Zohar De Malkchour a écrit:
Et là aucune excuse pour être remboursé par la sécurité sociale, celle-ci ne rembourse déjà pas les crèmes anti-âge(s ?), elle n'a donc aucune raison de rembourser des soins de prolongations continus de la vie.
Erreur, la Sécurité Sociale (via les CPAM, les CRAM et autres CAF, liste non exhaustive !) rembourse plusieurs choses, dont la maladie : hors se soigner, c'est, à plus ou moins long terme, augmenter son espérance de vie. Une définition s'impose donc quand à classer les soins dits "prolongateurs" des autres (vitaux par exemple), et là , de nombreux thèmes interviennent : l'éthique (plus particulièrement la bioéthique), le droit, la science et l'économie (eh oui, toujours !).
Sachez que dans certains pays (UK pour ne citer qu'eux) : on calcule le coût d'un maintien sous appareils (en gros, une journée en réanimation) permettant la survie d'une personne âgée (+ 65 ans, je le rappelle, avant on parle de mort violente, avec une notion importante d'année de vie perdue), si ce coût dépasse une certaine moyenne (plus ou moins valables et discutées) alors le médecin peut décider ou non de l'arrêt de ce type de traitement, après avis de la famille : "Vous allez tuez pépé, bande de salauds ! N'arrêtez rien !" (je vous conseille d'ailleurs l'excellent livre, "la Vie en Sourdine, de David Lodge, qui aborde ce thème plutôt chaud ces derniers temps).
Je rejoins Zohar sur le fait que l'économie, et surtout les richesses, permettront à des privilégiés d'augmenter leur espérance de vie de façon "injuste" vis à vis d'autres, aux richesses beaucoup plus modestes.
Hors, la richesse économique n'est pas tout : pourrait-on choisir en fonction de la richesse humaine ? Des personnes comme l'Abbé Pierre ou Soeur Emmanuelle mériteraient peut être quelques dizaines d'années supplémentaires pour continuer leurs actions ? Pourrait-on choisir en fonction d'autres critères discutables ? Dans tous les cas, cela créera des discriminations, comme il en existe actuellement pour la santé (voir l'espérance de vie moyenne des Pays en voie de développement et ceux des pays occidentalisés).
Avec un peu de chance, quand on passera le cap de la vie de très longue durée (10ème âge ?) on supposera que la gestion de la santé des populations dites "à risque", s'améliorera. A moins que l'écart se creuse un peu plus.
Dernier point, et non des moindres : il y a vivre presque éternellement, et vivre en bonne santé : et la santé, ce n'est pas que la santé physique, mais également mentale : quel est l'intérêt de vivre jusqu'à plus de 200 ans si l'état mental se dégrade ? Et ce problème apparaît déjà dans les pays développés, où la part de personnes âgés (+ 80 ans) va littéralement exploser d'ici à 2030. Qui dit personnes âgées dit forcément plusieurs pathologies et chronicité de celles-ci (problèmes cardio vasculaires, diabète, polyarthrite, etc). Cette prise en charge a déjà un coût monstrueux pour la société, et va logiquement augmenter, que ce soit le remboursement des soins ou le versement des pensions de retraites. A vivre vieux et bien, on "risque" (plutôt devrait) logiquement de travailler plus longtemps et d'assumer un peu plus ses soins de santé (notamment dans la prévention, dont les coûts sont sous-estimés, volontairement ou pas), sous peine de faire exploser le système de redistribution des richesses.
Le déséquilibre sera d'autant plus important que la différence entre la durée de vie totale et la durée de vie en bonne santé (partons du principe : santé suffisante pour exercer un emploi, ou apporter des fonds dans le "pot commun") sera importante. Dans ce domaine, la France, malgré une espérance de vie record pour les femmes (et les hommes, dans un moindre mesure), n'est pas une bonne élève, comparée à certains pays scandinaves. l'illogique va encore plus loin, puisque en général, ces pays accordent moins de 8 % de leur PIB à la santé de leur population, contre plus de 11% pour la France. L'économie ne suffit donc pas : une politique rationnelle, une certaine idéologie, et tant d'autres facteurs, appuient chacun à leur manière sur l'évolution de la santé, et de donc de la durée de vie, des populations.
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Il De Mortneant a écrit:
"...Et puis les nanas, je n'aurais jamais confiance en un truc qui saigne non stop 8 jours sans en crever"