Pour dire vrai, oui, j'aime à irriter les individus qui se font un moulin à vent de "consensuelles horreurs" telles que le nazisme, alors qu'ils n'en ont pas plus subit les effets que moi (à moins que je ne parle à des patriarches). Ce n'est cependant pas ce que j'ai recherché dans mes précédents messages ; car (bordel), est-ce avoir un coeur de pierre que de se refuser à une critique hyper-émotive de ce qui ne SAURAIT être évoqué sans agressivité affiché ni trémolos dans la voix ? Quant au "pauvre", tu ne l'as pas volé, avec ta petite démonstration de condescendance gratuite (le Maître, lui, daignait au moins détailler ses nobles raisons). CECI DIT, au vu de ton motif personnel, je ne saurais t'en vouloir plus que ça, bien que je sois contre le sentiment d'appartenance à un quelconque groupement ethnique ou religieux, qui n'est que la face opposée du racisme sur la piécette du débat sociologique. Précisons, enfin, que je ne suis pas "cultivé", mais que je ne saurais souffrir que l'on m'en tienne rigueur.
Bon, le point Narcisse étant atteint lorsque les déballages justificatifs prennent plus de place que le débat qui les a engendré, reprenons-nous au plus vite.
Vu que je viens de bouffer 10% de Mein Kampf, je peux déjà définir ces "tristes lois de l'engrenage historique" avec un peu d'illustration. Dans ses débuts à Vienne, le petit Adolf, vivant de peu, combine Culture G et observation de ses congénères, selon un mode philosophique que je ne renierais guère. Il détaille, entre autre, sa franche détestation du "mauvais syndicalisme" (hélas, son style, que j'appréciais jusque-là , devient brutalement moins argumenté et plus racoleur... m'enfin, je suis à peu près de la même opinion) ET de la caste d'individus qui entretient cette fange à son profit. Et.. il fait alors l'observation qu'il s'agit essentiellement de Juifs. Pourquoi pas, je vais même supposer que tous les Juifs soient d'infâmes pourritures d'usuriers (et sophistes, à l'en croire).
Or, si l'on considère par la suite ce qu'est devenu le nazisme, on saisit l'odieux raccourci emprunté : de la condamnation de l'*état d'esprit* (ce n'est qu'un jugement de valeur, car il laisse entendre que les Juifs pourraient être Allemands *dans l'esprit*), on est passé à la condamnation de la *race* Juive, sans doute pour d'inavouables commodités populistes (Sarko puissance 5). OR, je le répète : même à supposer que les Juifs soient *par nature* des parasites de cet acabit, l'argument n'est pas éthiquement recevable. Car dans ce cas, on ne combat plus une quelconque idéologie (je ne parle même pas de la religion), mais une dénomination impersonnelle ("Juif"), dont la détestation est aussi bassement communicative que le "mauvais syndicalisme" condamné plus haut : qu'il est commode pour les gens de peu d'avoir un ennemi stable par essence - pas besoin de se casser la tête - et qui vous rassemble dans une franche camaraderie.
Pourtant, il y a du Nietzsche dans les notions de "grandeur Allemande" qu'évoque Hitler (j'avoue que certains passage m'ont carrément touchés) ; est-il seulement possible de raccorder cela à d'horribles petits bosch dont la seule façon d'affirmer leur sssupériorité consiste à torturer sadiquement un groupe d'individu soigneusement choisi à cet effet (-> apogée de la petitesse, du ressentiment et de la mesquinerie dans la vengeance - au sens nietzschéen) ? Voilà bien la tragique vision que j'ai de l'Histoire : que pour s'y faire une place, il faille réadapter ses Idéaux jusqu'à ce qu'ils trouvent une résonance dans ce qu'il y a de plus bas (et donc de plus.. naturel) au sein de la Masse. Et voilà ainsi comment il a voulu s'y prendre pour purger les plus misérables instincts de sa noble société : trouver un morceau de viande, un bout d'os sur lequel s'Exprimer. Parti comme cela, le nazisme aurait amené en ce monde plus de sournoise bassesse et de rampante médiocrité que le pire "Juif" existant cloné à l'infini. Et fort de cela, je rejoins Master : respecter l'Histoire, c'est à peu près aussi vain que d'observer des cultures de bactéries. Beuargl.
J'aimerais que notre société en finisse avec l'association d'idées militantes à des groupements statique - avec cela, par exemple, le Borgne aurait-il à la fois moins de succès et plus de noblesse dans son argumentation, une fois celle-ci purgée de ce genre d'assimilations (sans rapport, mais quant à Musso, ouaip, j'aime assez). Mais je compte bien faire quelque chose de ma Life en ce sens, anyway (bouquin ?). Bon, il suffit, ce sera tout pour le moment.
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