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Le nihiliste se doit de respecter plus la forme que la thématique car la thématique demande un engagement supplémentaire : croire en la thématique. Assurément la forme peut être posée en thématique mais si on ne se penche que sur cette forme, on annule un obstacle et on tend plus aisément vers le nihilisme, l'ironie.
J'interprête peut-être mal, mais je crois comprendre que tu considères le nihilisme comme un idéal philosophique - ce qui me semble *Absurde*. (le terme "idéal" est certes mal choisi, mais se laisse comprendre)
Je vois le nihilisme comme le point de départ de toute chose, la condition de toute pensée profonde. Ce n?est que reculer pour mieux sauter, expirer pour mieux inspirer. Tendre vers le nihilisme ne peut en aucun cas être une fin, pour la simple raison que c'est parce que les systèmes existent qu'il peut les détruire. On peut
survivre en se nourrissant exclusivement de pensées nihilistes, mais on devient alors un parasite, vivant aux dépens de la philosophie (à l'image de ceux profitent du système). D'un autre côté, le nihilisme "statique" est malsain, car il se dévore lui-même lorsqu'il n'a pas de matière à consommer (la réflexion de ton post-scriptum l'illustre bien - et pourtant, ce n'est qu'un échantillon). A mes yeux, le nihilisme doit être une prise de recul spontanée, le contrecoup de toute idéologie : "penser nihiliste" est indispensable à l'évolution de la Pensée. Mais il ne faut en aucun cas valoriser cette tendance, et ne jamais craindre de construire des "forteresses" : la croyance est le ciment de toute avancée. Ne considérer que la
forme ne saurait suffire à un nihilisme dynamique.
L'erreur du nihiliste est de vouloir griller les étapes, comme celui qui voudrait détruire intégralement le monde avant de le rebâtir. J'en prends l'exemple de Nietzsche, qui a pris un grand "élan nihiliste" avant de balancer ses idées, mais qui a su s'arrêter au bon moment ("En définitive, il y a des choses que je ne
veux pas savoir"). Le nihilisme doit impérativement se faire en parallèle avec la création de valeurs, sous peine de stagner misérablement et de se retrouver à couper des cheveux en quatre.
Le nihilisme est donc une force indispensable, mais ne doit en aucun être considéré comme un mode de pensée à part entière, car il engloberait en étoufferait toute forme de philosophie. Ce qui nous ramène à la même conclusion :
on ne peut pas se revendiquer "Nihiliste".