Eltanin

Morgan Kane a dit :



CAPTAIN HOWDY a dit :



Alors : le mythe ... l' éternité plus un jour ou un truc transitoire

en d' autrers termes, un récit ancré dans l' histoire ou une leçon éternelle ?

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Smouales étaient les borogoves

Tout d'abord tu poses mal la question. Le mythe a une historicité selon les lieux et les personnages dont on parle qui le distinguent du conte. Ce dernier a aussi comme particularité de s'habiller du décor contemporain sauf en Occident où il se sont attachés à  une période lorsque Perrault, La Fontaine et autres frères Grimm les ont figés par l'écrit dans leurs époques et géographie respectives.

La signification du mythe d'Oedipe à  l'époque grecque n'a rien à  voir avec Freud. Dans le texte de Sophocle, le meurtre du père est tout à  fait assumé et légitimé (apparemment c'était un tyran et tout le monde est bien content qu'il soit mort), l'inceste est la goutte qui fait déborder le vase par rapport aux problèmes qui surviennent en ville. Selon Robert Graves, le roi devait rendre sa couronne au bout d'un cycle de 7 ans. Oedipe, pas plus que son père, ne le fit et la peste s'abat sur la ville. Sophocle utilisa ce mythe dans une volonté politique: critique à  peine déguisée de l'élite dirigeante et trop conservatrice de son époque et dénonçait l'attachement au pouvoir.

Freud réutilise se mythe pour imager sa théorie, même s'il avait hésité à  prendre comme exemple Hamlet de Shakespeare, où on retrouve des relations familiales assez tendues.

Autre différence entre le conte et le mythe: le mythe ne donne pas de leçon. Lorsqu'il est raconté, il est une réactualisation d'un évènement passé et est récité au présent dans de nombreuses traditions orales (ce qu'a perdu la tradition chrétienne, d'ailleurs). Le Mythe n'a pas pour vocation de donner une leçon, mais de rappeler un élément commun d'une civilisation, une tribu. Il est informatif, mais sa signification au niveau personnel répond à  un besoin de projeter son intériorité sur un modèle universel, de se sentir moins seul pour simplifier.

le mythe ne donne pas de leçon ? je dirais pas seulment ... il est explication du monde, fondement d' une conception de la société, justification des valeurs collectives, et cela est vrai pour les mythes bibliques ou chrétiens comme pour tout autre mythe.

Il est vrai que la lecture du mythe peut changer avec le temps et l' usage qui en est fait, le mythe peut se périmer.

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Smouales étaient les borogoves

La seule chose qui assurre la pérénnité d'un mythe est le choix de ses thèmes. Shakespeare l'avait parfaitement compris. Évoquez la vie de l'homme (sexe, rivalités, mort, etc) et le mythe durera à  jamais, aussi longtemps qu'il ne s'embarasse pas des contingences temporelles. Le Mythe ne donne pas de leçon dans la mesure où il est un impératif catégorique. Il ne peut être remis en question dans sa forme. Par contre, son interprétation et son poids varie d'une culture à  une autre. La Bible: vérité incontestable pour les chrétiens, thème de débats pour les Juifs, vérités mélangées au mensonge pour les Musulmans, qui appellent les deux autres peuples "les gens du livre" qui attachent plus d'importance à  un livre qu'aux humains qu'il est censé supporter.