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 Sujet du message: Scholies sur le nihilisme
MessagePublié: 04 Mai 2005, 09:50 
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Saumon qui remonte le fleuve
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Scholies sur le nihilisme

Nihilisme comme scepticisme, comme agnosticisme ou comme ironie au sens kierkegaardien du terme. Ou par ironie on entend principalement "questionnement" si l'on se fie encore et surtout à  l'aspect étymologique. Le nihilisme est représenté par une dialectique dite qualitative et dite aussi négative. Par là , négative, on entend "non-totalisante" et le moins spéculatif possible. On comprendra pourquoi l'existentialisme moderne et l'existentialisme antique (socratique, pour être plus juste) usent d'ironie c'est-à -dire de nihilisme. Précisément parce que l'existentialisme ne demande pas de dialectique spéculative strictement métaphysique. Quand à  ce qui n'est pas nihiliste, c'est sous la législation de dialectiques positives dite quantitatives : qui préfèrent la quantité à  la qualité et qui sont spéculatives et totalisantes. Si d'ironique il y a Socrate et Kierkegaard, de totalisants il y a Platon et Hegel. Platon, l'exemple même de la destruction par l'ironie, par dialogue, puis de la reconstruction - le moment dit maïeutique. L'exemple même du système englobant, l'idéalisme qu'on ne peut dépasser, qui s'auto-satisfait et qui est sensé tout régir. Hegel, celui qui considère qu'il y a moment maïeutique chez Socrate et qui, lui, fera de même afin d'ériger un immense système complexe et totalisant : une véritable forteresse qui est l'accomplissement même de l'anti-ironie, de l'anti-nihilisme.
Phrase clé du nihiliste "Je ne crois en rien". Le nihilisme, une idée que l'on ne peut pas défendre complètement parce que défendre le nihilisme c'est y croire et c'est ne pas l'être vraiment. Pire encore, celui qui se dit nihiliste, ironique, ne l'est même lourdement pas. Il y a un certain paradoxe dans le nihilisme qui fait qu'on ne peut le considérer comme rien d'autre qu'une méthode vers laquelle on peut tendre sans jamais l'atteindre complètement. Disons alors que Socrate et Kierkegaard tendent vers alors que Platon et Hegel s'en éloignent totalement. Plus il y a questionnement, moins il y a maïeutique et plus c'est nihiliste. Le nihiliste se doit de respecter plus la forme que la thématique car la thématique demande un engagement supplémentaire : croire en la thématique. Assurément la forme peut être posée en thématique mais si on ne se penche que sur cette forme, on annule un obstacle et on tend plus aisément vers le nihilisme, l'ironie.

Ce message n'est qu'introductif, si l'on veut.
Que pensez-vous du nihilisme ?

Post-Scriptum : En conclusion, puisque j'avais demandé le titre "nihiliste" je ne le suis lourdement pas (si je reprends mes propres mots) mais je me permet de douter à  ce sujet malgré tout. Et je ne peux pas dire pourquoi car ce doute n'aurait pas servi.

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MessagePublié: 04 Mai 2005, 20:28 
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Message supprimé : "Le Nihilisme, pareil à  l'Agnosticisme ? Je ne pense pas."

Grief : "DragonNoir dit :
Tu connais le prix des messages courts... *TCHAC*"

<Analise> .......... :!: => Message concis. Pas bon. Mal, mal, maaal. <Analise/>

Remédions à  cela...

Je disais que, non, je ne pense pas que le Nihilisme soit comparable à  l'Agnosticisme. :)
Tout simplement parce qu'il y a une nuance entre les deux : se détacher des valeurs et connaissances communes, ce n'est pas pareil que d'être convaincu que ce qui est au-delà  de l'expérience ne peut être connaissable.

C'est tout.


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MessagePublié: 06 Mai 2005, 00:21 
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Saumon qui remonte le fleuve
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Rosiel a écrit:
Je disais que, non, je ne pense pas que le Nihilisme soit comparable à  l'Agnosticisme. :)
Tout simplement parce qu'il y a une nuance entre les deux : se détacher des valeurs et connaissances communes, ce n'est pas pareil que d'être convaincu que ce qui est au-delà  de l'expérience ne peut être connaissable.

C'est tout.

Je te le concède, ils ne sont pas tant comparables. En fait si j'entends me "reprendre" je peux dire que l'agnosticisme peut très probablement découler du nihilisme. Douter de tout, croire en rien, c'est admettre que l'homme peut douter de tout, ou même qu'il ne peut que douter de tout. Et en doutant de tout, en ne croyant en rien, les choses échappent nécessairement à  sa connaissance.

C'est clair que dire "qu'il ne peut que douter de tout" est du coup moins nihiliste qu'autrement, mais ça peut "tendre vers" toutefois.

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MessagePublié: 06 Mai 2005, 01:04 
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Certes. :wink:

Mais garde en tête que l'agnostique ne doute nullement de tout.
Il se contente d'éprouver un scepticisme très poussé uniquement envers la perception (et véracité) d'idées qui ne touchent pas directement le "vécu" de soi.

Sinon, puisque tu nous demandais notre avis sur le Nihilisme, je vais daigner donner le mien.
J'ai un avis partagé, puisque le nihiliste peut aussi bien sombrer dans la plus basse médiocrité que s'orienter vers une innovation culturelle (il y en a eu, et il en faut).


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MessagePublié: 06 Mai 2005, 17:37 
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Le nihiliste se doit de respecter plus la forme que la thématique car la thématique demande un engagement supplémentaire : croire en la thématique. Assurément la forme peut être posée en thématique mais si on ne se penche que sur cette forme, on annule un obstacle et on tend plus aisément vers le nihilisme, l'ironie.


J'interprête peut-être mal, mais je crois comprendre que tu considères le nihilisme comme un idéal philosophique - ce qui me semble *Absurde*. (le terme "idéal" est certes mal choisi, mais se laisse comprendre)

Je vois le nihilisme comme le point de départ de toute chose, la condition de toute pensée profonde. Ce n?est que reculer pour mieux sauter, expirer pour mieux inspirer. Tendre vers le nihilisme ne peut en aucun cas être une fin, pour la simple raison que c'est parce que les systèmes existent qu'il peut les détruire. On peut survivre en se nourrissant exclusivement de pensées nihilistes, mais on devient alors un parasite, vivant aux dépens de la philosophie (à  l'image de ceux profitent du système). D'un autre côté, le nihilisme "statique" est malsain, car il se dévore lui-même lorsqu'il n'a pas de matière à  consommer (la réflexion de ton post-scriptum l'illustre bien - et pourtant, ce n'est qu'un échantillon). A mes yeux, le nihilisme doit être une prise de recul spontanée, le contrecoup de toute idéologie : "penser nihiliste" est indispensable à  l'évolution de la Pensée. Mais il ne faut en aucun cas valoriser cette tendance, et ne jamais craindre de construire des "forteresses" : la croyance est le ciment de toute avancée. Ne considérer que la forme ne saurait suffire à  un nihilisme dynamique.
L'erreur du nihiliste est de vouloir griller les étapes, comme celui qui voudrait détruire intégralement le monde avant de le rebâtir. J'en prends l'exemple de Nietzsche, qui a pris un grand "élan nihiliste" avant de balancer ses idées, mais qui a su s'arrêter au bon moment ("En définitive, il y a des choses que je ne veux pas savoir"). Le nihilisme doit impérativement se faire en parallèle avec la création de valeurs, sous peine de stagner misérablement et de se retrouver à  couper des cheveux en quatre.

Le nihilisme est donc une force indispensable, mais ne doit en aucun être considéré comme un mode de pensée à  part entière, car il engloberait en étoufferait toute forme de philosophie. Ce qui nous ramène à  la même conclusion : on ne peut pas se revendiquer "Nihiliste".

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MessagePublié: 07 Mai 2005, 01:30 
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Evidemment que le Nihilisme est une nécessité. Celui qui ne remet rien en question est prédestiné à  la stagnation et duperie (qui se voudraient lénifiantes ?).
Ton idée se rapproche de la mienne : celle d'un Nihilisme à  "double tranchant".

Mais pourquoi rejeter la possibilité de se revendiquer nihiliste ? En ayant conscience des différents aspects de ce dit Nihilisme et, par la même occasion, la faculté de l'utiliser à  bon escient (éliminant l'éventualité d'une odieuse réciproque), n'est-ce pas envisageable ?


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MessagePublié: 07 Mai 2005, 17:43 
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Saumon qui remonte le fleuve
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Lorsqu'on parle de scepticisme, on considère que ledit scepticisme est une fin en soi. Lorsque c'est seulement un moyen qui permet de "reculer pour mieux sauter" de "questionner pour répondre" on parlera de criticisme. Le scepticisme, le nihilisme bref l'ironie paraît paradoxal, on l'a relevé dans chaque message mais ...

... prenons Socrate. Il a été interprété par nombre d'individus, même à  l'époque. Les "retranscriptions" des pensées socratiques qui ont le plus grand impacte semble êtres celles que nous offre Platon. C'est d'ailleurs sur celles-ci que se base Kierkegaard lorsqu'il rédige "Le concept d'ironie constamment rapporté à  Socrate". Il y a deux interprétations très différentes de ces textes : celle de Hegel et celle de Kierkegaard. Il me semble que Arkh défend plutôt celle de Hegel et il est clair que je défend celle de Kierkegaard. Ce sont donc ces idées que je vais illustrer pour répondre.

Le nihilisme que je vais plus souvent nommer ironie, c'est le questionnement. Chez Socrate il n'y a pas de moment maïeutique. Il n'y a pas de moments de reconstruction. Socrate, dans ses dialogues, va ôter les certitudes, les préconçus, des interlocuteurs et, lui, ne va pas apporter de réponse : il est ironique. L'ironique parle au conditionnel; ses dires sont ponctués de "si". Cette ironie, ce nihilisme peut être une fin en soi. Tout est une question. Dans l'existentialisme on dira "je suis une question" ou "le je est la question". L'ironique est celui qui va ouvrir un espace de questionnement tandis que l'autre - disons Platon - va le recouvrir par une dialectique positive. Socrate déstabilise complètement ses interlocuteurs, il ouvre un ensemble de perspective, mais en fait il n'apporte pas de réponse. Si on fait de cette dialectique un fond, on va tenter de provoquer ce qui peut être subjectivé en nous. L'ironie n'apparaîtra comme rien d'autre que comme le fait de vider l'objectivité de tout sens, c'est pour cette raison que c'est devenu une dialectique particulièrement utilisée par les existentialistes. Le sens n'est plus dans l'objectif, il est dans le questionnement, dans le je ("je suis une question"). Cette dialectique dite qualitative procède en ne résolvant pas.


Pour Rosiel,
se revendiquer nihiliste, c'est déjà  ne plus douter. C'est déjà  "résoudre" son identité, c'est apporter une réponse. Nihiliste, on devrait plutôt, il me semble, se questionnier nihiliste que se revendiquer.

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MessagePublié: 08 Mai 2005, 12:35 
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Mais pourquoi rejeter la possibilité de se revendiquer nihiliste ? En ayant conscience des différents aspects de ce dit Nihilisme et, par la même occasion, la faculté de l'utiliser à  bon escient (éliminant l'éventualité d'une odieuse réciproque), n'est-ce pas envisageable ?


Il y a autant de différence entre philosophie et nihilisme qu'entre ingestion et excrétion. Tu ne te revendiquerais pas "grand excréteur de cuisine italienne", j'imagine.. ?

Je persiste à  croire que même sans "maïeutique", le nihilisme reste au service d'un courant de pensée. La plupart du temps, on l'utilise pour déstabiliser certaines croyances et en mettre d'autres en valeur (existentialisme.. ?). Les plus jusqu'au-boutistes cherchent généralement à  défendre un mode de vie simpliste, "anti-philosophique" (Candide) ou "philosophiquement raisonnable". Et si la plupart des grands douteurs ont eu pour vocation de préparer le terrain de la philosophie à  venir, ils ont eu, en un sens, celle de l'orienter - car on ne doute pas uniformément de tout.

Reste le nihilisme dans un sens proche de l'épicurisme : la pratique de l'ironie qui vise à  atteindre un mode de pensée *idéal*. Mais c'est encore une fois un leurre : on ne peut pas survivre intellectuellement sans valeurs, aussi basiques soient-elles. Celui qui aura 'vidé de tout sens' telle croyance jouira ainsi d'en être libéré, mais uniquement par rapport à  ceux qui ne le sont pas. La pensée devient alors pure masturbation, et on passe de l'univers de la philosophie à  celui des jeunes métalleux demeurés (click --> :vitri:).

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