L'un des derniers livres (et pour cause !) d'Isaac Asimov fut son autobiographie, intitulée fort justement "Moi, Asimov".
Il est d'usage de croire les biographies ennuyeuses, et plus encore les autobiographies d'êtres surmédiatisés. Quelle erreur, car cet écrivain, l'un des plus célèbres et des plus instructifs du milieu de la science-fiction, nous offre un panorama passionnant du sujet qui le fascine le plus : sa propre existence et toute son histoire.
Cette autobiographie-ci suit deux volumes précédemment publiés où Asimov décrit toute sa vie avec une exactitude clinique dûe à sa mémoire d'éléphant. L'ouvrage "Moi, Asimov", moins scientifique dans son approche, privilégie des émotions et des personnes au souci du détail. Ici, nous avons, durant la lecture, la brève impression de véritablement connaître Harlan Ellison, individu particulièrement retors, sympathique et haï de cette branche, la triste Gertrude, première épouse d'Asimov complexée et culpabilisatrice jusqu'au sordide, Janet, sa seconde femme aimable, intelligente et aimante... et tant d'autres personnes.
Au fil des années, tous s'éteignent autour d'Asimov, jusqu'à ce que celui-ci sente venir l'heure de sa propre fin, et nous laisse ce livre plein d'espoir au crépuscule de sa vie.
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