Spéciale, on lui avait dit qu'elle était spéciale. Yodji, c'est le nom d'une marionnette, et pour sûr, elle est spéciale, cette peluche de lapin aux yeux toujours fermés comme par moquerie. C'est le seul objet résistant au pouvoir télékinésique de son propriétaire, un jeune garçon, Nata. Nata qui n'en peut plus de son petit village, d'une vie ordinaire, de la gentillesse de sa grand-mère, de ses spectacles de marionnettes. Il rêve de participer à une compétition de mékans et de télékans, tournoi principalement organisé pour éviter que ces deux corps de métiers, Å“uvrant l'un dans le mécanique, l'autre dans le mystique, continuent à détruire toutes choses au gré de leurs défis. Défis qui tombent à présent sous le coup de la loi.
Ici arrive un homme mystérieux, grand et hautain, qui n'aura rien de plus pressé que de compromettre Nata dans un duel illégal. Plus tôt qu'il ne l'aurait cru, notre héros découvrira la véracité de certains légendes, et l'utilité vitale de Yodji...
Yodji est une bande dessinée d'inspiration manga, et qui ne s'en cache pas, par un petit jeu de références principalement visuelles. La narration, directe et dynamique, est servie par une forme très proche du propos, se détachant de toute sobriété pour chercher plutôt l'impact émotionnel (et souvent humoristique). Personnages touchants, situations originales, dialogues percutants, charte graphique particulière, tout est fort goûtu.
Contrairement à
Venezzia, sa précédente oeuvre, Noë, le dessinateur, s'est également chargé du scénario. Et quelle différence ! Les péripéties avancent mieux, mènent plus vite à quelque chose (au lieu de s'allonger en scènes d'action pas particulièrement inventives), tout cela va très bien avec le dessin plus limpide. Et si le curieux cliffhanger de
Venezzia laissait un goût amer, celui de
Yodji, totalement rattaché à tout ce qui est exposé avant, ne partage pas ce problème. Cette fin complète idéalement le premier volume et donne envie de découvrir rapidement la suite.
Vous pouvez lire le début de la bande dessinée
ici.