Nom de Samaël, quelle merveille. Je croyais qu'il serait impossible de surpasser le second volet, qui m'avait tant marqué, mais "Silent Hill 3" parvient une fois de plus à prendre le joueur à revers, en anéantissant irrémédiablement toute tentative d'identification par rapport à Heather.
Le malaise provient cette fois de la distance avec le personnage principal, une première dans l'histoire du jeu vidéo. Elle nous semble étrange, autre, et l'intrigue nous le confirme. On n'en prend les commandes que par accident, semble-t-il, car Heather devient avec célérité un pantin ballotté au gré des événements, au centre de toutes les préoccupations, jusqu'à Silent Hill, le hameau où tout a commencé. Là où, dix-sept ans auparavant, Harry Mason remporta la victoire face au Dieu de la ville balnéaire, vénéré par les anciens habitants.
Dans cette optique, les premières heures de jeu tant critiquées, qui ne sont faites que d'énigmes et de monstres additionnés de deux cinématiques en temps réel et demi, ne sont là que pour nous éloigner irrémédiablement de la jeune fille que nous sommes censé incarner. Mais ce n'est que pour obtenir au final une implication immense par rapport à Heather.
Certes, le jeu est court, mais il remplit ses objectifs au-delà de nos espérances.
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