Hem... Je peux ?
Personnellement, il n'y a aucune alchimie entre Xenogears et moi. Voilà un jeu qui avait pourtant tout pour me séduire, m'avait-on seriné : un scénario profond, des personnages travaillés, un gameplay original, des situations inédites... C'est donc avec un a priori tout à fait positif que je me suis lancé dans l'aventure.
Et là , énorme déception. (à partir d'ici, prière de mettre "à mon avis", "je pense" ou tout autre terme marquant l'absolue subjectivité de cette opinion)
Le scénario est une abscence d'histoire flagrante, ce que les "scénaristes", si on peut appeler les gens qui ont commis ça, on tenté de dissimulé derrière une juxtaposition de saynettes au meilleur des cas très inspirés, au pire totalement débiles. Combien de fois faudra-t-il expliquer à ces messieurs de Square que de bonnes idées ne font pas de bons scénarios. Les personnages s'annoncent intéressants et pleins de contrastes, l'histoire entre Fei et Elly réussissait à remplir la gageure de se révéler à la fois classique et novatrice, Miang était (et restera) une réussite scénaristique... mais pour le reste...
Pour le reste, les personnages subissent le syndrôme de FFVIII : trois d'entre eux sont correctement développés (je parle de la quantité, pas de la qualité), tandis que, passé une heure au mieux, les autres forment une très jolie tapisserie. Cela se reflète d'ailleurs dans le gameplay, très restrictif : j'ai constaté qu'une équipe composé de ces trois mêmes personnes reste nettement supérieure à toutes les autres. Les personnages sont trahis de bout en bout : inutile de créer un être fictif prometteur si c'est pour l'expédier en trois cutscenes (Sophia, Lacan, Ramsus vers la fin...). A côté de ça, quelle idée splendide de surcharger quelques personnages à tel point qu'ils perdent toute cohérence et tout intérêt (oui Ghraf, c'est de toi qu'on parle).
Les univers s'enchaînent de manière très chaotique et brusque, sans vraiment de cohérence (mais bien sûr le village idyllique du héros à côté de l'urbanisme grouillant d'un désert, oui oui...) : on a l'impression d'être dans un parc d'attraction de science-fiction, avec un cahier des charges de 800 pages à remplir : il faut la technopole ultramoderne mais déshumanisée, le château aux relents médiévaux, la base de rebelles, etc...
Tout cela est donc plus ou moins relié par une histoire dont on tente de nous faire passer l'indigence par de gros bouts de mysticisme, ce qui était le terreau des plus mauvais épisodes d'Evangelion (que je ne mets pas au même niveau que ce jeu, rebranche ton peacemaker, Déhènounet) : allez, intégrons des éléments cabalisitiques, chrétiens ou animistes, mélangeons et balançons tout ça dans la face des joueurs qui, espérons-le, ne verrons pas à quel point les personnages sont artificiels, à quel point le voyage initiatique et temporel de ces héros est décousu, à quel point la navigation dans les niveaux est hasardeuse (aaaah les joies de la 3D ou la fréquence TRES aléatoire des combats). Cerise sur le gâteau : le second CD. "Ben voilà chers joueurs, on va vous balancer à la suite une série de donjons et de scènes qui seront liés entre elle par des séquences plagiant Eva, et dont certains points seront le plus aléatoirement possible passés sous silence...)
Cette nullité semble même avoir déteint sur Mitsuda. On est loin des mélodies oniriques et légères de Chrono Cross : ici on a le droit à une sorte de popasse répétitives et lassante, conclue par une chanson qui se hisse presque au niveau de "Eyes on Me" au niveau du sentimentalisme dégoulinant.
Pourquoi suis-je allé jusqu'au bout de ce jeu s'il m'insupportait à ce point ? Par principe, ou masochisme, d'abord (j'ai également fini le RPG Sailor Moon, qui n'est pas si mal d'ailleurs ^_^), et aussi par pitié envers pas mal de personnages : pauvre Elly, pauvre Emeralda, pauvre Ramusus, et j'en passe... j'espérais que quelque chose viendrait sauver cette bérézina... Ca n'a pas été le cas. Reste, je le répète, Miang, véritable joyau de cette fiction, mais il est impossible à un seul personnage, aussi réussi soit-il, de sauver un jeu d'où le terme "subtilité" semble avoir été banni. Je ne le lui reprocherai pas.
C'est peut-être ça, la base de l'échec colossal de Xenogears. Vouloir tout expliquer, tout justifier, au point de créer des intrigues parallèles dans lesquelles le joueur bête (donc moi) s'emberlificote à n'en plus finir. Le non-dit n'est pas une honte, et laisser quelques espaces d'imagination au spectateur n'a rien de dramatique.
OUI un jeu peut être profond et mature (Planescape Torment, KOTOR ou encore Valkyrie Profile en sont de bons exemples), mais cela ne les dispense pas d'un peu de légereté.
Comment conclure ce commentaire, si ce n'est que Xeno est l'un des seuls jeux Square qui m'ait déçu ? Les mois suivants, je découvrais FFTactics et FFIX, qui m'ont réconcilié avec un développeur qui, depuis qu'il a crée FFVI et VII obtiendra, quoiqu'il arrive, mon
nihil ostat.
EDIT : Ah si, j'ai retrouvé deux point positifs au jeu : Le CD de remix de certains thèmes, Creed, est pas mal du tout, et LE combat de Chuchu est assez mythique... Voilou !
*se barre en courant*
Note de Modération : Message de Jamic effacé pour valvertisme, non-argumentation et j'en passe, et messages de Jalk fusionnés pour inclure le contenu de la missive à laquelle il répondait.
Jamic a écrit:
Euh... Te rends-tu seulement compte que presque tout ce que tu reproches à
Xenogears, on le retrouve dans
FFVII,
FFIX et
Chrono Cross (entre beaucoup d'autres) ?
rires):
Pour le reste, c'est principalement lié au fait que ce jeu a été fini à la va-vite faute de crédits.
Quant à la musique, c'est une affaire de goûts. Personnellement, c'est une de mes OST préférées, devant
Chrono Cross.
Je t'en prie, développe, mon poulet.
Je suppose que tu faisais référence aux univers s'enchaînant de manière hétéroclite : je suis d'accord, c'est une topique des RPGs. Cependant, deux choses m'ont choqué dans Xeno : le côté extrême desdits décors, alors qu'on garde malgré tout une certaine cohérence dans les RPGs que tu as cité, et surtout le fait que ce "défaut" soit le seul parmi tant d'autres et qu'on ne prenne même pas la peine de l'expliquer, ne serait-ce qu'en une phrase (on sait que les problèmes économiques créent des disparités de développement dans FFVII, Chronopolis est explicable dans CC, etc...)
Les personnages "expédiés en deux phrases", non non et non, tu ne pourras pas le soutenir en ce qui concerne FFVII et IX... quant à Chrono Cross, lui n'a pas des prétentions de profondeur au rabais. On nous raconte l'histoire de Serge et Kid (et éventuellement de Lynx et Harle), point barre. Au moins les choses sont claires et ne puent pas l'esbrouffe, comme dans le jeu dont nous parlons.
Et puis cette histoire de "ouiiii mais le jeu a été fini à la va-vite" est inacceptable, je trouve "Oui, désolé, on sait que les freins de votre bagnole ont claqué quand vous avez passé la cinquième, mais comprenez qu'on n'avait pas le budget pour la terminer...". L'analogie est assez éloquente, je trouve, Xeno est un jeu qui démarre fort mais se plante fort lamentablement.
Et je le répète : si on peut trouver certains des défauts de cette production dans d'autres RPGs, non seulement on ne les trouve pas tous, dieu me tripote, et surtout, je n'ai jamais vu un RPG aussi bouffi de prétention que ce... bidule... donc pas étonnant qu'on soit plus sévère avec lui, s'il cherche à viser plus haut. Parce que bon, on m'avait promis un jeu profond, j'attends toujours de voir en quoi il l'était... Même FFVIII a soulevé plus d'interrogations en moi, et, à mon grand regret, je n'exagère pas.