Sarkozy : tout explose !À force d’annoncer une nouvelle par jour, à force de vouloir tout faire, tout et tout en même temps, il arrive un moment où rien n’est plus gérable. En quelques jours, cela craque partout que ce soit en France, pour l’Europe ou au niveau international.Avant d’aller plus loin, il me paraît nécessaire de faire une réponse anticipée à cette argumentation que les défenseurs du Kondukator font chaque fois qu’un article sort contre leur aimé guide. Leur argumentation se résume à deux points : 1- encore un article sur Sarkozy ; 2- c’est la haine qui vous anime.
En réponse au premier point ce que l’on peut en dire c’est qu’alors pourquoi Sarkozy aurait-il droit lui à annoncer une nouvelle par jour ? Ne pourrait-on pas lui dire encore une nouvelle annonce ? Et si les thuriféraires nous répondent, oui, mais il est président de la République, nous répliquerons oui, mais dans une démocratie l’opposition est statutaire. Ainsi l’opposition a-t-elle le droit à chaque nouvelle annonce de la commenter. C’est cela la démocratie. Mais le clan Sarkozy n’aime-t-il peut-être pas la démocratie, la vraie. Ensuite lorsque nous critiquons une nouvelle cela signifie que cette critique est différente de la précédente puisqu’elle correspond à l’actualité. En revanche, les sarkolâtres eux ne changent pas d’argumentation puisqu’elle se résume aux deux points cités plus haut. Au lieu d’argumenter sur le fond et contrer ce qui est dit par un raisonnement ils se contentent d’un slogan.
Pour le second point, la haine est sans doute un sentiment qui les anime, mais en ce qui me concerne, attaquer un comportement public et des actions qui règlent notre vie d’un homme politique ne procède pas de la haine, mais du débat et de la saine opposition démocratique. Et lorsqu’on voit la virulence des commentaires des Morano, Devedjian, Lefébvre et même Fillon récemment, on se demande qui peut donner des leçons à qui.
Cet article prend donc sa source à l’actualité du moment.
Tout explose en FranceNotre Mamamouchi s’est vanté devant l’UMP réunie et applaudissante que les grèves n’étaient plus visibles. Après avoir humilié l’armée dans l’affaire de Carcassonne, après avoir mis au pas la télévision, demandé que le président soit nommé par l’exécutif et insulté France 3, après avoir détruit l’image de modération et de rassemblement que se doit d’avoir le président de la République, il tente de détruire la concertation sociale en méprisant l’action syndicale. Mais cela devait être compensé par la réussite de son plan économique. Au printemps dernier, le Lider Massimo se flattait de la croissance du premier trimestre, or celle-ci a été revue à la baisse (0,5 à la place de 0,6) et pire les perspectives pour le restant de l’année sont catastrophiques. Le chômage remonte, la dette explose, le déficit va passer de 40 milliards à 50 milliards d’euros - mais la communication de Saussez va prendre près de 300 % d’augmentation pour une bonne petite propaganda - et contrairement aux cocoricos du gouvernement on apprend ceci par
le Figosky : entre 3 et 5 milliards de recettes fiscales en moins pour 2008. Mais ce n’est pas tout. La renaissance de notre amitié avec les États-Unis, ce dont se flattait notre Égypto-Maltais car il en était la source lumineuse, nous avait apporté le contrat du siècle : des avions ravitailleurs (contrat qui n’était pas du siècle car la majeure parie se faisait aux États-Unis, mais passons). Patatras, c’est par terre. Le Pentagone remet tout à zéro : lire
ici. Sarkozy détruit peu à peu ce qui faisait la France : la laïcité par ses discours en Arabie saoudite ou à Latran, par la volonté de lier la France au commandement intégré de l’Otan faisant perdre à la France sa voix d’indépendance ce qui lui a permis de refuser la guerre en Irak, les valeurs du mérite quand son fils à 22 ans devient conseiller général, responsable de la section locale de l’UMP, président du groupe UMP du conseil général, quand il fait de l’argent le symbole absolu de la réussite. A ce propos dans Le Point du jeudi 3 juillet il y a un article concernant les "off" de Sarkozy. C’est tout simplement hallucinant. Devant les chefs d’entreprise début juillet il avait eu cette réaction renversante car il disait qu’après son "job" de président il se verrait bien comme eux à travailler du lundi au vendredi début d’après-midi et gagner plein de pognon. Car il en avait assez de travailler nuit et jour. Cela il faudra nous la copier. Voici ce qu’on peut lire à propos des rapports très particuliers entre Sarkozy et l’argent : « Président, on a été six à faire l’job. Regardez les seconds mandats - hein ? Pas formidable ! Alors, moi, en 2012, j’aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand j’vois les milliards que gagne Clinton [il avance le visage, cligne des yeux], moi, j’m’en mets plein les poches ! [il frappe de ses mains les deux poches de son veston]. » « Je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. 150 000 euros la conférence ! » Plus loin, classé selon Le Point dans la catégorie "humour" : « Depuis mon mariage avec Carla, je suis enfin devenu riche. » Carla appréciera, quant à moi j’arrive mal à y lire de l’humour. Et à propos du mérite, voici ce qu’il dit de son fils : « Tu te rends compte, Jean n’a pas 22 ans, moi j’en avais 28... Il a tout compris plus tôt que moi. Il est bien ce petit. »« Ce n’est pas parce qu’il est mon fils, mais il est formidable ! Il est jeune et alors ? Il faut renouveler la classe politique, il faut de l’audace. Il donne envie à la jeunesse, il s’engage. » Et pour terminer une leçon de politique : « Quand tu veux tuer un mec, tu ne lui dis pas six mois avant. Tu fais copain, comme ça le mec se détend. Ça attendrit la viande. » En dehors de la syntaxe et du vocabulaire, voilà de belles notions de désintéressement, de mérite et d’idéal.
Tout explose en EuropeA vouloir tout précipiter et récupérer la gloire d’un Traité européen nouveau qui aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier suivant le règne européen du Sarkoroitelet, le tout a abouti à un traité illisible, cent fois plus complexe que le TCE. On a menti aux peuples en le dénommant Traité simplifié. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : l’Irlande a dit non. La Pologne a fait une tentative de reculer en disant que le traité était mort et qu’il ne sera pas signé par le président, la Tchéquie freine des quatre fers et récemment en Autriche une partie des politiques, dont des membres du gouvernement et dont le chancelier, veut
un référendum. Cela explose aussi car Sarkozy croit qu’il peut tout se permettre. Comme il le pouvait au sein de l’UMP, cajoler ou insulter à loisir. Comme il tente de violer la France. Alors que tout un chacun savait que la France aurait la présidence de l’Union, le jour de son intronisation notre guide déclame que ceux qui ont fusillé les résistants étaient des assassins : c’étaient des Allemands. Il annonce la lecture de la lettre de Guy Môquet or s’il y a un martyr il y a des bourreaux et ces bourreaux sont les Allemands. Très récemment, il accuse le commissaire européen, de nationalité anglaise, d’être l’ennemi des intérêts européens dans les négociations du commerce international, lui ôtant par là de l’autorité. Il ironise contre la présence des Verts au pouvoir en Allemagne lors de sa déclaration pour la construction d’un nouvel EPR, car ceux-ci sont contre le nucléaire. Il attaque bille en tête la BCE, émanation de l’Europe. En toute contradiction, il demande la grâce de la terroriste italienne dont il annonce l’extradition en marge de la réunion du G8. Et se fait remettre à sa place par Berlusconi lui-même qui lui dit qu’il y a des lois à respecter dans son pays. Il se glorifie de la libération des soignants bulgares quand l’Europe a beaucoup fait. Il veut imposer son UPM en oubliant le processus de Barcelone et en se faisant là aussi remettre à sa place. Il parle comme président de la France et président de l’Europe, orgueil à la boutonnière alors que lui en Europe n’est que le président par délégation et que c’est la France qui prend cette présidence et qu’ensuite ce n’est qu’un rôle de GO comme on dit au Club Méditerranée que celui de cette présidence tournante. En ce début de présidence, il ne se trouve ni à Bruxelles ni à Strasbourg, mais à Paris pour recevoir Ingrid Betancourt deux demi-journées bien remplies, ici dans la France profonde pour annoncer l’EPR, là devant l’UMP. Enfin bien Franco-Français.
Tout explose au niveau internationalAprès avoir reçu Kadhafi, après nous avoir annoncé le ralliement au commandement intégré de l’Otan, après avoir été visité Bongo, après avoir flatté la liberté en Tunisie et en Arabie saoudite, après avoir félicité Poutine, le premier, et compris la spécificité russe dans ses massacres, après avoir dit que les assassins de Rafic Harriri seraient poursuivis, il reçoit Bachar el-Assad dont tout laisse à penser que son gouvernement est impliqué, après le 30 juin dernier avoir dit que sa position de sa présence à l’ouverture des jeux Olympiques dépendraient de l’avancée des négociations entre le Dalaï-Lama et le gouvernement chinois, et alors que celles-ci sont un vrai fiasco il annonce qu’il y sera en tant que "président de la France et président de l’Europe", pour le moins, après s’être comporté comme un malappris devant le pape en regardant ses SMS, et de même en Inde où en plus il arrivait en retard et repartait trop tôt, il
récidive au Japon des sumos duquel il s’était moqué.