Eltanin

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 Sujet du message: Le suicide
MessagePublié: 03 Mai 2005, 09:46 
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Saumon qui remonte le fleuve
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Inscription : 01 Mai 2005, 00:50
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Lâcheté ou courage; bon dépassons cette idée qui suppose le libre arbitre. Dépassons cette idée qui laisse en plan le désespoir.


De quel oeil voyez-vous le suicide ? Pourquoi se suiciderait-on ? Et pour qui ? Quelles peuvent êtres les incidences ? Philosophico-psychologique oblige, et puis j'apprécie l'existentialisme moderne à  un point que je ne saurais dire, je vois les choses d'un point de vue qui place en avant la phénoménologie (au sens husserlien du terme, j'entends).

Quelques mots sur le soi
Le soi comme négatif des autres : ce sont les autres qui forment ma personne; la fleur est tout ce que n'est pas la non-fleur; je suis tout ce que n'est pas l'Autre. L'autre, j'entends tout ce qui n'est pas moi. L'autre, j'entends cet autre spécifique. Les autres, j'entends l'ensemble de ces autres spécifiques qui sont en fait constitutifs de l'Autre. Puisque ici je vois le moi comme négatif des autres, sans autre il n'y a pas de moi. On peut dire que je suis moi par l'autre - je regarde en l'autre ma propre image : l'autre est comme un miroir. Il y a du moi partout, j'influence tout ce qui n'est pas moi. Et à  chaque fois que je regarde cet Autre, je me vois en lui et je l'utilise pour me démarquer encore. Avant de savoir ce que je suis, je sais ce que je ne suis pas et ... je ne suis pas l'Autre. Je suis moi par l'Autre. De même, je suis l'autre des autres. L'Autre m'échape et j'échape à  l'Autre. Quand je me représente l'Autre, alors j'en fais du pour-moi et quelque part je nie l'Autre - qui m'échape. Ainsi, en tant qu'autre des autres, je suis le moi qui suis pour eux : ils ont fait de moi un pour-moi et ils m'ont nié, néantisé dirait Sartre. Je deviens du pour l'Autre : Je suis moi par l'Autre et pour l'Autre.

Bref, ce sont mes rapports avec les autres qui forment ma personne. Ce qui me permet d'avoir une représentation des autres, d'aller pécher leur image, c'est une mise en rapport d'entre l'Autre et moi. Mise en rapport, rapport, liens, relations. Ce sont bien ces rapports qui font que de moi j'ai l'image, qui font que de l'Autre je fais du pour-moi afin d'en avoir des représentations. Je suis constitué de ce pour-moi, de ces représentations : les images que j'ai de l'Autre forment ma personne et je le dois au rapport.


Quelques mots sur le désespoir
L'Âne qui suit la carotte. Remplaçons-le par un homme conscient, pour ne pas dire un moi conscient. Cet homme qui suit la carotte, qui sait bien qu'il ne l'aura jamais mais qui espère malgré tout ... cet homme là  va désespérer. Disons qu'il désespère. Pourquoi désespérer, finalement, si ce n'est parce que nous n'auront jamais la carotte ? Plus précisément, il désespère parce qu'il a l'idée d'une situation meilleure mais que jamais il ne l'atteindra : il n'est pas satisfait de ce qui fait son moi, il n'est pas satisfait de son moi. Ah ! S'il était la carotte, il n'y penserait même plus sur le mod AVOIR. Le mod ÊTRE revenu au premier plan, la chose est plus intéressante car il désespère, bien plus que de n'avoir pas la carotte, de ne pas être la carotte. S'il l'était, il ne la convoiterait pas. Et s'il ne la convoitait pas, il ne désespérerat pas. Plus que manque d'avoir il y a manque d'être dans le désespoir. On est pas soi par soi mais soi par l'Autre, pour l'Autre et en partie pour soi. Être soi pour l'Autre et soi pour soi, c'est une déchirure, c'est le début du désespoir. Si je n'étais que moi pour l'Autre, je ne serais pas conscience. Si je n'étais que moi pour moi, alors je ne serais que moi par moi et il n'y aurait pas de conscience non plus. Comment, en effet, pourrais-je être conscient - ou conscience - si je n'avais rien à  comparer ? La conscience définie comme ce qui sait me situer, cela ne se pourrait. On désespère, finalement, parce qu'on est soi par l'Autre, pour l'Autre et pour soi.


Une forme de nausée
C'est parce qu'on ne se supporte plus soi-même qu'on se supprime : se supprimer de son propre coeurs, de son propre esprit. Ne plus être pour soi. A ne pas pouvoir changer la représentation que l'autre à  de soi mais à  vouloir changer la représentation que l'on a de soi-même, on ne trouve plus que ce moyen : ne plus être soi pour soi. Alors oui, on fuit le monde mais c'est une incidence de ce que l'on fuit l'image que le monde nous renvoie de nous-mêmes. Je vois des miroir partout; partout on me rappelle ma place dans le monde; j'influence tout : il y a du moi dans le monde, partout. Ah ! Tout ces autres teintés de moi ... c'est insupportable. Et si le suicidé est encore dans le coeur des autres, si on a sa mémoire, si on porte son deuil, s'est-il réellement supprimé du monde ? Pas complètement puisque pour le monde, pour l'Autre, il est toujours d'une manière (en tant qu'image, que souvenance, que représentation). Se suicider, c'est mettre fin à  son rapport avec l'Autre. C'est surtout mettre fin à  son rapport avec soi-même : ne plus être soi par soi mais seulement soi par l'Autre. Ne plus être déchiré, désespéré, conscient. Plus de soi, plus de conscience dite thétique (positionnelle).

* Si je l'ai nommé "une forme de nausée" c'est qu'il n'y pas l'idée de liberté derrière ce principe. La liberté constitutif de la nausée dite sartrienne, de l'angoisse kierkegaardienne. Nausée, Angoisse comme vertige de la liberté. Ici, par nausée j'imagais le processus qui résulte du fait que "l'on se voit partout; partout il y a du soi; c'est l'écoeurement, une forme de nausée".


Disparaître du coeur des autres ...
En n'étant plus en moi-même, en étant mort, j'empêche l'autre de faire du pour-moi d'un vivant. L'autre ne me verra plus comme un mort, tout le reste ne sera que souvenance, archivé. Ce qu'il pourra actualiser, sur moi, ne sera qu'une image morbide et statique. En n'étant plus, je prive les possibles images de moi (que l'Autre pourrait "se faire"). Ainsi, coupant des possibilités aux autres, je ne pourrais plus être dans son coeur comme je l'étais avant. Disparaître du coeur des autres. Voilà  ce qui pourrait faire du suicide une affaire qui, bien que personnelle car profondément subjective, affecte les autres et porte la chose à  une affaire moins personnelle. Une affaire, aussi, des autres.


Enfin, je dis ça, je ne dis rien ...!

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La première règle est : il est interdit de parler d'Eltanin !

Quand les larmes et le sang n'auront plus aucun sens, j'irai prier, si j'y pense. © Lenorman


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MessagePublié: 03 Mai 2005, 19:27 
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Ronce écarlate
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Inscription : 20 Déc 2004, 20:05
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Tyler Durden a écrit:
De quel oeil voyez-vous le suicide ? Pourquoi se suiciderait-on ? Et pour qui ?

Je pense le suicide comme une chose naturelle, un droit absolu de s'arréter vivre quand on le veut (un peu comme pour l'euthanasie)
Mais je trouve certain suicide exagéré, comme ceux de nombreux adolescent qui a cause d'un manque de confiance en eux, se balance dans les bras de la mort pour un rien.



Citer:
C'est parce qu'on ne se supporte plus soi-même qu'on se supprime : se supprimer de son propre coeurs, de son propre esprit. [b]Ne plus être pour soi. A ne pas pouvoir changer la représentation que l'autre à  de soi mais à  vouloir changer la représentation que l'on a de soi-même, on ne trouve plus que ce moyen : ne plus être soi pour soi. Alors oui, on fuit le monde mais c'est une incidence de ce que l'on fuit l'image que le monde nous renvoie de nous-mêmes. Je vois des miroir partout; partout on me rappelle ma place dans le monde; j'influence tout : il y a du moi dans le monde, partout. Ah ! Tout ces autres teintés de moi ... c'est insupportable. Et si le suicidé est encore dans le coeur des autres, si on a sa mémoire, si on porte son deuil, s'est-il réellement supprimé du monde ? Pas complètement puisque pour le monde, pour l'Autre, il est toujours d'une manière (en tant qu'image, que souvenance, que représentation). Se suicider, c'est mettre fin à  son rapport avec l'Autre. C'est surtout mettre fin à  son rapport avec soi-même : ne plus être soi par soi mais seulement soi par l'Autre. Ne plus être déchiré, désespéré, conscient. Plus de soi, plus de conscience dite thétique (positionnelle).

Mais si on regarde sur un long terme, ce que celui qui est tenté par le suicide ne voit pas toujours, l'image est réellement effacé, mais si on observe la mort naturelle, le meme processus est défini, on est oublié.
Alors pourquoi ne pas vivre quelques années de plus?

Citer:
* Si je l'ai nommé "une forme de nausée" c'est qu'il n'y pas l'idée de liberté derrière ce principe. La liberté constitutif de la nausée dite sartrienne, de l'angoisse kierkegaardienne. Nausée, Angoisse comme vertige de la liberté. Ici, par nausée j'imagais le processus qui résulte du fait que "l'on se voit partout; partout il y a du soi; c'est l'écoeurement, une forme de nausée".

La mort est alors percu comme l'ultime liberté ... (c'est dingue ce que Kaworu est incrusté en moi ^^)

Citer:
En n'étant plus en moi-même, en étant mort, j'empêche l'autre de faire du pour-moi d'un vivant. L'autre ne me verra plus comme un mort, tout le reste ne sera que souvenance, archivé. Ce qu'il pourra actualiser, sur moi, ne sera qu'une image morbide et statique. En n'étant plus, je prive les possibles images de moi (que l'Autre pourrait "se faire"). Ainsi, coupant des possibilités aux autres, je ne pourrais plus être dans son coeur comme je l'étais avant.

Par là  d'ailleur, la personne peut aussi penser "ne pas etre plus ridicule que je ne le suis déjà " et par cette penser, elle suppose que tout le monde pense qu'elle est ridicule, renforcant l'envie du suicide.



[/quote]

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MessagePublié: 05 Mai 2005, 22:23 
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Parasite

Inscription : 26 Avr 2005, 21:07
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Localisation : Nowhen, nowhere
Le suicide est une fuite.
Cela peut être une fuite d'évènements tragiques, que l'homme n'arrive pas à  accepter et à  intérioriser, ou une fuite de soi-même, tout simplement; parce qu'il est plus facile de se donner la mort que de continuer à  vivre en cherchant qui on est et en se trouvant une raison d'exister.

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MessagePublié: 07 Mai 2005, 21:36 
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Cent mille millions d'années
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Inscription : 08 Jan 2005, 13:12
Message(s) : 1191
Localisation : Suzeau WaterMill - Bourgognie du Sud
Karukera-H a écrit:
Le suicide est une fuite.
Cela peut être une fuite d'évènements tragiques, que l'homme n'arrive pas à  accepter et à  intérioriser, ou une fuite de soi-même, tout simplement; parce qu'il est plus facile de se donner la mort que de continuer à  vivre en cherchant qui on est et en se trouvant une raison d'exister.

En effet, les chemins les plus faciles ne sont pas forcément les meilleurs.

jc a écrit:
Je pense le suicide comme une chose naturelle, un droit absolu de s'arréter vivre quand on le veut (un peu comme pour l'euthanasie)

Le suicide peut être une chose naturelle en effet : il est prouver que les animaux en fin de vie se "laisse mourir", un peu une forme de suicide.
tout çà  pour dire que "s'autoterminé", n'est pas un luxe que seul l'Homme possède.

in Tyler we trust a écrit:
En n'étant plus, je prive les possibles images de moi (que l'Autre pourrait "se faire"). Ainsi, coupant des possibilités aux autres, je ne pourrais plus être dans son coeur comme je l'étais avant.

Le fait d'être mort n'empechera pas l'autre de se faire une image du défunt. L'oubli peut influencer la fabrication d'image, mais c'est le temps ici qui est la maître mot. Il faudrait arrêter le temps pour empecher les autres d'avoir une image de soi. Ou alors que tout les autres soient morts, mais ca reviendrait finalement à  ne plus exister. C'est le principe du : "tu peux être malade sans avoir le symptôme, mais si tu as le symptôme, tu es forcément atteint de cette maladie".

J'espère avoir été assez clair...

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Il De Mortneant a écrit:
"...Et puis les nanas, je n'aurais jamais confiance en un truc qui saigne non stop 8 jours sans en crever"


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MessagePublié: 05 Fév 2006, 21:46 
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Inscription : 05 Fév 2006, 19:52
Message(s) : 106
Suicide= personne dépressive, mal dans sa peau... Qui n'arrive plus à  supporter sa peine et décide d'y mettre fin et se suicidant pour fuir cette vie qu'il déteste et enfin se reposer en paix sans ce poid qui l'étouffe.


Comment en arrive t'on à  la mutilation?
Lorsqu'on a mal, très mal tous les jours tout le temps, celà  finis par devenir presque insuportable. Alors, on prend son cutter ou sa paire de ciseau et on fait couler son sang. Pourquoi? Tout simplement parce que une douleur physique occupe l'esprit... Elle fait moins mal qu'une douleur mentale et nous fait oublier ce qui nous rend malheureux le temps de cette douleur. Elle nous "reposes".

C'est aussi simple que celà ...

_________________
°
Elle posa l'oiseau sur un tissu et approcha un cutter de celui-ci...
°


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MessagePublié: 05 Fév 2006, 21:54 
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Ronce écarlate
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Inscription : 20 Déc 2004, 20:05
Message(s) : 1490
L'auto-mutilation...

C'est un acte plutôt barbare qui peut, en effet être d'origine d'une dépression, et alors dans ce cas elle serait plutôt considéré comme un acte préparatoire au véritable acte du suicide.

Mais il ne faut pas oublier que certaine personne prenne plaisir à  voir leur sang couler, une blessure faite accidentellement peut faire sortir cette passion morbide et dangereuse pour cette personne si elle se coupe accidentellement une trachée (faut le faire quand même) et pour les autres si cette personne veut faire profiter de cette passion aussi dévorante qu'une drogue à  quelqu'un d'autre.

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MessagePublié: 05 Fév 2006, 22:05 
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Habitué des lieux
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Inscription : 05 Fév 2006, 19:52
Message(s) : 106
C'est vrai... Le problème c'est que ça devient une drogue alors là  c'est "cotton" pour arrêter... Mais généralement je dirais que ça viens plus d'un mal être qu'une barbarerie...

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Elle posa l'oiseau sur un tissu et approcha un cutter de celui-ci...
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MessagePublié: 05 Fév 2006, 22:10 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
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Le suicide dans mon expérience: le dégoût. L'absence de raison de continuer. Il ne s'agit pas d'une fuite, mais d'une démission. Démission de la vie, en fait.

Selon les existentialistes, c'est la seule vraie forme d'expression de la liberté de l'homme, dans la mesure où c'est un acte qui va à  l'encontre même de l'instinct de survie: les animaux ne se suicident que rarement. Les scorpions sont capables de se piquer quand ils constatent qu'il n'y a aucun échappatoire et que la lutte est inutile. Sans doute n'est-ce pas la vraie raison, mais elle permet de mieux définir ce qu'il représente pour les hommes qui ont toujours tendance à  projeter leur modèle de penser sur leurs observations.

Ce n'est ni de la lâcheté ni du courage. Même s'il est admirable dans ce monde d'espérer un jour de plus et de continuer, il est également condamnable de juger ce qui renonce à  ce combat quotidien, qui désertent le théâtre de la vie pour rejoindre les coulisses du néant. Mais peut-être y a t'il différent degrés au suicide. Est-il seulement le terme de notre existence physique? Renoncer à  ses rêves, accepter des compromis, n'est-ce pas une manière de se tuer spirituellement en trahissant notre être psychique?


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 01:50 
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Des moulins, Sancho !
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Inscription : 23 Nov 2005, 22:50
Message(s) : 514
Localisation : Vers l'est, dit le pendule.
Le suicide comme acte d'orgueil, voilà  une idée intéressante.

Ah ! Quel artiste périt avec moi !

Et en parlant de ça... Quelle est la limite entre le suicide et le sacrifice ? Serait-ce que le suicide est un acte égoïste (c'est ce qu'on nous a seriné au collège, en tout cas) et le sacrifice un acte généreux ? Voire... C'est ma pensée (enfin, le mot est grand) du moment : toutes ces grandes idées pour lesquelles on a coutume de se sacrifier (au premier rang desquelles la patrie), n'est-ce pas une justification qui cache, en fait, le désir, le besoin d'aller jusqu'au bout de son rôle, sans le remettre en question ? La volonté plus ou moins consciente de perdre sa vie pour se préserver de ce que nous impose notre environnement, sorte, donc, de dernier rempart de l'ego ?

PS : je précise, avant que Captain Howdy (au hasard) ne me le jette à  la face, que je n'ai aucune expérience du suicide et que tout cela n'est que pure spéculation, menée, en plus, du point de vue d'un de mes personnages de jeu de rôles et construite à  partir de ses expériences personnelles (et imaginaires, donc). Ce n'est donc pas tout à  fait ma pensée à  moi, si vous voyez ce que je veux dire.
Inutile d'appeller les messieurs en blouse blanche, nous allons très bien. :lol:


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 03:34 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
Message(s) : 558
Non, la question se pose aussi pour des acteurs et actrices qui doivent interpréter des suicidaires. Je n'aime guère le terme d'orgueil, qui renvoie aussitôt aux sept péchés capitaux (avec l'avarice, la vanité, la colère, la gourmandise, la paresse et l'envie) et par conséquent à  un jugement d'ordre moral.

Ta question sur la différence entre suicide et sacrifice me semble réthorique. Si on regarde la Bible, le seul suicide est celui de Saül qui demande à  son acolyte, il me semble, de le tuer pour ne pas tomber entre les mains d'ennemis qui les encerclent. Comme celui-ci refuse ("Quoi, Sire? Moi porter la main sur un Roi?"), Saül bloque son épée sur le sol et se laisse tomber dessus, la pointe vers le coeur.

Si je cite cette exemple, c'est qu'il définit assez bien ce que peut représenter le suicide pour celui qui l'accomplit: il s'agit de se soustraire à  une fin plus douloureuse ou encore de mettre un terme à  une souffrance qui est vécue. Ceux qui disent que les maux psychiques ne sont rien en comparaison des mots du corps ne savent pas de quoi ils parlent. Je dis cela pour prévenir, car juger les actes d'une personne nuirait à  l'intérêt de ce genre de débat.

De manière plus large, le débat sur le suicide rejoint celui de l'euthanasie, qui n'a pas encore été évoqué, et qui est un sujet encore tabou. Dans le cas d'une personne qui n'a aucun échappatoire, ne faut-il pas se scandaliser de l'acharnement thérapeutique?


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 10:06 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
Message(s) : 1938
Là  encore, la vision que vous avez du suicide est imprégnée de judéo-christianisme ....

Les romains stoïciens ou non, les grecs, les japonais ont des conceptions tres différentes du suicide, ne serait ce que aprce qu' ils n' ont pas la mêm vision de la vie et de la mort !

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Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 13:35 
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Des moulins, Sancho !
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Inscription : 23 Nov 2005, 22:50
Message(s) : 514
Localisation : Vers l'est, dit le pendule.
Hum, j'aurais dû préciser que pour moi l'orgueil est un trait positif (du moins tant qu'il n'est pas démesuré), et que le regard que je porte sur l'hypothèse envisagée ci-dessus n'est pas un regard accusateur judéo-chrétien (ça m'f'rait mal).


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 14:10 
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Carambar hypergolique
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Inscription : 09 Sep 2004, 00:35
Message(s) : 970
Localisation : La ville des Lumières
Je suis étonné qu'aucun de vous n'ait pensé au sépuku. Il n'y a pas que le suicide "réponse de l'homme qui souffre", il y a le suicide "réparer une faute en faisant dont de sa vie"...

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Meaow, c'est pas la même chose que Miaou ! C'est plus pointu, plus exotique ! Certes, c'est un anglicisme, mais... L'anglicisme dans les onomatopées me va ! Yeah !

Raphaël


Ah, glander n'est pas de tout repos !

Kanar


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 14:50 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
Message(s) : 1938
quand je parlais d ela conception du suicide chez les japonais, j' y pensais bien évidemment.

Mais il n' y a pas que le concept de réparer une faute : le guerrier ou la femme noble qui se suicident plutôt que d' être pris vivants par l' ennemi le font au nom de leur honneur et de celui de son clan, pas pour réparer une faute ....

Par ailleurs, le suicide peut être une forme de protestation contre le comportement d' un supérieur !

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Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 06 Fév 2006, 15:47 
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Saroumane le Blanc

Inscription : 17 Déc 2005, 22:02
Message(s) : 558
Le point de vue du samuraï n'est pas si différent de Saül: pour lui il n'y a pas de plus grande douleur que de perdre son honneur. Il s'y soustrait en se privant de la vie. Nous sommes peut-être judéo-chrétien, mais c'est toujours mieux qu'idéaliser à  l'extrême une autre culture. ;)

Oui, il y a le suicide de ce bonze au Vietnam...

Image

Il semble qu'il y ait eu d'autres formes de suicide politique depuis. On pourrait aussi évoquer Massada.


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