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En fait, je n'ai pas clairement compris ce que tu entendais par "à l'échelle individuelle".
C'est très simple : tu as parlé de dogmatisme. Le dogmatisme implique l'édiction d'un dogme ET l'assujettissement d'autrui audit dogme - sinon, à quoi bon se fatiguer à établir un dogme.
Mais si cela se passe au niveau strictement individuel et qu'il s'agit, pour un individu donné, d'élaborer sa propre perception du monde au travers de sa propre grille croyance ? C'est là , pour moi, une étape essentielle dans l'épanouissement individuel, et je trouve que cela se situe précisément là où tu disais qu'il n'y avait rien : entre le scientisme et le dogmatisme.
Je suis entièrement d'accord avec toi quand tu dis :
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C'est omettre l'élément décisif qui, selon moi, a "créé" l'humanité : la formation du langage. Non plus un langage fait de signes, comme celui des animaux, mais un langage structuré permettant de manipuler des concepts.
Mais pourquoi l'Homme a-t-il développé un langage qui lui permette de manipuler des concepts - des choses abstraites ? Pourquoi l'Homme, et aucun autre animal, a-t-il ressenti le besoin de communiquer au sujet de choses plus subtiles et moins concrètes que celles en rapport directes avec ses fonctions - le rôle que la nature lui a assigné ?
L'Homme a inventé son langage parce qu'il en éprouvait le besoin. Nous n'inventons pas un mot pour ensuite nous demander quel sens lui donner, quel concept lui faire recouvrir, c'est l'inverse.
L'Homme a éprouvé le besoin de créer un mode de communication apte à permettre l'expression de concepts sortant de la sphère primaire des préoccupations purement animales. Pour moi, cela signifie clairement que l'Homme possède quelque chose que les animaux n'ont pas. Le "quelque chose" qui lui permet de réfléchir de manière abstraite, d'imaginer et de manipuler des concepts, etc. C'est parce qu'il avait ça en lui que l'Homme a développé le moyen de l'exprimer. C'est parce qu'il est capable de s'interroger sur lui-même que l'Homme ne se contente pas d'être la somme de ses fonctions. Tu as parlé de la sexualité : aucun animal ne s'interroge sur sa sexualité, son instinct de reproduction lui dit d'assurer la pérennité de l'espèce, il le fait, il obéit à cette fonction. Pas l'Homme. L'Homme est capable de prendre conscience de l'existence de cette fonction, de prendre du recul à son sujet, de réfléchir dessus. Pour le meilleur et pour le pire, l'Homme, animal de corps, n'est pas animal d'esprit.