QCTX a écrit:
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Cette fidélité du récit à Harry, additionnée d'une année à Poudlard à la structure toujours peu ou prou identique, permet une linéarité qui guide le lecteur dans un univers riche et des intrigues complexes. Ainsi, on ne se perd jamais dans cet univer magique.
Bhouhahahah ! C'est bien ce qui fait mon plus grand reproche à HP. Il ne s'y passe rien que l'on ne puisse prédire à l'avance. Lire les trois premiers chapitre, c'est avoir déjà fini l'histoire (et je parle d'expérience). Le scénar est systématiquement le même et c'est bien dommage. Mince on est dans un conte fantastique qui pourrai s'élever vers un univers complètement changé d'un tome à l'autre.
Je ne peux m'mpêcher de faire un comparaison avec un autre livre un peu moins fantasy et un peu plus fantastique : "Les Royaumes du Nord" de
Philipp PULLMANA chaque tome, l'histoire évolue. Aucune latence, des thème qui touchent les enfants (et de façon bien plus profonde que le manichéisme de HP) et le dévellopement de plusieurs mondes qui s'interpénetrent tout en gardant leur codes précis. Bref, du très grand art bien peu médiatisé par rapport à HP. Parce qu'il y a moins de tome (seulement 3) ? Je ne pense pas. Les libraires ont été prévennus de la sortie du dernier tome. Pas la télévision. Peut-on en dire autant du magicien cicatreux ?
Voici un bref avis : l'univers est fascinant, mais les romans péchent par une prose trop souvent soporifique, des passages d'un flou narratif assez exaspérant (je songe notamment à la traversée de l'au-delà , dans le dernier tome, me semble-t-il) ou encore une certaine idéologie anti-cléricale toujours intéressante, mais un rien trop partiale.
Si tu souhaites t'étendre davantage sur le sujet de "La Croisée des Mondes" de Pullman, tu peux créer un sujet dessus, c'est une trilogie qui me fascine et sur laquelle il y a beaucoup à dire.
Pour revenir à l'origine de mes propos, à savoir la comparaison Pullman/Rowling, on ne peut que constater la richesse de la structure du récit de "La Croisée des Mondes"...
QCTX a écrit:
Bref, HP c'est manichéen à mort (les gentil - les méchants) et ça n'a, a mes yeux, qu'un seul point positif : le suspens (ou je ne sais pas trop comment appeller ça) m'empêche de lacher le livre tant que je n'ai pas lu la dernière page. Et ça, c'est très fort. Mais ça ne m'empèche pas de cracher et trainer des pieds avant d'ouvrir ces choses-là .
... et l'indéniable aspect captivant de "Harry Potter", pour compléter ma phrase précédente. Eh oui, notre idole des jeunes se débrouille mieux que Philip Pullman pour faire vivre ses personnages et le coeur du lecteur bat au même rythme qu'eux.
Pour ce qui est du manichéisme, je ne suis pas d'accord : c'est là un raccourci réducteur. Autant dire que "Le Seigneur des Anneaux" ne contient que la bête opposition gentils-méchants (débat déjà abordé sur Evalegend, et résolu à la seule mention du personnage de Gollum).
Car au fil des tomes, Rowling développe nombre de thématiques profondes en lien avec le mal, et avant tout le nietzschéen "Si tu plonges ton regard dans l'abîme, l'abîme aussi regardera en toi". Les Aurors, chasseurs de Mangemorts, deviennent aussi impitoyables et cruels que leurs adversaires. On peut également aborder la souffrance de la rédemption avec Snape/Rogue, ou encore le façonnement d'un jeune esprit par un milieu inhumain avec Drago Malefoy (grandir dans cette famille est l'excuse absolue pour devenir un serviteur de Voldemort). En fait, livre après livre, apparaît de plus en plus clairement la conviction que le mal naît des circonstances, des malheurs, des peurs et des préjugés, et que devenir "mauvais" est quelque chose qui aurait pu arriver à n'importe qui.
QCTX a écrit:
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je crois que détester harry potter est un peu un style à se donner;
Marrant comme j'ai l'impression d'entendre toujours la même chose : "ouais, les gens qui critiquent, c'est juste pour faire genre, mais en fait c'est trop bien HP". Bof, affirmation sans argument. Ni d'un coté, ni de l'autre.
A ce niveau-là , quelle que soit l'oeuvre, ce n'est qu'une éternelle partie de ping-pong. Chacun des deux camps trouve très facile de croire que l'autre est manoeuvré par un effet de mode. Aller à contre-courant, c'est faire partie d'un courant opposé.
QCTX a écrit:
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elle a tout de même créé un nouveau monde qu'on peu classer bon si ce n'est très bon bien que son style soit minable.
Tu pourrais dévelloper ? J'ai du mal à te suivre. Tu apprécies Rowling ou tu lui chies dessus ? Pourquoi son "monde" sera-t-il si bien que ça ? Moi, je le trouve à chier son "monde", parce qu'il a la régularité d'une horloge atomique. Par contre son style à quelque chose qui me scotche au bouquin et je n'arrive toujours pas à définnir ce que c'est. Bref, tout le contraire.
A croire que elle s'est fixée un cadre avec ses propres limites et qu'elle refuse d'en sortir. Malheureusement, j'ai l'impression que c'est devennu plus une contrainte qu'un moyen de refaire le monde. HP, une fanfiction de HP ?
Par sa rigueur, son formalisme, Rowling échappe certes au meilleur, à savoir des rebondissements à l'impact psychologique extraordinaire, mais elle évite des dérives néfastes : non, l'histoire ne partira pas en vrille.
Pour ce qui est du monde de "Harry Potter", il reste à mon sens trop générique dans sa détermination à englober la majeure partie des poncifs de l'imaginaire traditionnel... j'ai parfois l'impression que cet environnement est semblable aux "Royaumes Oubliés", au sens où tout s'y empile sans le moindre souci de fournir à cet univers un caractère propre.