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 Sujet du message: Moi et Peter Jackson
MessagePublié: 22 Déc 2007, 07:12 
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Il est les ténèbres
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Après tout, l'envie de mettre les choses au clair sur un support relativement stable me trotte dans la tête depuis un bon moment, je saisis donc l'occasion de satisfaire ce brave BDN et de faire ce que j'aurais du faire depuis longtemps : un récapitulatif des boulettes et autres sottises commises par Jackson dans son adaptation du SdA qui font qu'il mérite d'être lapidé à  coup de marshmallows, afin qu'il souffre vraiment longtemps.

1) Où l'on apprend que les personnages sont interchangeables

Un reproche mineur comparé aux autres, mais qui est déjà  une belle mise en bouche, est que pour Jackson, les personnages sont interchangeables à  volonté, peu importe qui dit ou fait quoi, du moment que cela est dit ou fait. Les exemples sont innombrables, je vais en citer deux particulièrement visibles :

- dans les romans, Gandalf dresse le portrait d'Eowyn au travers de ses craintes, l'enfermement social en raison de son sexe lui fermant l'accès à  la vie qu'elle désire. C'est en vérité un reproche adressé à  Theoden pour avoir négligée/laissée seule la jeune femme alors qu'il aurait pu l'aider à  s'épanouir.
=> dans les films, Eowyn elle-même parle de ses craintes intimes à  Aragorn. Niveau symbolique, on a quand même pas mal dévié... Les mots sont les mêmes, mais le contexte, l'orateur et le destinataire ont complètement changés ; pas grave, on a respecté le verbe d'origine, c'est ce qui compte... :roll:

- Jackson a sucré la totalité du passage de la Vieille Forêt, Tom Bombadil, les Hauts de Galgal, etc. Je n'évoquerai pas ici le charcutage scénaristique, mais le problème de raccord. Dans les Hauts de Galgal, tombes antiques datant de l'époque où un certain Nazgûl, alors Roi-Sorcier d'Angmar, combattait le Royaume Perdu d'Arnor, les Hobbits sont supposés récupérés d'antiques armes enchantées capables de frapper la "chair" des êtres spectraux. La chose est particulièrement importante car l'un de ces Hobbits sera celui qui blessera à  mort le Nazgûl susdit lors du siège de Minas Tirith, accomplissant ainsi la prophétie antique qui avait déclaré que le Roi-Sorcier d'Angmar ne périrait pas de la main d'un Homme, d'un Elfe ou d'un Nain. Le message ici me semble évident, il recoupe le message général du SdA, où les actes essentiels, ceux qui décident du sort de la Guerre de l'Anneau, sont accomplis par cette race paisible et rustique, ignorée de tous, que sont les Hobbits...
=> dans les films, les Hobbits n'ont fatalement pas pu récupérer les armes enchantées vu qu'ils ne sont pas passées dans la Vieille Forêt, etc. A deux occasion pourtant, Jackson aurait pu se rattraper : quand Aragorn sort de nulle part une demi-douzaine d'épées courtes pour leur en faire cadeau, ou quand Galadriel offre des armes enchantées. Mais nooon, môssieur préfère faire dans le féminisme de bas étage avec cette scène nanarde qui restera dans les mémoires où Eowyn, prenant le mot "Homme" de la prophétie, où il désigne l'espèce, dans le sens "homme", où il désigne le genre, sort la réplique qui tue "Mais je ne suis pas un homme !"... Au secours... :x2d: Dans le roman, Eowyn tente également de jouer sur les mots - et d'une manière bien moins ridicule - ... et apprend rapidement et douloureusement que la sémantique est bien inutile dans cette situation.

2) Où l'on apprend que Peter Jackson aime bien les Elfes

En fait, Jackson raffole des Elfes. Ils sont beaux, ils sont charismatiques, ils sont raffinés, ils sont sages, ils sont nobles, ils sont empreints d'une aura tragique...
Bref ce sont des putains d'Elfes de D&D, qui pètent du Channel n° 5 et restent stoïques et dignes face à  l'ingratitude et l'injustice du reste du monde et des races infantiles qui usurpent leur place.
Dire que Jackson fait une lecture au premier degrès du monde de Tolkien, et qu'en fait il a du se contenter de prendre un résumé pour compléter sa "culture" du fantastique née de lectures de tous les auteurs qui sont venus après, est un sacré euphémisme.

Le concept de l'Elfe arrogant, méprisant et hautain, qui a quelque chose à  compenser à  grands renforts de vannes toutes les deux minutes sur les autres races grossières à  courte vie, est une caricature des Elfes de Tolkien... et malheureusement, c'est cette caricature que nous sert Jackson. Elle aussi au premier degrès : dans sa vision des choses, les Elfes sont vraiment parés de toutes les qualités et ont bien du mérite à  faire preuve d'une telle abnégation et d'une telle patience avec les autres. J'ai senti ce douceâtre fumet me monter au narine dès les premières minutes, lorsque sont présentées les races en même temps que l'histoire des anneaux de pouvoir ; l'alerte est vite passée et de fait, pendant tout le premier film, les Elfes sont presque acceptables, le séjour à  Fondcombe, sur lequel j'avais les pires craintes, est correct... mais au moment où je croyais que cette introduction douteuse était juste une faute isolée, le second film est venu me heurter de plein fouet.
La Bataille du Gouffre de Helme. Une armée d'Elfes qui surgit de nulle part. Qui fait un insolent étalage de son style et de son efficacité, portés à  des sommets que les rustres et frustes Hommes les entourant ne sauraient rêver d'atteindre. Un membre de l'équipe du film a par la suite rapporté qu'on avait calmé Jackson, qui voulait encore en rajouter des couches. Je n'ose imaginer ce que ç'aurait donné si "on" n'avait pas réussi à  lui remettre sa camisole.

Au-delà  de cette présentation caricaturale, la cohérence interne est la grande victime. Depuis la Dernière Alliance, soit un Age plus tôt, les Elfes se tirent de la Terre du Milieu. A l'époque du SdA, il n'en reste pratiquement plus, seules quelques communautés de plus en plus réduites, qui n'ont rien de guerrières. Il N'y a PLUS d'armées elfiques depuis plus d'un millénaire. Ca, Jackson l'a bien mis en évidence, c'est ce qui donne ce cachet si tragique et classe à  ses Elfes... pour ensuite se contredire lui-même en nous sortant de son chapeau cette petite armée d'Elfes. Merde, c'est quand même le genre de truc gros comme une maison...

3) Où l'on apprend que Jackson lit au premier degrès et s'en contente largement

Ce que j'expose plus haut pour les Elfes vaut pour pratiquement tout : Jackson est passé à  des années-lumière des thèmes porteurs et du sens que contient le SdA de Tolkien pour se jeter directement sur le premier degrès et l'emballage, se demandant comment en faire un film épique - et désespérément creux...

C'est ici que pour moi se concentre le gros des points noirs.

A) Les races

Comme on l'a vu, Jackson n'en a que pour ses Elfes - caricaturaux au possible, et bien éloignés de l'idée développée par Tolkien. De là  découle la lecture des autres races...

Les Nains sont des gros lourdaux, juste bons à  servir d'élément comique quand ces bouffons de Hobbits ne sont plus dans les parages - soyez gentils, allez déposer une gerbe à  la mémoire de Gimli, personnage massacré au-delà  de l'horreur dans les films.
Les Humains sont comme des Elfes... en moins biens. Moins raffinés. Moins beaux. Moins intelligents et vertueux. En fait, c'est une version brute et plus grossière des Elfes, comme si un quelconque créateur cosmique s'était fait la main avant le chef d'oeuvre. Ah, on me dit dans l'oreillette que dans le monde de Tolkien, les Hommes sont venus après les Elfes ? Hé bien le créateur susdit a perdu le patron de montage et a essayé de refaire le travail de mémoire, d'où le résultat approximatif. C'est bien simple, de base ils ont vice de fabrication nous dit-on.
Les Hobbits ? Des rustiques qui ne valent même pas la peine qu'on les ridiculise, ils s'en chargent tous seuls.

Quand on pense que chez Tolkien...
... les Hobbits sont ceux qui accomplissent tous les actes qui font vraiment la différence, véhiculant ainsi le vieux message comme quoi la valeur ne se mesure pas aux apparences, etc., ce qui est quand même "un peu" le thème central, porteur, du SdA...
... les Nains sont une race qui n'a rien à  envier en dignité et en profondeur aux autres...
... les Hommes sont les Héritiers du monde, ceux qui en prendront possession après les Premiers Nés - les Elfes - dont le rôle aura toujours été de le leur préparer ; les Hommes sont libérés du Destin, au contraire des Elfes qui y sont enchaînés, et sont donc ceux qui ont le pouvoir de changer la création, pour le meilleur et pour le pire.

A la place de ça, Jackson nous balance à  la figure ses caricatures D&D-esques d'Elfes, ses Hommes grossiers, ses Hobbits ridicules, son Nain bouffon et ses Orques opprimés qui arriveraient presque à  nous convaincre de la légitimité de leur cause, avec leur discours sur le fait qu'eux aussi veulent une place au soleil, qu'ils n'y sont pour rien s'ils sont nés Orques et que c'est du racisme, oui madame... En fait, si on connaît un peu les "classiques" des univers D&D, C'EST du D&D d'un bout à  l'autre... Quand on vous dit qu'il a lu un résumé de cinq cents mots pour servir de vernis sur sa "culture" du médiéval-fantastique.

B) Les individus

Après avoir fait une lecture - enfin, je suis optimiste et j'ose croire qu'il a lu les romans, malgré les doutes que je nourris à  ce sujet - aussi simpliste, réductrice et superficielle du contexte, pouvait-on espérer qu'il respecte les personnages et le sens qu'ils véhiculent ?

Quand on se souvient que pour lui ils sont interchangeables, on peut craindre le pire... avec raison.

Nous obtenons ainsi de splendides aberrations qui, au moment où le connaisseur de l'oeuvre de Tolkien visionne pour la première fois les films, lui font sérieusement se demander ce qu'il y avait dans ce paquet de m&m's acheté dans le distributeur du multiplex. Puis force est de constater que les cacahuètes enrobées de chocolat et de couleurs vives n'y sont pour rien. On hésite alors entre s'évanouir pour fuir l'insoutenable réalité ou entrer en crise berserk.

Parmi les plus beaux contre-sens, qui retournent comme un gant un personnage, prenons le cas de Faramir...

Faramir et Boromir ne forment qu'une seule et même personne, symboliquement parlant. Ils sont les deux faces d'une même pièce, chacun ayant ce que l'autre n'a pas. C'est une évidence qui saute aux yeux d'un lecteur un peu attentif, et toute personne ayant étudié la méthodologie scénaristique devrait s'en rendre compte encore plus vite : les opposés complémentaires est quand même un grand classique.
Donc, autant Boromir peut être sensible à  la tentation de l'Anneau, autant Faramir y sera récalcitrant, et même totalement lucide devant le chant des sirènes. C'est une pure question d'équilibre, sans même faire intervenir la symbolique plus complexe qui se rattache à  Faramir.
La lente déchéance des Hommes s'explique par le fait qu'il oublie leur passé, leur héritage - le pire qui puissent arriver à  ce qui sont les Héritiers désignés du monde - et la gloire ainsi que la responsabilité qui s'y rattache. Au moment de la Guerre de l'Anneau, l'Homme est sur le fil du rasoir : il est encore possible de redresser la barre, mais c'est l'ultime occasion. Cela passe par la restauration de l'héritage numénoréen, le Royaume qui fut l'Age d'Or de l'Homme, englouti grâce aux manigances et manipulations de Sauron qui profita du fait que les Hommes n'obéissent pas au Destin pour les pousser à  user de cette liberté d'action de manière auto-destructrice. Le legs numénoréen est dans le sang, qui coule plus ou moins pur dans les veines des Hommes de la Terre du Milieu, pas nécessairement selon leur lignée ; ainsi, on nous dit que Boromir et Dénéthor en sont pratiquement dépourvus, au contraire de Faramir, chez qui il est aussi pur qu'en Aragorn.
Aragorn et Faramir sont les deux piliers, l'externe et l'interne, sur lesquels les Hommes pourront se reconstruire. Ils sont exempt des faiblesses développées pendant la lente déchéance des Royaumes en exil : ils sont l'Homme tel qu'il aurait du être, doit être et peut encore être...
Evidemment, pour un type comme Jackson qui n'en a que pour ses Elfes fantasmés et qui vous dit pratiquement mot pour mot que les Hommes sont faibles et corruptibles par nature, c'est le genre de message qui ne passe pas. Sur ce point, il se rend compte qu'il y aurait une totale incohérence avec ce qu'il développe à  côté... Donc au lieu d'admettre qu'il part en boudin et recadrer, il ne va pas hésiter à  faire un contre-sens total avec ce qui est tout de même le second thème central du SdA, après celui sur la valeur cachée qui passe par les hauts faits des Hobbits - premier thème central qu'il a déjà  désossé, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? - afin que ça cadre avec sa version caricaturale, premier degrès-iste et minable...

Nous avons donc un Faramir... qui succombe à  la tentation de l'Anneau et met en péril la Quête toute entière, rien que ça. :shock:
Au passage, nous avons aussi un Aragorn tantôt dur, tantôt mou, qui semble se délecter d'avoir le cul entre deux chaises, incapable de choisir entre assumer son rôle désignée et continuer à  organiser des randonnées... Il est loin, le personnage assuré, le chef d'envergure dont la vision portait loin, au-delà  de la Guerre à  venir, que nous croisons dans les romans... :roll:

Je vais m'arrêter là , il y a un bon moment que je n'ai pas revu les films, mais les choses sont simples : en tant que film, l'oeuvre de Peter Jackson est très bonne. Mais en tant qu'adaptation, c'est une calamité. Irrespectueuse de l'oeuvre d'origine à  tous les niveaux, accumulant les bourdes d'interprétation, travestissant les thèmes, étalant les contre-sens, déformant le matériel d'origine pour le forcer à  s'adapter aux lubies de l'adaptateur... Non. C'est inacceptable. On se demande si Jackson a réellement lu les romans qu'il a eu la prétention d'adapter. On espère presque non, car s'il a produit une telle bouse malgré qu'il les ait lu, cela veut dire qu'il est vraiment très con et incapable d'analyser quoi que ce soit - l'analyse était d'autant plus facile que les connaisseurs du SdA doivent se compter en centaines de milliers dans le monde, et qu'ils n'ont pas été avares, pas plus que Tolkien lui-même de son vivant, d'explications, de commentaires, sur le sujet.

Bref, une bonne lapidation des familles de "l'ami" Jackson, à  coups de marshmallows fourrés de cailloux, est à  l'ordre du jour.

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Il est facile de distinguer les jours où je suis de bonne humeur de ceux où je suis de mauvaise humeur : les premiers, je me définis comme obscurantiste et professe que l'Humanité a désespérément besoin d'être ramenée au niveau technologique d'il y a trois siècles ; les autres, je me définis comme nihiliste et professe que le meilleur avenir auquel l'Humanité puisse aspirer, c'est une extinction sans douleur.


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MessagePublié: 22 Déc 2007, 23:09 
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Otmharemoa Sin
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Inscription : 05 Mai 2006, 12:58
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Je ne comprends pas. Apparamment, tu partirais du principe que Peter Jackson n'ait qu'un rôle de réalisateur. Mais le Seigneur des Anneaux et le Seigneur des Anneaux sont deux oeuvres différentes. Tolkien est mort, et tant pis pour lui. Peter Jackson a fait un travail d'auteur, a apporté sa vision personnelle pour faire de ce livre quelque chose de moderne et un grand divertissement dans l'histoire du cinéma. C'est son film. Peut-être que tu n'attendais rien de plus que le livre, et alors tu aurais dû ne pas voir le film. Ou alors devrais-tu attendre de pouvoir tourner un jour ta propre adaptation. On ne peut cependant nier qu'un bon travail a été fait. Il est impossible de faire un film du Seigneur des Anneaux en transposant le texte directement. Il y a beaucoup de longueur et de détails qui en plus de rendre un film trop long, embrouilleraient les spectateurs au-delà  du raisonnable. L'exemple que tu cites - Tom Bombadil - est ici justifié. Ce n'est pas indispensable à  l'histoire. Des millions d'entrées en salle et 11 Oscars l'ont prouvé.


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MessagePublié: 23 Déc 2007, 00:43 
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Il est les ténèbres
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Cimetière a écrit:
Des millions d'entrées en salle et 11 Oscars l'ont prouvé.


Déjà , si tu considères que le succès populaire est un baromètre valable pour mesurer la qualité d'une oeuvre... disons que nous ne sommes absolument pas sur la même longueur d'ondes, ce qui ne va pas aider pour la suite de la discussion.

Ensuite, je considère que Jackson, en appelant sa trilogie "Le Seigneur des Anneaux", NE FAIT PAS acte d'auteur. Il fait une adaptation : il transpose d'un support à  un autre le travail d'un auteur - dans le cas présent Tolkien.
Et la moindre des choses qu'on puisse faire quand on travaille sur l'oeuvre d'autrui, c'est de la respecter. On peut livrer une vision personnelle sans s'offir des putains de contre-sens comme ceux que fait Jackson - un contre-sens, c'est aller exactement dans le sens contraire, ça veut bien dire ce que ça veut dire ; Jackson ne s'est pas contenté de mettre en lumière, en extrapolant ou en profitant d'un vide dans l'oeuvre d'origine, des aspects de celle-ci selon sa vision : il a pris ce qu'il y avait, qui était très clair et très net, et l'a vidé de sa substance pour le remplacer par ses propres trucs. Bref, il a massacré l'oeuvre de Tolkien pour y caser la sienne.

Pour autant que je sache, personne n'a été cherché Jackson dans sa baignoire et ne l'a traîné sur le plateau sous la menace d'une arme pour le forcer à  faire ça. Sa réponsabilité est donc engagée. Et force est d'admettre que s'il a fait un beau blockbuster, il a fait une adaptation inacceptable, pour rester poli. Alors la question n'est pas de savoir si moi, je pourrais faire mieux que lui dans l'hypothèse où j'aurais été à  sa place ; en fait, il n'y a pas de question du tout. Il a choisi de faire ces films, il a dit qu'il relevait le défi, et il s'est planté. Son SdA est une injure au vrai, à  l'original, celui qui doit servir de mètre-étalon. Point barre.

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MessagePublié: 29 Déc 2007, 05:08 
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
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Yves a écrit:
Ensuite, je considère que Jackson, en appelant sa trilogie "Le Seigneur des Anneaux", NE FAIT PAS acte d'auteur. Il fait une adaptation : il transpose d'un support à  un autre le travail d'un auteur - dans le cas présent Tolkien.

Je pense que rien qu'un critiquant ce court passage de tes posts j'aurais résumé toutes les raisons pour lesquelles je suis en complet décalage avec toi.

Faire une adaptation d'un medium à  un autre c'est faire un travail d'auteur. Déjà  parce qu'il y a une interpretation de l'oeuvre et ensuite -et surtout- parce que le roman n'est pas écrit pour être le script d'un film. En tant que cinéaste ne nous communique pas par des mots mais par du visuel et par du son, il devient très facile de créer de l'image mais très difficile de faire dans la suggestion.

Demander a voir dans un film adapté d'une oeuvre litteraire une simple mise en image de ce que l'on a imaginé et interpreté de l'oeuvre est sans espoir. 'Traduttore,traditore','traduire c'est trahir'...et ça marche aussi pour les adaptations.

Tu demandes qu'il respecte l'oeuvre qu'il adapte comme si l'adaptateur d'un roman devait être un peu comme une sorte de serviteur affable du romancier qui entrerait chez lui avec discretion.

Mais moi je ne demande pas que Jackson respecte Tolkien, il manquerait plus que ça ! Je veux qu'il entre dans l'univers et tolkiennien avec ses gros sabots et qu'il laisse de grosses traces sur le parquet. Qu'il nous montre sa vision de cinéaste.

C'est ce que Jackson a fait en insistant sur une ambiance guerrière et épique, avec des personnages solides et cohérent (ce n'est pas parce que dans le bouquin c'est Pouglarf la serveuse du bar du ponet mort qui se gratte le nez alors que dans le film c'est Toublarf le cusinier du gouffre de Helm que ces deux personnages ne sont pas cohérents sur les deux support).


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MessagePublié: 29 Déc 2007, 12:16 
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Il est les ténèbres
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Inscription : 01 Mai 2005, 12:16
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Localisation : Grenoble
Sauf que comme je l'ai dit, je ne frappe pas sur la fidélité à  la forme - par exemple, je ne déplore guère, en ce qui me concerne, l'absence de Tom Bombadil - mais sur la fidélité au fond, le plus important. Comme je l'ai dit, je pense qu'il aurait pu exprimer sa propre vision de l'univers autrement qu'en massacrant l'oeuvre canonique, en la déchiquettant pour qu'elle s'adapte à  sa vision des choses, alors que ç'aurait du être l'inverse.
S'il tenait absolument à  faire un film avec de foutus Elfes à  la D&D, hé bien qu'il se propose pour faire le film D&D. Il y aurait été bien plus heureux et n'aurait pas massacré un chef d'oeuvre - et ledit film D&D aurait sans doute été meilleur...

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MessagePublié: 30 Déc 2007, 06:25 
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Wicca, juive, lesbienne délaissée
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
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Fond...forme, c'est quand même très lié. En tant que spectateur je ne demande pas à  Jackson de me réproduire le fond du bouquin, je demande à  ce qu'il m'apporte son fond avec de la forme.


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