Un jeune garçon du nom de Setsuna Mudô est fasciné par sa soeur Sara. En fait, il en est amoureux, désespérément, passionnément amoureux. Cette flamme réprouvée par la société qui les entoure n'est pas le seul problème de ce garçon fort isolé : il ne maîtrise pas ses nerfs et se jette sur les gens qui l'asticotent de trop pour les frapper jusqu'à l'inconscience... jusqu'à la mort. Heureusement pour ses victimes, il y a un "système de verrouillage", en quelque sorte : il ne supporte pas la vue du sang. Pourquoi cette entrave ? Un jeu vidéo piégé, "Angel Sanctuary", sera peut-être le déclic permettant à Setsuna de comprendre sa véritable nature...
C'est le début d'une quête riche et sidérante, inventive, graphiquement soignée... mais malheureusement, l'histoire est racontée juste n'importe comment...
Kurai, la petite princesse démone à la garde-robe plus fournie que celle d'une étoile de la J-pop.
Voici un manga qui contient beaucoup de choses, et de nombreux concepts en sont fascinants, comme la polymorphie de certains éléments préfigurant les délires de "Paprika" ou les délires biomécaniques renvoyant directement à une frénésie cauchemardesque héritée de Giger.
On parle d'une oeuvre qui lance une nouvelle piste scénaristique à chaque page, où aucun arc narratif n'est jamais bouclé, où le décor semble évoluer de son propre chef à mesure que les personnages avancent on ne sait où... Très rapidement, le temps et l'espace, la vie et la mort, les personnages et leurs objectifs, sans cesse changeant sans l'ombre d'une unité, ne signifient plus rien... Les protagonistes sont
trop intéressants, tellement possédés, amnésiques, schizophrènes ou versatiles - en tout cas sans cesse changeants -, qu'aucun n'est plus "un personnage". Ils n'évoluent pas, ils se modifient brutalement, sans cesse, au gré des rebondissements sortis de nulle part d'intrigues qui se cherchent. Leurs visages toujours androgynes et presque pas différenciables, et le côté "défilé de vêtements" du manga (ils changent souvent de costumes, aussi, oui), loin de relever la saveur, achèvent de rendre ces figures interchangeables et vides de sens.
Reste des idées à piocher (le foetus d'une certaine maman démon, par exemple) et quelques trouvailles graphiques fort sympathiques.
On se souviendra du slogan Pirelli : "
Sans maîtrise, la puissance n'est rien".