Eltanin

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 Sujet du message: Utena
MessagePublié: 09 Sep 2005, 08:45 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
"Utena"...





La première chose à laquelle on peut penser en voyant cette série, c’est à la prise de risque. Tant dans les intentions que le traitement, elle joue sur la différence entre l’aspect de l’univers dépeint et la psychologie des protagonistes, élément déterminant provoquant de nombreux drames.
Si le campus de l’école Ohtori est un monde rose bonbon, aux murs ples, inondé par le soleil, parcouru par des légions d’étudiants et d’étudiantes (surtout d’étudiantes, en fait) de prime abord joyeux, le revers sentimental de la médaille n’est autre que l’ensemble de relations sombres, voire torturées, qu’entretiennent ces mêmes jeunes gens. Oui, « Utena » nous décrit un environnement cruel, sans merci.



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Les épisodes regorgent de symboles plus ou moins clairs.



C’est une plongée dans un monde inquiétant, sillonné par de véritables squales toujours en quête d’une nouvelle victime. Le récit semble se faire un devoir de dresser l’inventaire de toutes les manipulations d’individus et rapports de domination possibles et imaginables. Les perversions sont nombreuses, mais peu est exposé : la série travaille beaucoup sur les sous-entendus, dans la finesse, et les dialogues sont à l’image de cet angle d’attaque.
Ce côté fortement sordide n’est pas gratuit, bien sûr, c’est une dénonciation de ces manipulations.



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Nanami sait fort mal dissimuler son embarras.



Contrairement à « Silent Hill », où photographie, narration, dialogues, mise en scène, bande sonore convergent pour étouffer le joueur, sans pour autant servir des idées en rapport avec cet aspect malsain, « Utena » contrebalance l’horreur par des atours lumineux dont nous avons déjà parlé : des couleurs pastels, des décors vastes et clairs, de grandes bouffées d’air frais.
L’humour n’est pas omis, et c’est même une composante principale soulageant davantage le spectateur. En plus d’être une couverture pour le caractère « extrême » de l’œuvre, le côté « mignon », solaire, coloré, joyeux est un ingrédient indispensable sans lequel la mayonnaise deviendrait bien amère.




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De nombreux délires décalés prennent place dans le quartier général des "méchants". Ici, des micros apparaissent sans rime ni raison pour mieux capter les paroles primordiales de Sayionji.



Cette démarche que l’on pourrait croire paradoxale est servie par une grande rigueur scénaristique, une régularité d’horloge dont l’illustration la plus claire à l’écran est le processus des duels, très répétitif, ainsi que le rituel d’ascension qui les précèdent immanquablement. Le détournement des images de contes de fées pour critiquer au vitriol la misogynie et la phallocratie, visuel outrancier et autres facettes de l’œuvre sont cimentés et soutenus par cette maîtrise… rigidité apparente, puisque l’humour fait à l’occasion ployer la cohérence du monde (hein ? Un train passant sur un balcon très, très haut au-dessus du sol) et que les épisodes les plus marquants s’éloignent du schéma imposé (se concluant généralement par un duel rapide).



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Lucifer, le grand manipulateur.



Dernier élément que je me dois de mentionner, la musique ! Forte, originale, je n’y discerne pas la moindre faute.
Voilà , j’ai fini mon petit aperçu de cette série atypique. Aussi, je me résous à livrer en catastrophe le bataillon d’images que j’avais mis de côté pour mes vieux jours :











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Photo... de famille ?



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Un espion est caché dans le repaire des "méchants". Saurez-vous le retrouver ?



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Dans ce monde particulier, le sport national des beaux jeunes hommes (bishônens aux tendances yaoi) est de dévoiler leurs torses à la moindre occasion et de rivaliser de lascivité dans les poses.



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Ca arrive souvent le matin.



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Toga à son téléphone portable : "Mais non, jamais je ne verrais une autre fille que toi !"

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MessagePublié: 09 Sep 2005, 11:43 
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Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
Message(s) : 653
L'idée de la "prise de risque" est effectivement un élément majeur d'Utena, l'un de ceux qui frappe le plus... Mais je crois que la première chose qui me soit venue à  l'esprit après avoir découvert les premiers épisodes (cinq ou six, je crois), a été la suivante : "mais qu'est-ce que c'est ?" Et, pour aussi générale qu'elle soit, cette question n'est pas dénuée de fondement.

Au fond c'est quoi Utena ? L'histoire d'une jeune fille qui décide de vivre dans ses rêves ? Une galerie de portrait d'ados et post-ados mal dans leur peau ? Une intrigue mystique ?
Sans doute un peu de tout ça. Les épisodes d'Utena sont tellement variés que l'on se demande parfois comme la série parvient à  en garder une unité. Ce sont en fait de très nombreux codes visuels qui servent de guide au spectateur, à  travers la découverte du lycée Ohtori. Utena reste, pendant très longtemps, un simple témoin, les yeux du spectateurs. L'intrigue semble avoir commencé bien avant qu'on ne la découvre et c'est à  nous d'attacher les wagons.
Et, peu à  peu, on découvre, purement et simplement, l'histoire d'êtres humains. Des gens avec des forces ou des faiblesses qui, par le biais de codes, de pouvoirs étranges ou tout simplement de leur volonté, parviennent à  se créer un cocon, un "oeuf" qui les isole du monde. Utena est l'histoire de l'ouverture sur le monde de plusieurs personnes.
Mais c'est aussi, au sens le plus naïf du terme (qui est loin d'être le plus mauvais pour aborder cette oeuvre), une belle histoire d'amour et d'amitié, avec de beaux moments d'action et d'émotion.

Oui, je le répète, l'aspect tordu, volontairement flashy qui se dégage de cette série peut rebuter. Mais c'est sans doute grâce à  cet environnement faussement artificiel qu'Ikuhara réussit à  mettre en place des personnages aussi profonds et détaillés sans que jamais l'anime ne s'essoufle. Utena, comme d'autres très grands noms de l'animation japonaise, notemment Cowboy Bebop, parvient à  mettre en scène l'une des choses les plus difficiles à  saisir : la vie.
Jolie fable humaniste, playdoyer cynique ou conte dévoyé, faites votre choix :)

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MessagePublié: 22 Sep 2007, 19:12 
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The Metal
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Inscription : 15 Avr 2005, 20:31
Message(s) : 1429
Localisation : Calvados, le pays du fromage et des vacheuhs
UPPPPPPDLAMORT.

Série terminée tout à  l'heure, cinq mois après que monsieur Rosiel -ici présent- m'y ait endoctriné en montrant les premiers épisodes. J'avais donc d'Utena, jusqu'a ce qu'a la Japan je trouve des beaux coffrets pas chêêêêr, l'idée d'une série assez délirante assez dans la continuité des premiers épisodes, c'est à  dire des délires (Nanami et les éléphants quoi), avec une intrigue qui pourrait se réveler assez souterraine le tout avec un design très exclusif avec des pénis partout.

à”à”à”à”à”à”h que je me trompais ! Le reste de la série, comme Raphy le raconte plus haut, est beaucoup plus sombre, et se base assez violemment sur les notions de dominations, manipulations mais aussi de l'amour dans toutes ses formes (il ne manque quasiment que la nécrophilie et la zoophilie dans tout ça), que ce soit l'homosexualité, l'inceste, mais tout n'étant que du suggeré, nous évitons donc la faute de goût honteuse.

Et je dois bien avouer que toute la partie de la Rose Noire m'a assez barbé, et que la grande répétitivité, routine, de la série (avec son plan classique du "10mn d'intrigue / petit théâtre des ombres / provocation en duel / 5mn de combat gagné toujours de la même façon) est parfaitement assumée pour arriver aux derniers épisodes qui là  prennent assez violemment aux tripes, déjà  en démolissant la routine de manière violente.

Alors que tout soit clair: je n'ai pas tout bien compris, si vous me demandez de résumer le statut particulier d'Akio et de Himemiya, je fais faire un "euh", et si vous me demandez comment se déroule la fin, je vais fuir.

Maintenant je vais essayer de voir le film, mais je m'attends à  rien.

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MessagePublié: 22 Sep 2007, 19:28 
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L'œil du cyclone
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Inscription : 06 Juil 2004, 00:15
Message(s) : 541
Localisation : Poil au...
Citer:
mais aussi de l'amour dans toutes ses formes (il ne manque quasiment que la nécrophilie et la zoophilie dans tout ça)


Loupé, faut-il te rappeler la présence d'Utena dans le cercueil, le fait qu'Anthy soit, d'une certaine façon, morte -autant qu'Akio- ou encore, pour la zoophilie, le passage de la cloche de Nanami la transformant en vache?

Non, ça n'épargne rien, tout simplement... Et pourtant, ça reste toujours aussi clair que c'est décent sur les points essentiels, comme la nuit d'Utena passée avec Akio... Et surtout, ça a conscience des thèmes traités, et ça sait les prendre par la dérision -comme avec la tirade de Touga relatant des méfaits de l'homosexualité-

Pour ce qui est de la structure même de l'anime, très répétitive, c'est on ne peut plus volontaire et je dirais même plus: nécessaire. Comment faire prendre conscience au spectateur de la puissance boulversifiante qu'apporte Utena, avec la révolution, si l'on ne voit que mal ce qu'il y a à  révolutionner? Là , c'est présent jusqu'au bout, et tout ou presque y passe, même la fin du duel elle-même (cf. la fin du dernier contre Jury, probablement l'un des instants les plus transcendants de la série)

Bref, que dire d'Utena, sinon que profondément, c'est probablement l'anime le plus... Le plus... Fin, c'est distrayant et moralement cool, à  la fois.

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MessagePublié: 23 Sep 2007, 11:37 
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Saroumane le Blanc
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Inscription : 30 Avr 2004, 22:07
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http://youtube.com/watch?v=QcSYbOo__og

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MessagePublié: 30 Mars 2008, 23:49 
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Il est les ténèbres
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Inscription : 01 Mai 2005, 12:16
Message(s) : 1448
Localisation : Grenoble
Pour les hispanophones, le présent compte YouTube permet de visionner l'intégralité de la série.

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Il est facile de distinguer les jours où je suis de bonne humeur de ceux où je suis de mauvaise humeur : les premiers, je me définis comme obscurantiste et professe que l'Humanité a désespérément besoin d'être ramenée au niveau technologique d'il y a trois siècles ; les autres, je me définis comme nihiliste et professe que le meilleur avenir auquel l'Humanité puisse aspirer, c'est une extinction sans douleur.


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 Sujet du message: Re: Utena
MessagePublié: 18 Avr 2008, 23:52 
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Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
Message(s) : 653
Bon, après quelque chose comme un an, j'ai réentamé l'exploration complète d'Ohtori... Utena est définitivement une oeuvre extraordinaire, qu'on ne regarde pas deux fois de la même façon. Certains personnages deviennent terrifiant lorsque l'on sait
Spoiler! :
(Anthy)
, tandis que d'autres deviennent très touchants
Spoiler! :
(Nanami)
. Un anime qui supporte une visio rétrospective et donc, plus sévère : une autre qualité à  rajouter à  cette série.

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 Sujet du message: Re: Utena
MessagePublié: 19 Avr 2008, 06:26 
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Absent mais cool

Inscription : 06 Juin 2004, 22:42
Message(s) : 810
Localisation : Vallée
Tout à  fait. Mais c'est assez évident... j'imagine qu'il est tout aussi grave d'

Spoiler! :
avoir le choix entre faire des promesses d'avenir à  Aéris, ou lui répondre qu'on ne sait pas


... quand on recommence FF7. Enfin, cela prouve que "toutes les plus belles oeuvres ont recours aux mêmes ficelles."


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 Sujet du message: Re: Utena
MessagePublié: 26 Avr 2008, 17:38 
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Stuck at Home
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Inscription : 15 Juil 2006, 15:28
Message(s) : 1530
Localisation : Ici
Vu ce que j'ai dis ici.

Et ce que je lis ici.

Je crois que je n'ai pas assez regardé assez d'épisode pour me faire une idée. ^^°
En tous cas le premier message du topic me redonne envi de voir la série en entière cette fois.

Mais ... on verra si j'ai le temps.

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