Ta vision est très intéressante, Ozma, parce qu'elle touche à l'une de nos limites naturelles : la survie.
La survie est un obstacle à la liberté, à l'autonomie. Pour survivre, nous devons naturellement dépendre d'autre chose. Un enfant, un adolescent dépend de ses parents. Un adulte dépend de son labeur, de ses cultures, ou de son activité de chasse...
Plutôt que Wikipédia, si on regardait
la définition du CNTRL ?
Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales a écrit:
[...]
État de celui, de ce qui n'est pas soumis à une ou des contrainte(s) externe(s).
[...]
Condition de celui, de ce qui n'est pas soumis à la puissance contraignante d'autrui.
[...]
Condition de celui qui n'appartient pas à un maître.
[...]
Condition de celui qui n'est pas retenu prisonnier, qui n'est pas détenu.
[...]
Condition d'un malade mental qui n'est pas ou qui n'est plus soustrait à la vie en société.
[...]
État d'un animal qui ne vit pas en captivité.
[...]
État de la nature (caractère d'une de ses manifestations) en tant qu'elle ne porte pas la marque de l'homme.
[...]
Pouvoir que le citoyen a de faire ce qu'il veut, sous la protection des lois et dans les limites de celles-ci.
[...]
Pouvoir qu'a l'homme vivant à l'état de nature d'user comme bon lui semble de ses facultés.
[...]
État d'une nation qui reconnaît aux citoyens leurs droits civils et politiques ou dont les actes et les déterminations sont le fait des citoyens.
[...]
Droit des citoyens de désigner des représentants qui contrôlent les actes du pouvoir exécutif, discutent et élaborent les lois.
[...]
Pouvoir ou droit reconnu et garanti au(x) membre(s) d'une société dans un domaine particulier.
[...]
Ensemble des droits reconnus à l'individu considéré isolément ou en groupe, face à l'autorité politique et en particulier face à l'État.
[...]
Possibilité de se déplacer et de se fixer selon ses désirs.
[...]
Ensemble des garanties contre toute détention, arrestation ou pénalité non prévue par la loi.
[Ici commence une longue liste de définitions des libertés civiles que l'on va zapper.]
État d'un pays, d'une nation qui n'est pas sous une domination étrangère.
[...]
Autonomie d'une ville, d'une commune qui avait son propre gouvernement (vieilli), qui a des droits et une autonomie de gestion face à l'autorité gouvernementale (mod.).
[...]
Degré d'indépendance que l'on juge normal et légitime pour le citoyen, le peuple, la nation et que l'on érige en valeur suprême, en idéal.
[...]
État d'une personne ou d'une chose dont l'action ou la manifestation ne rencontre pas d'obstacle.
[...]
Possibilité d'agir, de penser par soi-même; refus de toute sujétion aux choses, de toute pression d'autrui.
[...]
Situation d'une personne qui n'est pas (ou n'est plus) engagée moralement, juridiquement ou religieusement.
[...]
Absence de gêne dans le comportement, dans l'expression.
[...]
Hardiesse de conception; aisance dans l'exécution, dans le style.
[...]
Absence d'entraves, de préjugés dans la démarche intellectuelle.
[...]
Absence d'entrave dans les mouvements du corps, dans les fonctions; absence de gêne relativement à la condition physique.
[...]
État de celui qui se détermine après réflexion, en connaissance de cause, d'après des motifs qu'il accepte; état de celui qui contrôle ses passions et qui réalise dans ses actes, le bien, la raison, la vérité considérés comme l'expression de sa nature profonde.
[...]
Vous l'aurez remarqué, on retrouve beaucoup l'idée de "droit". Donc diverses formes d'idéalisme comme celui des lumières, car il est clair que le "droit" est inexistant à l'état naturel.
Si on dépasse le lyrisme stéréotypé du "bon sauvage" et de l'Éden accueillant, l'écosystème favoriserait plutôt le
non-droit et la loi du plus fort.
On peut ainsi considérer, de prime abord, dans le rapport de l'homme à la liberté, sa recherche contradictoire de la liberté naturelle et de la liberté sociale. L'un ne peut aller avec l'autre, puisque c'est en s'éloignant du dénuement, et en se rassemblant (en suivant, quelque part, sa nature aussi, puisqu'il est un animal grégaire), que l'homme édicte des lois pour protéger sa liberté.
À ce stade de structuration sociale, l'être humain recherche la protection de sa propre liberté aux dépens de celle d'autrui. Il est encore prisonnier du schéma de non-droit, de la loi du plus fort. S'il ne mange pas, c'est lui qui sera mangé. S'il ne maltraite pas, c'est lui qui sera maltraité. C'est pourquoi la plupart des sociétés antiques intègrent l'esclavage.