Jalk a écrit:
... il me semble que toute oeuvre suppose, de la part de son auteur, une connaissance au moins minime des mouvements qui l'ont précédé, quitte à s'élever contre celles-ci, les gonfler, les tourner en ridicule...
Je comprends l'idée, mais employons donc un stéréotype, celui du pauvre village de paysans coupé du monde (avec une population essentiellement constituée de bergers, bien entendu). Supposons qu'un homme n'ait jamais connu autre chose, et n'ait même aucune idée de ce que fut l'histoire de la peinture.
Si cet homme brosse les vastes paysages entourant le hameau en développant un style proche de celui de Van Gogh ou même en faisant davantage dans le réalisme, n'est-ce pas une forme d'art ?
Je pense qu'il faut déjà rappeler la séparation entre l'art classique et l'art moderne, pour mieux s'en détacher, de cette apparente rupture. D'ailleurs, à partir de quel moment a-t-on quitté la recherche esthétique pour se focaliser sur l'intention ? Jamais, je pense. Les peintures rupestres étaient déjà faites d'intentions, de choix, conscients ou inconscients. Le fait de représenter un sujet plutôt qu'un autre est primordial.