Je coupe un bout de message pour en faire un sujet.
Amo, dans un autre topic, a écrit:
Les écoliers français sont stressés, bossent dans des horaires a chier (8h - 18h, non purin moi je suis chez moi que de 19h à 7h du matin, je trouve un peu space de passer que la moitié de mon temps à dormir chez moi.), sur des prgrammes soit à chier soit inintéressants, rien n'est fait pour aider les élèves qui, s'ils se plaignent, serotn catalogués de feignasses. C'est bien clair, que n'importe qui essaie de réformer d'une manière intelligente l'éducation, on lui tombera dessus.
En fait, ce système éducatif est minable de bout en bout, et peu importe que ce soit pire ailleurs. Dans ma scolarité, j'ai croisé des profs charmants, motivés, passionnés, mais tout bonnement impuissants à faire quelque chose de leurs élèves, du fait de la pitoyable inefficacité de la structure même du parcours scolaire.
Nous sommes dans un cercle vicieux d'appauvrissement des programmes et d'élongation morbide des études. On vous gueule : "mais comment voulez-vous exiger davantage des élèves, alors qu'ils ne font même pas le peu qu'on leur demande ?". Mais, ma cher dame, cela est tout bonnement du au fait que les élèvent se meurent d'ennui (et préfèrent abandonner tout effort) face aux programmes aseptisés qu'on leur propose. Car ces programmes, on ne les a pas allégé sainement : on a rebouchés les trous effectués par d'innommables fadaises de technocrates. Au lieu d'entretenir le goût des élèves pour l'apprentissage, on le noie sous des monticules d'approches "néo-pédagogiques" ridicules, supposées diluer la difficulté… et qui la diluent, certes, mais dans une autre difficulté, aussi malsaine qu'artificielle. Je le constate, avec recul, dans la classe de mon frère : les collégiens ne butent pas tant sur les difficultés inhérentes aux matière (ou à ce qu'il en reste) que sur les parcours ineptes qu'ont leur impose, supposés faciliter la tâche, alors même qu'il la compliquent artificiellement – et font croire aux élèves que c'est
ça, les maths, la physique, l'histoire…
Je ne suis pas pour un retour aux good olds méthodes (bien frustrantes et tout aussi inefficaces). Je constate simplement que, trop soucieux de s'en écarter, on a sauté à pied joint dans le marécage de la "pédagogie révolutionnaire", troquant une forme de découragement pour une autre - celle due à la rectitude abusive contre celle due à l'ennui et à l'écoeurement. A quoi bon s'investir à l'école, si l'on y apprend que du vent ? Car les élèves, eux, ne comprennent pas que ce vent est
censé leur faciliter la tâche (cela met, en tout cas, mortellement à l'épreuve leur patience).
Est-il, dans la vie d'un homme, perte de temps plus effroyable que celle qui s'amorce au collège ? Cela doit bien exister, hélas. En moins d'un mois, un étudiant de terminale peut sans mal communiquer l'intégralité son maigre savoir à un petit groupe de collégiens. En plus de sept ans, un légion de profs plus investis les uns que les autres y parvient à grand peine, "grâce" à tous le folklore ridicule dont ont les encombrent. (Mais pourraient-ils changer ? C'est la notion même de professeur qui est à revoir intégralement.)
A l'âge où l'intérêt pour l'apprentissage est le plus vif, on impose aux élèves une fausse assiduité, et on leur prête une fausse attention. Fausse assiduité, car les mômes sont astreints à effectuer sagement leurs devoir sans
sentir ce que cela leur apporte (en fait, on se fiche royalement de cet aspect, alors qu'il est un bien meilleur moteur que la "studiosité"). Fausse attention, car ce n'est pas le professeur qui est supposé prendre soin des élèves, mais la pédagogie désespérément pataude qu'il tente de mettre en Å“uvre. Partant de l'idée selon laquelle "il faut du temps pour apprendre" (cela s'est toujours vu, après tout), on prend le temps de perdre son temps plutôt que d'apprendre. Du coup, le "niveau bac" actuel, qui pourrait s'obtenir en moins de quatre ans en partant de la sixième (et encore, toutes sections rassemblées), s'atteint à grand peine en sept ans, avec des échecs chez les élèves qui portaient en eux toutes les germes d'un matheux/proseur accompli.
(Je n'ai pas terminé, mais... voilà .)
Que pensez-vous du système éducatif en question ?