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Torture et Euthanasie https://www.pantagrame.com/eltanin/forum/viewtopic.php?f=19&t=2867 |
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Auteur: | Brice [ 15 Nov 2006, 22:42 ] |
Sujet du message: | Torture et Euthanasie |
Depuis quelques jours je me pose la question suivante, et j'aimerai avoir votre avis à ce sujet. En France, comme chacun sait, l'euthanasie est passible de très lourdes peine s de prison, comme le stipule la loi. Dans un même temps, la torture est elle aussi, interdite au risque de se voir condamné. Seulement, prenons un cas concret pour faire le parallèle entre ces deux pratiques et mettre en avant les désaccord et contradiction que celà apporte. Prenons un malade atteint d'un mal dont il a une chance sur 100 de se sortir, ce qui équivaut à peu près à une condamnation, et que cette personne souffre le martyr, on pourrait assimiler cela à de la torture de la part de l'équipe soignante, qui en voulant faire bien son travail tout en sachant qu'une issue favorable est peu probable, porte atteinte d'une certaine manière à la dignité et l'intégrité physique et morale du patient, sans toutefois être condamnable pour autant. En revanche, un médecin ou infirmier qui souhaiterai abrégé les souffrance du malade, en lui donnant la mort lui permettant de partir tranquillement sans avoir à souffir jusqu'au dernier instant (et qui aurait l'accord de la famille, qui souhaiterai également une mort digne et heureuse), serait condamné à une interdiction de l'exercice de la médecine, ainsi qu'à une peine de prison de quinze longues années minimum et une lourde amende. La question est donc la suivante. Pensez-vous que l'acharnement thérapeuthique jusqu'au dernier espoir (façon de parler) est une forme de torture et donc condamnable? |
Auteur: | Morgan Kane [ 15 Nov 2006, 23:00 ] |
Sujet du message: | |
La question est complexe. L' acharnement thérapeutique existe encore .. mais il a laissé place à des pratiques plus modérées. Par ailleurs, entre l' acharnement thérapeutique et l' euthanasie, il existe des alternatives comme les soins palliatifs. On essaie de préserver la dignité du malade et de calmer sa douleur en sachant qu' on abrège indirectement son agonie. Autoriser l' euthanasie pose de redoutables problèmes en termes moraux mais aussi en termes de riques de dérives et d' abus. Mais elle est pratiquée régulièrement par certaines équipes médicales et, curieuseement, les familles ne s' en aperçoivent pas. J' ai été confronté indirectement au problème et je peux dire que s' il y a eu enthanasie .... je en dirais rien. Réciproquement, j' ai été confronté à un cas d' acharnement thérapeutique et l' expérience m' a beaucoup plus marquée. |
Auteur: | moufasa [ 20 Fév 2007, 04:22 ] |
Sujet du message: | |
Moi je suis pour l'euthanasie et la pratique de la torture donc je ne me prononce pas . |
Auteur: | Captain Howdy [ 20 Fév 2007, 10:33 ] |
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Un médecin apporterait sans doute des éléments plus concrets pour le débat: j'ai récemment eu le cas d'un ami qui est mort d'un cancer foudroyant dans le cas de figure qu'évoque Morgan Kane. Les derniers soins pouvaient apparaître comme une torture quand en fait ils atténuaient pourtant ses souffrances. Un autre élément à prendre en compte est peut-être le consentement du malade dans les soins qui lui sont prodigués. Là -dessus aussi, on peut s'interroger dans la mesure où un patient n'a pas forcément la plus grande objectivité pour juger de ce qui est le mieux pour lui... |
Auteur: | Zohar De Malkchour [ 20 Fév 2007, 11:32 ] |
Sujet du message: | |
Cette dernière phrase marque une divergence profonde entre la liberté de disposer de son corps et un pouvoir bien établi des autorités permettant de décider à la place de l'autre en minimisant sa capacité de réflexion et de volonté propre. |
Auteur: | moufasa [ 20 Fév 2007, 14:14 ] |
Sujet du message: | |
Je vois deja les mafieux proclamant l'euthanasie et les flics corrompus !! ça peut faire un super film héhé. |
Auteur: | Morgan Kane [ 20 Fév 2007, 19:29 ] |
Sujet du message: | |
La hollande autorise l' euthanasie sous conditions très strictes. Une enquête montre que ces conditions ne sont pas respectées et qu' il ya des dérapages. |
Auteur: | Captain Howdy [ 21 Fév 2007, 01:11 ] |
Sujet du message: | |
Imaginons un dépressif réclamant qu'on le tue. Peut-on accéder à sa demande? Certains états commencent à débattre sur la question... |
Auteur: | Raphychou [ 21 Fév 2007, 04:43 ] |
Sujet du message: | |
Je ne crois pas qu'en cas de problèmes psychologiques, il puisse y avoir matière à débattre "d'acharnement thérapeutique". Il est toujours possible de remonter la pente et d'aller mieux, cela à travers plusieurs processus. Parfois même, l'esprit se remet sur pied tout seul (je renverrai surtout aux recherches de Boris Cyrulnik sur la question, et à ses excellents ouvrages). C'est pour cela qu'il est, à mon sens, du devoir de chaque être humain de combattre dépression et suicide, et que l'euthanasie n'a pas sa place en cas de "simple" désespoir. Tu disais plus haut quelque chose de très juste, Howdy, et je tiens à t'appuyer sur ce point : Howdy a écrit: Un patient n'a pas forcément la plus grande objectivité pour juger de ce qui est le mieux pour lui. C'est d'autant plus vrai dans le cas de problèmes psychologiques.
L'euthanasie est véritablement une problématique à envisager avec circonspection. Tant il est vrai que notre état présent, de personnes en "parfaite santé", est déjà sujet à une maladie inguérissable : la vieillesse... devrions-nous pour autant nous supprimer les uns les autres ? En cas de légalisation de l'euthanasie, il faudrait avant tout la renvoyer à son véritable rôle : celle d'une délivrance de la souffrance physique irrémédiable. |
Auteur: | Darly Injordel [ 21 Fév 2007, 17:12 ] |
Sujet du message: | |
Je n'appuierai pas votre délire farouche, sieur Lafarge. D'une part, votre affirmation fort hollywoodienne et quasi-Disneyienne qu'il est toujours possible de remonter la pente, que les choses vont forcément s'arranger, fleure bon l'optimisme de comptoir sans la moindre base logique. Le cheminement conscient d'un être humain connaît ses hauts et ses bas, certes, mais souvent, on observe une stricte application de la Loi de Murphy : lorsque les évènements peuvent empirer, ils empirent, et la spirale descendante est vite atteinte, avant le crash dans toute sa funeste ironie. Qui êtes-vous pour affirmer ainsi que tout est guérissable, que l'on s'en sort toujours ? Certains êtres ont le mal-être en eux, c'est ainsi, et il importe de les soulager au plus tôt de cette souffrance qu'est pour eux l'existence, sans quoi ils feraient de leur propre existence une torture prolongée, tout en accroissant le fardeau qu'ils sont pour leur propre entourage. Que l'on laisse les dépressifs en arriver au suicide, et les suicidaires se jeter par la fenêtre. Cause perdue que tout cela ; s'ils voulaient réellement vivre, ces êtres dérisoires n'en seraient donc pas là . D'autre part, que diriez-vous d'une splendide maladie "compte à rebours", l'un de ces fléaux qui vous rongent lentement et où l'on voit, avec épouvante, approcher l'échéance ? Là encore, la Faucheuse ne serait-elle pas le simple soulagement pour une âme ravagée ? |
Auteur: | moufasa [ 22 Fév 2007, 01:27 ] |
Sujet du message: | |
Je rejoins un peu l'avis de Darly Injordel mais à un detail près, Je suis pour l'euthanasie limitée aux simples personnes souffrant de maladies non liées à leur état psychique. Pour faire simple les malades de cancer en phase terminale, les personnes dans état critique au niveau moteur, les personnes brulées à tres hauts degrés etc. Je ne pense pas qu'une personne dépréssive doive etre aidée pour un suicide, Je pense qu'une maladie liée à la santé mentale est toujours soignable, il est arrivé plusieurs fois que des personnes déclarées "fichues" par les psys s'en soient sorties suite à un declic, un deuxieme choc à effet inverse du premier. |
Auteur: | Captain Howdy [ 22 Fév 2007, 10:19 ] |
Sujet du message: | |
Que dire des sociopathes ou des triple X? Comme le dit Darly, qui peut dire que les souffrances de l'esprit sont moindre que celles du corps? Comme je le disais, la question est actuellement en débat, en Hollande par exemple. Mais même dans le cas d'un patient, la souffrance est toujours un facteur qui pèse lourd sur l'objectivité. Ceux qui ont eu un problème gastrique peuvent en parler: nos intestins sont le deuxième centre nerveux du corps. Dans le cas d'une infection ou d'un cancer, les douleurs qui s'en suivent peuvent amener un patient à souhaiter la mort, quelles que soient ses chances. Peut-on lui dire: "signez-la monsieur et on vous fait votre injection léthale!" Car c'est concrètement ce dont nous sommes en train de débattre les enfants. Mettre un terme à la vie de quelqu'un, c'est détruire une conscience, ses rêves, ses espoirs et ses craintes, c'est anéantir une personalité pour n'en laisser qu'un souvenir à ses proches. Je vous invite à visiter une morgue, un cimetière ou un hospice bref un lieu où l'on peut sentir la mort pour continuer le débat. En ce qui me concerne je me donne un temps pour penser à mes trois oncles maternelles, tous les trois emportés par un cancer en moins de cinq ans. |
Auteur: | Alucard le mordant [ 22 Fév 2007, 13:34 ] |
Sujet du message: | |
Captain Howdy a écrit: Dans le cas d'une infection ou d'un cancer, les douleurs qui s'en suivent peuvent amener un patient à souhaiter la mort, quelles que soient ses chances. Peut-on lui dire: "signez-la monsieur et on vous fait votre injection léthale!" Car c'est concrètement ce dont nous sommes en train de débattre les enfants. Aaaah non on est en train de débattre l'euthanasie comme dernier recours.Différent. De toute façon cette question de demander au mourrant si il veut l'injection lethale alors qu'il est en train de souffrir est biaisée,on peut parfaitement la prendre en tout état de cause avant d'en arriver à a souffrance(par exemple avoir le droit de signer ce papier alors qu'on est en bonne santé). Citer: Je vous invite à visiter une morgue, un cimetière ou un hospice bref un lieu où l'on peut sentir la mort pour continuer le débat.
L'idée serait plutot de visiter un des mouroirs de notre monde médical actuel:certaines chambres hospitalière dont celles de soins paliatifs. Quand on en vient à la question de l'euthanasie on a quitté la simple question vivre ou mourir pour atteindre la question de comment mourir. Est ce qu'on préfère mourir dignement où non?Dans la souffrance où non? |
Auteur: | Captain Howdy [ 22 Fév 2007, 15:05 ] |
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Mmouais, j'ai laissé ma pensée dériver. |
Auteur: | squallgofsc [ 23 Fév 2007, 22:45 ] |
Sujet du message: | |
je bosse dans les pompes funébres et je suis passé dans des morgues plus "humaines" que certaines maisons de retraites, véritables parkings a étres humains en fin de vie, que l'on infantilise en espérant qu'ils veuille bien mourrir sans trop géner le personnel. A coté de ca, il y a d'excellents établissements; mais d'expérience, placer quelqu'un en maison de retraite, c'est un peu comme jouer a la roulette russe avec 3 balles dans le barillet! |
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