Mais je suis parfaitement d'accord. Je voudrais juste qu'on aille jusqu'au bout de cette logique, en remplaçant ces saletés de cours en amphi par des polycopiés
complets et
détaillés. Et des bouquins d'exos corrigés. Ce qui, à mon sens, responsabiliserait les élèves largement plus vite.
L'autre problème, c'est ça :
Yves a écrit:
C'est un enseignant-chercheur, double casquette qui repose sur une idée que personnellement je trouve complètement stupide, à savoir croire que celui qui fait la discipline étudiée - le chercheur - est celui qui est le mieux placé pour l'enseigner - l'enseignant.
Et pourtant, tout le système universitaire repose sur cette aberration. La recherche est quelque chose de flou : on peut récompenser ceux qui s'investissent, mais pas pénaliser ceux qui n'obtiennent aucun résultats. D'où les activités d'enseignement à côté, qui sont une sorte de "socle" justifiant le salaire du prof.
Soit, ces individus maîtrisent leur domaine de recherche, mais...
- Ne donnent que très rarement des cours dans ce domaine précis ;
- N'ont souvent rien à battre de cette activité "annexe" qu'est l'enseignement ;
- Sont généralement des anti-pédagogues chevronnés.
Ils leur suffirait pourtant d'élaborer UN cours d'excellence dans leur domaine, de qualité évaluée par une commission, et rediffusé dans toute la France (ce qui favoriserait l'égalité des chances). Mais non. Ce système imbécile leur impose une tripotée de cours généralistes, qu'ils bâclent la plupart du temps, alors que des centaines de collègues donnent le même dans l'Hexagone.
On utilise les profs comme des machines, non comme des être cérébrés. Ce temps qu'ils perdent et font perdre en amphi, ils feraient mieux de le consacrer à des séances question, infiniement plus profitables aux élèves "responsables".
Fab a écrit:
Ceci dit cela fait des années que les syndicats étudiants pleurent pour obtenir justement des cours avec moins d'étudiants. Seulement, il faut plus de profs, plus de moyens et une fois qu'on a payé ceux qui font Normale Sup' (suivez mon regard), bah il reste plus grand chose.
Je ne pense pas que ça changerait grand chose, d'avoir moins d'étudiants.
Je prends mon exemple. Au premier semestre, j'avais un module de physique où nous étions que
douze élèves. Ca n'empêchait pas le prof, tout fier de sa science, de faire son cours en amphi comme si nous étions 300. On peut poser des questions, mais on récolte alors des soupirs d'exaspération (car cela fait sortir à 18h30 au lieu de 18h15). Du coup, personne n'en pose, sauf pendant les dix minutes de pause (où les étudiants étrangers monopolisent l'enseignant).
Ensuite, TD. Comme il est dit dans les bulletins officiels que "les TD doivent se faire en groupes", nous nous retrouvons avec deux groupes de
six élèves. Et là , même scénario. Le prof
recopie des corrigés d'exercices au tableau. Non, même pas : s'il les recopiait, au moins ne feraient-ils pas tant d'erreurs. Personne ne pose de questions ni ne demande à intervenir,pour les mêmes raisons.
Et quand on demande au Herr Professor s'il pourrait gentiement nous photocopier les notes qu'il recopie bovinement au tableau, lui de répondre : "Hohoho, mais vous n'y pensez pas, mon jeune ami ! Qui viendrait encore en cours, ensuite ?". Bah oui,
justement. (Dans cette optique, il y a des profs particulièrement vicieux, qui donnent leur cours de telle sorte que seul l'élève qui note puisse comprendre ses notes. Pas de sèche possible.)
On dit vouloir "responsabiliser" les élèves, mais on ne fait que de la rétention d'information malsaine. Je ne demande pas mieux qu'à tout bûcher par moi-même... mais reconstituer les informations du cours avec des bouquins demande largement plus d'effort que de se taper lesdits cours, et les 2h30 de RER qui vont avec.