Jalk a écrit:
Mes connaissances en biologie et informatiques sont fort vagues, mais il me semble que l'ordinateur ne traîte absolument pas les informations comme le fait un cerveau humain. Cette seule différence est peut-être à l'origine de tout.
...parce que les ordinateurs ont un comportement "parfait" et figé, alors que les êtres sont adaptatifs : chaque expérience les enrichit et les reconfigure, sans que rien soit immuable. Informatiquement parlant, on simule ce comportement par les réseaux de neurones (cf. google) : avec des algorythmes d'apprentissages, on est ainsi parvenu à développer des logiciels capables de différencier une photo de chat d'une photo de chien, aussi improbable que cela puisse paraître (leur créateurs eux-même n'en comprennent pas le fonctionnement interne). J'en ferai peut-être un sujet, quand je me serais mieux documenté sur la question.
Autrement, il y a une grande simulitude entre les neurones de nos cerveaux et les portes logiques de nos ordinateurs : un signal électrique qui en autorise ou en bloque un autre, tout part de là .
Je retiens ta judicieuse remarque sur l'empathie : c'est la forme de conscience la plus primitive, présente chez l'animal (et c'est d'ailleurs pour ça que nous nous émouvons du sort des animaux). C'est à force d'observer ses semblables que le nourrisson finit par se différencier du reste du monde. De là à affirmer qu'une intelligence isolée ne peut prétendre à la conscience, il n'y a qu'un pas.
(Ce serait d'ailleurs une élégante manière de prouver que Dieu "n'existe" pas, ahah.)
Yves a écrit:
Tu admets implicitement que l'être humain possède "quelque chose" en plus que les grands singes dont son génome le rapproche.
Moi je l'appelle l'âme.
Soit, mais ce surplus n'a rien d'inné, il est un pur produit culturel. Il n'y a pas de discontinuité entre l'homme et l'animal : un enfant élevé par des loups se comporterait comme un loup. Nous avons juste franchi un seuil qui nous a permis de développer la culture, et toutes les occupations non-naturelles qu'elle implique.
Quand a regarder avec condescendance l'animal tout juste capable de se nourrir et de se reproduire... il serait bon de rappeler que ce que nous appelons
art n'est qu'une dérive élaborée de nos pulsions primitives. Entre autre, la forme première de l'art est née dans la parade amoureuse. Nous ne sommes jamais que des animaux "pervertis" (sans connotation négative).
Khaine a écrit:
Je suis une anti-humanité.
Pour moi c'est une erreur stupide dans la chaîne de la vie, que la nature balayera rapidement.
Alors profitons des capacités du cervelet que l'on possède pour jouir tranquillement de la vie comme une étrange et délicieuse déviation , mais aussi pour apprendre à être humble sur l'être humain (un dérivé simiesque passablement doué dans certains domaines) , puis crevons content du cadeau reçu et donnons la masse de matière qui nous constitue aux microorganismes qui nous recyclerons.
Pourquoi tant de misanthropie ? Soit, l'humanité est une "perversion" de la nature - mais pourquoi cette nature aurait-elle plus de légitimité que l'humanité ? Nous ne sommes que des produits du hasard et de la nécessité. Accuser l'humanité de corrompre de
cycle éterneeeel de la vie animale, c'est voir quelque chose de sacré à travers cette dernière, comme si c'était l'oeuvre d'un divin Créateur que nous insulterions par notre "culture". Tu critiques la religion, mais ton point de vue est très... mystique, sauf erreur de ma part.