L'ouverture au spirituel, en soi, ne saurait être condamnable. Ce qui m'inquiète davantage, c'est la persistance des dogmes.
Qu'une croyance soit cimentée par des règles strictes ne me paraît mener qu'à l'idolâtrie et à la canonisation implicite des tenants du mouvement. Le porte-parole des Dieux devient lui-même un Dieu, ou bien un demi-Dieu, un messie, un prophète. Il lui est pardonné des choses qu'on ne laisserait pas faire à d'autres êtres humains, et il peut acquérir un pouvoir de manipulation des foules qu'aucun politicien, même le plus habile, ne connaîtra jamais.
Oui, les Eglises structurées, hiérarchisées, me font peur. Quand elles sont devenues immenses, très puissantes et d'autant plus prudentes, comme des monstres préhistoriques qui se sont assoupis dans une quiétude mêlée de vigilance, je les trouve plutôt sympathiques (l'Eglise Catholique Romaine est dans ce cas). Malgré tous leurs défauts, leurs préjugés, leurs règles absurdes, elles font beaucoup moins de mal que les cultes plus actifs.
La seule manière de ne pas se rapprocher d'une mentalité étroite et sectaire me paraît être la croyance libre, non soumise à une règle, ou alors si peu. C'est là la religion humaniste, libre, la religion qui ne laisse pas les individus être dévorés par le dogme.
_________________
|