autres personnes un RIEN en retard, je me suis contenté de la table qui restait, et qui organisait une partie de L’appel de Cthulhu . Nous étions six joueurs plus le maître du jeu. Fort malheureusement, il s’est rapidement avéré que non seulement la plupart des joueurs autour de la table étaient des novices, mais que c’était aussi le cas du maître du jeu, qui, non content de ne pas avoir préparé l’aventure, nous a également condamné à jouer le scénario contenu dans le livre des règles (= le plus pourri, par définition). Bref, ce fut une partie catastrophique mais poilante, où chaque membre du groupe rivalisait d’incompétence (un des personnages était bourré du début jusqu’à la fin, et attaque les gens en leur balançant des Game Boy : bien joué !). Il y eut une longue enquête qui aurait fait pâlir le plus aguerri des Columbo en herbe (ou en mousse), mais qui au final ne nous a servi à rien, puis une incursion dans une maison hantée avec du sang qui coule du plafond et autres portes qui claquent (je me suis même pris un lit volant dans la tête, donc…), pour finir dans la cave où un combat dont la haute teneur en épique ne pouvait rivaliser qu’avec le tragique du dénouement : nous avons donc là un homme qui s’est jeté sur une meute de rats, et qui n’en a pas réchappé, ici un homme affreusement mutilé par un tir de fusil à pompe malencontreux d’un autre membre du groupe, là quelques noyés dans le sang qui monte jusqu’à la taille, et votre serviteur qui fuit en déchirant ses vêtements sous le coup de la folie.
Bref, un échec. Il était 22h, et quelques poussières de minutes par-ci par-là .
Puis, il y a eu un tirage au sort qui a fait de moi l’heureux gagnant d’un livre contenant quatre scénarii ainsi qu’un addendum sur les monstres (crées par les poches de magie glauque, enfin plein de trucs) d’un JDR nommé Bloodlust, apparemment pas édité depuis 1996, un collector, donc. Il ne me reste plus qu’à trouver les règles elles-mêmes (une histoire d’armes-Dieux qui contrôlent les hommes dans un monde med-fan plus ou moins original, miam).
Ensuite, nous avons opté pour une partie de Vampire, La Mascarade. Le MJ avait l’air bien plus rodé, nous avions même de beaux feuillets de présentation pour nos différents personnages, en l’occurrence un petit groupe de vampires soviétiques pris dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale. Plus exactement sa fin, puisque le jeu débute quelques jours après le suicide d’Hitler dans son bunker. Ou plutôt la mise en scène de son suicide, puis notre mission, si nous l’acceptons, est de traquer le sinistre individu à travers une Europe désemparée et chamboulée par la guerre. Mais attention : il y a un traître parmi nous. Nous étions six, et aussitôt la suspicion se met en place. Fort malheureusement, dès le début, grâce à sa façon de jouer d’une ahurissante subtilité, nous savions déjà quel était le traître (« Qui veut prendre les explosifs ? – Moi, moi ! »). Si nous avions été logiques, nous aurions tué cet individu. Fort malheureusement, nous avons fait preuve d’humanité, et nous lui avons évité de quitter la table dès le début de la partie, et ce, au grand dam de la partie qui fut également un échec. Le traître prenait tout le temps le MJ à partie (ce qui signifie qu’il fait quelque chose qu’on ne doit pas savoir. Poser des explosifs sur notre autochenille, par exemple…), et nous avons subi sans dire grand-chose à part des railleries. Ce qui nous a coûté la victoire (« Est-ce que le fait que tu ranges tes dés veut dire que la partie est finie ? »). Plus tard, en lisant le scénario, j’ai lu que le thème de celui-ci était la bestialité. C’est un problème, dans le sens où j’avais plutôt ressenti une ambiance tenant du subtil amalgame entre la Septième Compagnie et une balade champêtre dans les bois.
Au final, malgré l’échec des deux scénarii, je retire de cette convention de l’expérience (non, pas des points d’xp…) vis-à -vis du jeu de rôle. J’ai pris conscience des divers paliers d’élaboration du jeu, et du chemin qui me reste à parcourir pour être un rôliste digne de ce nom.
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