Quelqu un connait ici ce formidable auteur de polar noir ?
Pour l instant je n ai lu que de lui le fameux quatuor de Los Angeles ("Le Dahlia Noir", "Le Grand Nulle Part", "L.A Confidential" et White Jazz" ) mais ils font d ores et deja partie de mes livres preferes.
Ces livres depeignent la ville de Los Angeles (Le Grand Nulle Part) dans les annees 50 et ce qui s y passaient a l epoque (Corruption, horreur, meurtres, viols, decadence). Ici, point de manichéisme, il n y a ni gentils, ni mechants. Ou plutot, il n y a que des mechants et des pourris, seulement certains le sont plus que d autres. Ainsi, ces livres sont d une noirceur extreme et la pourriture decrite dans ces livres peut en rebuter plus d uns. Ames sensibles s abstenir car c est extremement sordide.
Seulement les personnages decrits ici ont tous une personnalite extrement riches, tous ont une tare, un probleme qui les mine depuis toujours et qui vire souvent a l obsession au fil du roman. Les themes decrits aussi sont assez varies meme si au final, on retrouve toujours les memes dans tous les livres tels que la redemption et la quete de la verite et de la justice qui servent de fils conducteurs aux romans.
Le style de l auteur est tres elliptique, destructure et peut etre vraiment deroutant au debut, mais la force d Ellroy reside justement dans ce pouvoir de suggestion ou la description pratiquement elliptique restitue l horreur d un massacre
On pourrait penser qu a force de traiter les memes sujets, l auteur finirait par tourner en rond. C est en partie vraie, mais l auteur se renouvelle sans cesse et developpe ses sujets sous toutes ses coutures, depeint la ville de Los Angeles dans les annees 50 comme un abime sans fond, decrit le contexte politique et la chasse aux sorcieres, la corruption ou juges, mafiosos, flics, politicards travaillent ensemble, mains dans la main.
Bref, voila vous l aurez compris, je vous les conseille a tous, meme si chuis pas tres doue pour ecrire ce genre de paves ^^
Pour finir un ptit extrait que j aime bien qui correspond au tout debut de "White Jazz", le dernier episode du quatuor de Los Angeles, histoire de vous montrer un peu le style de l auteur et l ambiance qui se degage de ses romans:
Tout ce qui me reste, c'est la volonté de me souvenir. Temps aboli, rêves de fièvre - je m'éveille dans un sentiment d'attente, j'ai peur d'oublier. La femme reste toujours jeune, et c'est aux photographies qu'elle le doit.
L.A, automne 1958: Articles de journaux: des points de suspensions à relier. Des noms, des évènements - d'une brutalité telle qu'ils supplient que les liens s'établissent. Des années ont passé - de l'histoire, il ne reste que des bribes, dispersées. Des noms: ils sont morts ou alors trop coupable pour avouer. Je suis vieux, j'ai peur d'oublier: J'ai tué des innocents. J'ai trahi des serments sacrés. J'ai moissoné l'horreur pour en tirer profit. Fièvre - brûlante maintenant. Je veux m'en aller, suivre la musique - me laisser prendre à son tourbillon, sombrer avec elle.
_________________ Et Dieu créa l'alcool pour éviter que les bretons ne deviennent les maïtres du monde
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